Les gens continuaient de faire du bruit autour de nous, la fête ne s'arrêtait pas pour autant, personne ne semblait avoir remarqué nos deux changements d'expressions.
Quand Momo nous vis il se leva un grand sourire sur ses lèvres, les bras grands ouverts et cria :
- LA FAMILLE LA FAMILLE CA VA ? SHERAZADE , JIHANE JE VOUS PRESENTE RAMZI !
Jihane sourit de toutes ses dents, alla lui serrer la main et me regarda avec insistence quand elle vit que je ne souriais plus et que je n'allais pas lui serrer la main. Quand elle s'approcha de moi elle me poussait discrètement pour que j'y aille, tandis qu'il me regardait d'un regard noir.
Je méritais ce regard haineux uniquement parce que je m'étais trompé entre du porc et de la dinde ? Non je n'avais pas fais exprès, et puis même si j'aurais eu envie d'en acheté cela ne regardait que moi, de quoi se mêlait-il ? Je ne l'aimais déjà pas, et je crois bien que c'était réciproque.
J'ai pris sur moi, je ne voulais pas gâcher la soirée alors je me suis approché et ait tendus ma main...dans le vide, il ne saisissa pas, se contentant de tourner la tête pour parlé à un de ses amis.
« Oh le veeeent de fouuu miskina » disaient certains. Je fis les gros yeux, ayant du mal à réalisé ce qu'il venait de se passer, ma main toujours au même endroit. Jihane me tira vers elle, me réveillant, plusieurs yeux posés sur moi. Momo me regarda en fronçant les sourcils prit Ramzi par l'épaule et lui demanda d'une voix dur quel était le problème.
-Je parle pas aux vendus moi.
Momo se retourna vers moi, d'un regard interrogateur. Je haussais les épaules, la boule au ventre.
- Ecoute Sherazade c'est la meuf dont je t'ai parlé qui travaille avec moi c'est comme ma sœur alors tu vas éviter de dire que c'est une vendu sans raison.
- Eh elle achète du helouf (porc) à carrefour, elle débarque en réssoi en robe pour l'anniv d'un gars qu'elle connait même pas, en plus accompagné d'un gars qui la touche, c'est ça ton genre de sœur ?
Pourquoi est-ce qu'il dramatisait tout ? Je n'en avais même pas acheté, on ne voyait ni mes jambes ni mes bras avec cette robe et la veste, on m'avait presque obligé à venir et Younes me tenait seulement par l'épaule ! Encore une personne qui voulait me causer des problèmes sans raisons apparente. Jihane prit la parole avant que j'eus le temps de réfléchir à quoi répliquer.
- Attend mais t'es sérieux comment tu parles espèce de Bouffon t'es en train de la prendre pour une pute ?
Ramzi se leva, le torse bombé lachant « c'est qui que tu traîtes de bouffon là ? ». Oh non je me sentais si mal, tout ça c'était à cause de moi, qu'est-ce que j'avais créé.. Je me suis mis en face de Jihane et Aboubacar qui c'était approché d'elle comme pour la défendre, inspira et dit :
- Oh c'est bon calmé vous, écoute moi Ramzi je sais pas pourquoi tu m'aimes pas comme ça mais t'inquiète c'est réciproque, moi je sais que je n'ai rien à me reprocher, j'ai juste eu le malheur de me tromper entre jambon et dinde sous tes yeux au supermarché, j'ai ensuite pris les bons produits, j'ai rien à me reprocher, je sais qui je suis et ce que je vaux, maintenant je vais pas plus ruiné ton anniversaire, je m'en vais.
Il se laissa tomber sur sa chaise, pendant que je me retournai pour partir et je l'entendis soupirer.
- C'est bon c'est bon smeh
Je n'avais pas pris la peine de me retourner, pensant qu'il ne parlait pas à moi, pensant impossible le fait qu'un garçon se croyant autant supérieur aux autres pouvait s'excuser.