Fenrir TOME II

CHAPITRE 19

          Je me réveille et regarde le paysage défiler sous mes yeux. Nous sommes de nouveau dans le train ! Nous approchons déjà de la Sphère Sangaku ! Et oui ! Nous allons rendre une petite visite à nos amis les Géants des Montagnes. Quand j'étais connecté aux pouvoirs de Cassian et Mallaury, j'avais le pressentiment qu'il fallait que je m'y rende. J'espère qu'Ana, Noan et Eryn y seront. J'aimerais beaucoup les revoir. Ainsi que le Chef, son fils Arès, et tous les habitants !

— Fen' tu vas mieux ?

— Beaucoup mieux oui. Merci Irene et...

— Ne t'excuse pas. On sait que ton caractère prend toujours le dessus. On te demande seulement de lâcher la pression de temps en temps et de ne pas te fourrer dans des coups plus que douteux, et toute seule en plus.

— ...Je suis vraiment désolé.

Je dois vraiment faire un travail sur moi. Ça aurait vraiment pu mal se terminer cette fois.

          — Dites, vous n'auriez pas vu Chris ?

          — Dans le wagon restaurant. répond Koichi.

          Je me lève discrètement sans réveiller les autres qui dorment paisiblement. Trystan est dans un petit coin sombre et cacher par sa veste, Célène a sa tête contre son épaule. Quand à moi, je vais aller le voir. En arrivant je le vois assis à table, semi-endormi. Il doit être fatigué lui aussi. Je m'assois en face de lui, et après plusieurs secondes qui m'ont paru des heures de réflexion, je lui prends la main.

          — Fenrir ? Tu ne devrais pas te reposer ?

          — Je me sens mieux. Grâce à Koichi.

          — Je vais aller dormir un peu avant que l'on arrive. en retirant sa main. Je suis un peu fatigué, je n'ai pas vraiment pu dormir depuis qu'on a quitter le village. dit-il pour me faire culpabiliser.

          — Attend ! en le rattrapant près de la porte, et en attrapant sa manche. Je...

          Qu'est-ce que je pourrais dire ? Je reconnais que j'ai eu tort, mais, demander pardon c'est trop facile. Et, je sais qu'il ne veut pas entendre d'excuses. Je devrais peut-être le laisser un moment. Et après, on pourra sûrement discuter.

          — ...Non. Rien.

          Il reste là un instant. Je n'ose pas le regarder, mais il finit ensuite par retourner dans notre wagon. Je m'affale à sa place puis pose ma tête sur la table. Mes cheveux me manquent. Je ne peux plus me cacher autant qu'avant avec les cheveux aussi courts. Encore une preuve de mon impulsivité ! Je n'aurais pas dû les couper...

          — Qu'est-ce que je peux vous servir ?

          — Un whisky avec glace... dis-je à voix basse.

          — Très b...

          — Ne donner pas d'alcool à cette enfant.

          — Je ne suis...! en me redressant. Vous ?!

          C'est la vieille dame ! Dans un sens je suis vraiment contente de la revoir. Elle, son chat, et les araignées qui pendouillent à son chapeau. J'ai l'impression qu'elle n'a pas pris une ride !

          — Un instant ! en reprenant mes esprits. Je ne suis plus une enfant ! Servez-moi ce verre s'il vous plaît.

          — Vous ne l'êtes peut-être plus en terme d'âge, mais ces cinq dernières années vous ne les avez même pas vu passé. Alors ce n'est pas quelques verres d'alcool qui réussiront à vous faire oublier. Vous ne réussirez qu'à vous faire du mal. Croyez-moi, ne buvez pas.