CHAPITRE 14

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« Maman nous emmène derrière la maison. J'ai les larmes aux yeux, comme Astrid, Irene, Chris, et Maman. Elle est appuyé contre la porte, et elle a les mains qui tremblent.

— Maman... comment... comment c'est possible ?

          — Nous sommes des Fenrir. Ils ne pouvaient pas... ce n'est pas...

          — Courez. Réfugiez vous dans la forêt. Je vais les retenir.

          — Maman... Tu ne viens pas ?

          — Astrid, je te laisse t'occuper d'eux. Prend soin de ta sœur et de ses amis.

          — Quoi ? dis-je d'une petite voix. Tu vas pas nous laisser hein ? Tu nous rejoins après ? Dis, Maman...

— Écoutez moi les filles... Je vous aime fort. Je vous aime de tout mon cœur ! en nous embrassant sur le front. Mais maintenant partez. Dépêchez vous ! On se revoit plus tard.

— Promis ? demande ai-je.

Astrid m'attrape par le bras et elle me force à courir, avant que Maman ne puisse me répondre. Je continue de la regarder... Elle me sourit. Tout ira bien pour Maman, pas vrai ?

— Fenrir ! Ne regarde pas !

Je me retourne et les larmes commencent à monter. Nous courons parmi les flammes, en direction de la forêt. Il y a des corps par terre. Je ne comprends pas... Je croyais que les Fenrir ne pouvaient pas être blessés ! Je regarde Irene et Christian qui pleurent à chaudes larmes tout comme moi... Leurs parents étaient parmi ceux devant lesquels nous sommes passés.

          Nous approchons de la forêt. J'entends soudainement un sifflement au-dessus de ma tête. Je m'arrête et regarde le ciel.

— Fenrir qu'est-ce que tu fais ?! Ne t'arrête pas ! en laissant Irene et Chris devant pour me récupérer. On y va ! Allez !

— Astrid... Regarde ce truc. C'est quoi ?

Je vois un petit point dans le ciel, qui grandit encore et encore. Son sifflement se fait de plus en plus entendre. Astrid m'attrape par le bras, et me tire contre elle. Puis... une explosion. C'était une bombe. Elle nous a soufflés près des arbres de la forêt. Je me relève rapidement.

— IRENE !!! CHRISTIAN !!!

— Fenrir... S'ils vont bien, ils savent où aller. Nous devons y aller nous aussi avant qu'ils n'arrivent.

— Mais, et s'ils sont blessés ? Pourquoi tu veux les abandonner ?!

— Je ne veux pas les abandonner ! Mais Maman m'a aussi demander de te protéger, Fenrir ! Tu comprends ?

Elle me prend par le bras et nous courons dans la forêt, sans s'arrêter. Ils sont juste derrière nous. Ils nous poursuivent ! Je cours encore et encore ! Sans me retourner. Je cours en ligne droite. Astrid est derrière moi !

— Ne te retourne surtout pas, continue ! Ne t'arrête pas !

Je suis essoufflée, et mes larmes n'arrêtent pas de couler. J'espère qu'ils vont bien, et qu'ils ont eu le temps de s'enfuir eux aussi. Christian, Irene.

          Je me retourne, puis Astrid me rattrape par ma veste. Une énorme pente est en face de nous. Elle m'a rattrapé juste à temps. Je me retourne, reçois un énorme coup en plein ventre et suis projeté en arrière. Astrid tente de me rattraper, mais n'y parviens pas. Nos mains s'effleurent. Je l'entends hurler mon nom. Je tombe. Je dévale cette énorme pente. Je me cogne sur les rochers, m'égratigne les mains, les bras, les jambes. J'arrive très vite au bout. Je suis étendue sur le sol. Je ne peux ni bouger ni parler. Je n'ai pas vraiment mal, bizarrement. Je regarde le ciel noircit par la fumée venant du village. J'écoute les cris des habitants. Les larmes coulent.

          J'entends une branche craquer. Une personne s'approche.

          — Bonjour Fenrir.

          Je n'arrive pas à le voir. Je ne peux pas lui répondre. Mes yeux se ferment.

          — Reste avec moi. Ne t'endors pas. en posant ses pouces sur mes tempes. Tu dois m'écouter attentivement. Toi, ainsi que d'autres personnes êtes les seules capables d'arrêter ce qu'il arrivera. Il n'y a pas qu'un seul Lac. Il n'y a pas qu'une seule boîte. Il faudra que tu récupères celle qui t'appartient. Je sais que tu ne me comprends pas pour le moment, mais quand tu te souviendras, retrouve moi.

          Ses mains sont chaudes. J'ai envie de fermer les yeux. Il reste un moment avec moi. Je ne comprends pas trop de quoi il me parle, mais je continue de l'écouter. Il se met à chanter maintenant. Sa voix est tellement envoûtante, que je ne ressens quasiment pas la douleur. J'ai même les larmes qui montent. Je relève la tête vers lui. Il est très beau. Il a de longs cheveux blonds, et des yeux gris en amande. Il me sourit puis continue de chanter. Je ferme les yeux et entend sa voix s'éloigner.

          Astrid me rejoint. »

Je suis spectatrice de mon propre souvenir. D'ailleurs, pourquoi je ne m'étais pas souvenue avant de ma rencontre avec cet homme ? Je m'agenouille près de moi, et écoute Astrid. Elle me manque tellement. Elle s'est si bien occupé de moi tout ce temps... Je me rends compte que je ne l'ai jamais remercié. Je tends ma main vers elle, et essuie ses larmes. Je suis surprise de la voir lever la tête vers moi, et me sourire.

          — T'en fais pas Astrid. Je vais bien.

          Je m'allonge à l'endroit où je suis tombé. Astrid me caresse les cheveux. Je ferme les yeux et les rouvre. Ils sont humides. Cassian se redresse avant moi et essuie ses yeux. Mallaury a elle aussi les yeux humides, mais elle retient ses larmes bien mieux que nous. J'ai l'impression que Mallaury a réveiller ce blocage et m'a permis de voir cet partie manquante de ma mémoire.

— Est-ce que ça va ? demande Koichi. Qu'est-ce que tu as vu Mallaury ?

Je repense de nouveau à ce que m'a dit cet homme dans mon souvenir.

— « Quand tu te souviendras, retrouve moi. », « Il n'y a pas qu'un seul Lac. Il n'y a pas qu'une seule boîte. » marmonne ai-je.

Est-ce que le Chef des Titans nous aurais menti en nous disant qu'il n'avait jamais ouvert cette boîte ? Je commence à penser que c'est le cas. En tout cas, je pense que je comprends un peu mieux les personnes pouvant utiliser ce qu'il y a dans la boîte. Et si j'ai bien compris, ce marteau, je suis la seule à pouvoir le manier.

— De quoi tu parles ? demande Chris. Tout va bien ? Qu'est-ce que tu as vu ?

Je regarde Chris puis essuies rapidement mes yeux. Je dois retrouver cet homme. J'ai une petite intuition sur l'endroit où il se trouve. Sans doute parce que j'étais relié aux pouvoirs de Cassian en plus de celui de Mallaury. J'ai pu voir une simple maisonnée, et durant notre voyage, nous en avons croisés de ce genre. Mais avant ça...

— Gin, la boîte est bien à la Sphère Yunjaï ?

— Oui, pourquoi ?

— Il faut que je la récupère.

Je descends de la table sur laquelle j'étais allongée pendant que Cassian et Mallaury explique ce que nous avons vu. Je vais récupérer ce qui m'appartient.

Fenrir TOME IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant