Partie 46

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- Eh Batata, je rentre dans 2 semaines inchallah ça y est c'est sûr !

- Oh sérieux ? Oh Ramzi je suis trop contente, j'ai trop hâte !

- Moi aussi Sher, bon faut j'décale là je suis avec les potos c'était juste pour te dire ça, j'espère que ça s'passe bien si y a un blempro t'sais que tu dois m'appeler, azi salam ma petite

J'étais dans la voiture de Mélanie quand mon frère m'avait appelé, me redonnant le sourire, il me manquait tellement, ça allait me faire le plus grand bien de le revoir ! Il ne s'était écoulé que quelques jours depuis la nuit étrange où Haytem était passé dans la chambre, depuis on ne le voyait plus du tout et les plats dans le microonde y restaient intactes. Je voyais de jour en jour le visage de Khalti Nouria s'assombrir, mais c'était ainsi, je ne pouvais rien y faire, seul son fils pouvait lui redonner un sourire jusqu'aux oreilles. Haytem ce n'est pas l'argent que tu peux lui ramener qui la rendra heureuse, mais ta présence tout près d'elle et la certitude que tu es en sécurité.

- Des bonnes nouvelles d'après ce que j'entends, d'ailleurs t'as pas finis d'être contente, c'est pour bientôt que tu seras définitivement libéré de Fahd, c'est pas génial ça ?

Elle me disait ça avec un grand sourire, pendant que je ne comprenais pas très bien de quoi elle parlait.

- Comment ça ?

- Bah tu sais, Zida te l'avais dit qu'il voulait sa tête, il a payé des gars pour s'en charger il veut pas se salir les mains pour des petites merdes dans son genre

Les souvenirs refaisaient surface, comment j'avais pu oublier cela, ce secret qui me rongeait dans les débuts ? Les mois avaient tellement défilés avec des nouvelles plus folles les unes que les autres que ça m'était sorti de l'esprit, et cette peur indescriptible pour la vie de Fahd refaisait surface.

- Qu..Quoi, pour quand exactement ?

- Je sais pas encore, mais pour très bientôt, c'est qu'une question de jour.

Je m'enfonçais petit à petit dans le siège du 4x4, assimilant ses paroles. « Qu'une question de jour »

On arrivait dans la grande maison de Zida et je reprenais mon travail comme à mon habitude, passant par des couloirs déserts pour ne croiser personnes, rouvrait la trappe au sous-sol avec mes sauts et mes produits nettoyant, puis remontait pour aller dans la cuisine qui était séparer du salon par un un mur fin et une porte, je pouvais donc entendre tout ce qui se disait entre les hommes et cette fois-là mes oreilles furent particulièrement attentive, essayant d'avoir le maximum d'information sur Fahd. Qu'est-ce que j'étais en train d'essayer de faire, sauver mon bourreau ?

Mais rien de concluant ne se faisait entendre, ils parlaient de prostitués, d'armes, employaient des mots que je ne connaissais pas, parlaient même parfois dans une autre langue. Je demeurais déçu, tout en cuisinant lorsque j'entendis cette voix familière.

- Depuis quand y a une cuisinière ici ?

- Ah ça fait longtemps quand même, mais t'étais en prison quand Zida l'a pris, une petite marocaine, je la prendrais bien par derrière un de ces quatres moi..

Les rires dans la salle fusèrent pendant que je demeurais paralysé, la peur que quelqu'un entre et que Haytem pose plus de question.

- C'est chelou ça, d'habitude il est pas du genre à faire confiance, vous l'avez déjà vu les gars ?

- Non jamais, t'as raison ça pu un peu cette histoire, à ce qu'il parait c'est sa petite protégé il veut rien nous dire d'elle

- Mhm..

J'ouvrais grand mes yeux tout en servant les assiettes sur la table de la cuisine, priant pour que personnes n'aient l'idée de rentrer, le cœur battant. Je m'empressais de finir, appuya sur une sonnette spécial accroché à la porte pour les prévenir que la nourriture était prête et couru pour sortir avant qu'ils n'entrent. Je sortis rapidement, appela Mélanie sur son téléphone pour la prévenir que j'avais finis puis elle me rejoint jusqu'à sa voiture. En route je cru voir un visage tourner vers la voiture par une fenêtre de la maison, ayant la même silhouette qu'Haytem.

Bzzz Bzzz Bzzz

Nouveau message ; Jihane : « Bn cette fois j'en ai ras l'cul là, sors dchez Tw on spète en bas faut qu'on parle, soit tu descends soit jv parler à Fahd et j'dehek mm pas »

Je venais de rentrer du travail que je m'empressais de redescendre, haletante dans les escaliers. Non surtout pas ça, tout mais pas ça, il ne fallait pas que Jihane voit ce monstre, plutôt me prendre des coups plus fort les uns que les autres que ça. Je l'aperçu de loin en bas de son bloc et accouru vers. Elle avait l'air énervé, les cheveux en bataille et n'attendit pas que je sois devant elle pour commencer :

- Ecoute moi bien, si je t'aimerais pas autant je m'en fouterais de ta vie mais là ça commence vraiment à me faire skizer, j'ai entendu des trucs sur Fahd et sur Haytem ils sont tous les deux en train de devenir paro, et depuis la dernière fois qu'on s'est vu moi aussi j'ai l'impression de le devenir, j'ai la sensation qu'on me suit à chaque fois que je sors des cours, je sais que ça peut paraitre débile mais sah je veux que tu m'expliques ce qu'il s'passe parce que j'sais que t'es au courant de quelque chose alors goulini (dis moi) !

Je regardais la forme charnu de ses lèvres débités ses paroles, son regard dur, ses sourcils froncés et sentais mes jambes fléchir. Elle avait deviné et Fahd devait s'en douter, même si je n'avais plus aucune nouvelle de lui depuis la dernière fois je savais qu'il fallait se méfier. Mais c'était trop, le poids de tous ces secrets étaient trop lourd, la situation était insupportable, je ne pouvais pas plus passer de temps dans le mensonge, je devais me confesser. Je la regardais, le doute m'envahissant à la dernière minute, je l'imaginais souffrante, sur un lit d'hôpital ou même pire, morte, parce que j'aurais faiblis et que j'aurais tout avouer. Elle se leva, posa ses mains sur mes épaules me forçant à la regarder droit dans les yeux.

- Dis-moi Oukhty, garde pas plus longtemps tout ça en Toi

Chronique de Sherazade : Du balai à la bague au doigtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant