CHAPITRE 16

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          Nous sommes toujours entrain de courir pour attraper notre train. Quand à Ophélie, elle a un sommeil vraiment lourd ! Elle ne s'est réveillé qu'une seule fois pour boire de l'eau.

          Nous atteignons le quai trois heures plus tard. Le train ne tarde pas à arriver. Nous sommes accueillis par une jeune fille qui nous demande d'entrée dans le wagon de droite. Elle est plutôt grande. Du moins, plus que la normale. Elle doit dépasser le mètre quatre-vingt. Elle a de longs cheveux bruns, et garde les yeux fermés. J'entre la première. Je dois avouer que je m'attendais à voir la vieille dame. Enfin... après cinq ans, elle n'est peut-être...

          — Est-ce que ça va ? demande Trystan.

          — Oui. Ça va.

          Je n'arrive pas à me décoller de la petite Ophélie. Elle est accroché à moi tel un Koala à son arbre. Je la garde donc dans mes bras et passe ma main dans mes cheveux avant de fermer les yeux. Je sens que la lumière ne passe plus dans tout le wagon.

          — C'est bon Trystan, tu peux retirer ta capuche.

          — Merci beaucoup ! Je suppose donc que vous avez compris ce que je suis.

          — Ce n'était pas vraiment difficile pour tout dire. Tu peux te reposer un moment toi aussi.

          — Je dirai pas non !

***

          En ouvrant les yeux, je vois tout d'abord Ophélie allonger sur la table quasi en étoile et entrain de ronfler. Elle hiberne ou quoi ? Elle me fait bien rire. Je sens une main dans la mienne. Une main moite. Et qui tremble. Je jette un œil à Gin. Il s'est endormi lui aussi. Je prête de nouveau mon attention à Trystan, et me redresse pour mieux voir son visage qui est penché vers les sièges à l'opposé. Il pleure ? Il sursaute, me fait peur par la même occasion et m'écrase la main. Je gémis discrètement de douleur. Il me lâche la main et se lève.

          — D...Désolé.

          Il va au cabinet. Je suis curieuse. De quoi pouvait-il bien rêver pour se mettre dans cet état ?

          — Ta main. Ça va ?

          — Ça va oui. Et vous êtes réveillé ?

          — Je n'arrivais pas à dormir, Trystan m'en empêchait. J'ai essayé de le calmer plusieurs fois. Et puis tu ne l'as pas entendu mais il parlait en dormant aussi ! Pauvre petit... marmonne t-il.

          Je repense à notre première rencontre. J'aurais aimé quelle soit différente d'ailleurs... Mais, j'ai pu voir sa cicatrice. Une pas très jolie, et sans aucun doute extrêmement douloureuse. Ça me surprend dans un sens. Lui qui a toujours l'air si souriant et toujours blagueur, je ne me serais jamais douté qu'il ait pu avoir un passé qu'il aimerait oublié. D'ailleurs, c'est un Vampire. Et un Vampire ça cicatrise non ? Alors qu'est-ce que c'est que cette blessure ?

J'ai dormi plus longtemps que je ne le pensais. Je m'approche de la porte des commodités quasi à quatre pattes pour que le genre sur la porte ne change pas, et toque. Plusieurs fois. Encore et encore, sans recevoir une seule réponse. Ça me gêne un peu, mais je finis par l'ouvrir. Je ne sais pas depuis combien de temps je dors, mais Trystan n'est toujours pas revenue.

— Trystan ? Tout va bien ?

Je me redresse et referme derrière moi. Il fait sombre. Je n'y vois pas grand chose, mais mes sens sont aiguisés. Je sens bien qu'il est là, tapis quelque part dans l'obscurité. Il y a de l'eau sur le sol. Il m'attrape par les cheveux et me jette sur les placards. Puis il vient poser ses mains sur mon cou.

Fenrir TOME IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant