Partie 47

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On était dans sa chambre, allongée comme d’habitude, un de ses bras autour de moi et l’autre tenant ma main. Elle gardait les yeux grands ouvert tout le long de mon récit, embués de larmes par moment mais sécher par la flamme de la haine dans d’autres, puis elle me serrait fort ma main dans la sienne à chaque coup prit que je lui comptais, pour chaque insulte je la voyais serrer les dents comme si elle sentait qu’elle les prenait à ma place. C’est ce que j’aimais le plus dans notre amitié, ce que je n’avais jamais connu encore, cette impression de ne former plus qu’un, de ressentir tout ce qu’elle ressent et inversement, d’éprouver cette répulsion envers ceux qui lui font du mal et cette envie de leur faire payer, ce désir de justice et de vengeance qui ronge tous les hommes. Lorsque je finis de parler, un silence pesa sur la chambre et ce n’était pas uniquement le soulagement qui se fit ressentir en moi, mais également la culpabilité, je regrettais de lui avoir dit à présent, la peur qu’il lui arrive quelque chose présente dans un coin de ma tête.

- J’suis vraimen.. wah choqué.. Comment t’as pu vivre tout ça, comment j’ai pu ne rien voir putain..

Une larme coula de ses yeux tenus grands ouvert, le long de sa joue puis elle continua.

- Mais c’est vraiment la pire des ordures putain, mais t’inquiète il me fera rien.. enfin faut s’attendre à tout avec lui mais, tu sais quoi demain c’est le dernier jour de cours avant les vacances, j’y vais pas et je reste enfermé chez moi jusqu’à ce qu’il crève cette merde, j’espère qu’il souffrira, après tu seras tranquille !

Je la regardais, l’envie de lui dire que les choses n’étaient pas aussi simple, que la mort n’était pas la solution et que les choses ne reviendraient pas pour autant comme avant, que le mal était fait mais je me tus, fermant les yeux, une larme coulant sur ma joue à mon tour.

- - Pourquoi tu dis pas la vérité à Haytem qu’il aille lui casser la gueule ?

- On se parle plus lui et moi et crois-moi ça créerait qu’encore plus de problème et je veux pas de ça.. Il est même plus à la maison de toute façon

- Moi j’dis c’est à cause de tout ça qu’il a continué ses conneries et qu’il s’est encore plus mis dedans j’en suis sûr, il serait resté avec toi il se serait ranger et vous seriez marié à cette heure-ci !

Je ne répondis pas, ne sachant pas quoi dire, si elle avait raison ou non, à vrai dire je ne voulais pas le savoir. Je me suis relevé doucement, l’impression que tout cela n’était pas réel, les mots étaient sortis si facilement que je regrettais de ne pas en avoir parlé plus tôt, même si au final ça n’aurait sûrement rien changé à la situation.

- Tu me promets que t’en parles à personne Jiji hein ?

- Je te promet Oukhty.. Mais Fais attention à Toi quand même, tu me tiens au courant par téléphone si y a quoi que ce soit, dès que tu le revois tu me sms !

- Oui ne t’inquiète pas.

Je déposais un baiser sur sa joue et partie. Alors ça y est, je l’avais finalement dit.


- Allo Malika ?

- Ah Alae ça va ?

- Oui pepere, dit on peut se voir là ?

- Euh dans 1 heure c’est bon ?

- Pas de problème, j’ai quelqu’un à te présenter

J’étais en train de faire le ménage dans le salon, Khalti Nouria était chez une voisine et Haytem rentra dans le salon à ce moment-là, il était rentré sans me parler quand je lavais la cuisine et ne m’avait depuis accordé aucune parole.

- Ah bon qui ça ?

- Ahah tu verras, bon dans 1heure au même endroit que la dernière fois ça te va ?

- D’accord pas de soucis, à toute à l’heure !

Il s’assit sur le canapé, les bras croisés, et respirait bruyamment. Je tentais de faire abstraction de sa mauvaise humeur habituelle, reprit le manche de l’aspirateur prête à continuer de le passer sur le tapis quand il se leva rapidement et me l’arracha des mains. Il se tenait devant moi, un gros bloc de muscle aux sourcils froncés, qui ne manquait pas de me faire peur malgré tout l’amour que je pouvais éprouvé pour lui, ce premier se mélangeait à ce deuxième et ne formait plus qu’un.

- C’est bien encore des mecs que tu vas partir voir, tu crois que j’entends pas qui parle avec ton téléphone de merde, t’es qu’une bouffeuse de bite t’façon je l’ai toujours su

Il me regarda avec un tel dégout que je ne pu contenir mes larmes, je ne supportais pas l’idée qu’il se faisait de moi, c’était trop. Ma vie était réellement voué à l’échec et à la souffrance, c’était ce que je me disais à ce moment-là, j’avais l’impression que le malheur ne s’abattait que sur moi, que je n’aurais jamais de chance. Je me retournais d’un pas décider vers la chambre, prit une casquette un gilet et sorti, Haytem me lâchant un « c’est ça casse toi » quand j’ouvris la porte.

Je m’empressais d’appeler Alae pour lui dire que finalement c’était bon pour maintenant et il me dit alors de le rejoindre directement dans son quartier. Je pris le bus, énervé contre Haytem et toujours par remise de ses paroles qu’il me crachait en plein visage, sans pitié, il n’en avait plus aucune. La nuit dans ses bras semblait tellement irréel à partir de ce moment-là, c’était trop beau pour être vrai, je savais que ce moment de bien être près de lui ne durerait pas.

Je montais dans le bus, repris ma place au fond et attendit jusqu’au terminus où Alae devait m’attendre.

Chronique de Sherazade : Du balai à la bague au doigtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant