Il me sourit. Il y a tant de nostalgie dans sa façon de parler, de me regarder, de me sourire, que les larmes montent. Il me prend dans ses bras en me caressant les cheveux. Comme un enfant que l'on essaie de calmer lorsqu'il est en pleure.— Je vais bien merci. Et merci pour mes cheveux aussi, la longueur m'avait manqué. dis-je en riant et en essayant de faire disparaître ces larmes qui veulent à tout prix quitter mes yeux. Et vous alors, comment allez-vous ?
— Très bien, maintenant que je te vois enfin. Et je t'en prie depuis le temps, tu peux me tutoyer.
— Depuis le temps ?
— Je veille sur toi depuis très longtemps. Je connais chaque événement de ta vie depuis le jour de ta naissance.
— Tu es un peu comme mon ange gardien ?
— On peut dire ça, oui. Je ne peux pas interférer avec les choix que tu fais, mais je peux te guider à faire les bons. Non... Plutôt, les meilleurs.
Je vois. C'est peut-être pour cela que j'ai cette sensation de le connaître depuis si longtemps. Voilà d'où viens cette nostalgie.
J'inspire un coup en retirant la boîte de ma poche. Je sens soudainement que c'est enfin le moment. Qu'il est enfin temps de m'y rendre. Je m'éloigne pour le déposer à terre. Elle s'agrandit une dizaine de seconde après. Elle est devenue bien plus grande, beaucoup plus ! On peut même y voir le dessin s'agrandir aussi. Un énorme marteau noir, avec une pointe en flèche sur sa tête. Je m'accroupis et saute pour atteindre le couvercle et le soulever, puis à mon second saut, je me pose accroupis sur la pointe des pieds sur le rebord. Je soulève de nouveau le couvercle, le fais tomber derrière la boîte avant d'y sauter.
Je me redresse, regarde autour de moi. Du moins pour le peu que j'arrive à voir, c'est-à-dire rien. Je ferme donc les yeux. Il fait sombre. Enfin, c'est logique me direz-vous. Et pourtant, je sais exactement où je vais. Je m'accroupis, encore, pose mes genoux sur le sol et m'assois sur mes talons. Il est là. Devant moi. J'en suis sûr.
« — ...Te revoilà. Fenrir. »
Mes oreilles se mettent à frétiller sur ma tête. Une soudaine aura plane dans la boîte. Une aura légèrement noire. Dans un sens douloureux, comme s'il... enfin ELLE plutôt, à entendre sa voix, souffrait.
— Je suis là, oui. J'espère que tu veux bien me pardonner. Cette fois je ne laisserai aucune personne malveillante poser ses mains sur toi.
Je sens qu'elle doute, et qu'elle est angoissé. Cela doit sans doute venir de toutes ces personnes qui l'ont obligé à dévoiler sa force et son pouvoir. Mais elle s'apaise rapidement. Et quand à l'aura, elle disparaît petit à petit. Maintenant que je suis là, avec elle, je peux ressentir tout ce qu'elle ressent.
« — Je ne veux plus jamais sécréter cette substance. Plus jamais. Je veux que nous puissions enfin être ensemble, et je ne laisserai personne se mettre en travers de notre véritable force. »
— Notre véritable force ?
« — Avec moi à tes côtés, tu pourras enfin exploiter ton vrai potentiel. Ta force à l'état brut. »
— Comment dois-je t'appeler ?
« — Il y a longtemps, on m'a donné le nom d'Ōkina Hanmā. Mais tu peux m'appeler Hanmā. »
Je pose ma main sur le manche puis l'attrape fermement. Une lumière apparaît me forçant à ouvrir les yeux et me permettant de voir distinctement le marteau. Il est plus petit que ce que j'imaginais. Mais, je sais étrangement que ce n'est qu'en apparence. Je suis rapidement éblouie, et ferme les yeux à nouveau en le serrant contre moi. En les rouvrant, je remarque que la boîte à entièrement disparu.
Je me sens étrange. Étrange, dans le bon sens du terme. J'ai l'impression de me comprendre. De comprendre comment ma force fonctionne. Je comprends tout. Il pose sa main sur mon épaule. Il me regarde de ses beaux yeux gris.
— Qu'est-ce que tu vois ?
Je concentre le son autour de mes cordes vocales, pour donner l'impression à ma voix de parler dans un micro. Je suis un peu émue, surprise, remuée mais aussi surexcitée ! Je ne pense donc pas pouvoir élever la voix, et je ne veux pas qu'ils puissent lire sur mon visage.
— Il y en a quatre autres. Ils savent que la cinquième boîte a enfin été ouverte par son véritable propriétaire. Je sais où ils se trouvent. Mais j'ai l'impression que nous n'aurons pas besoin d'aller à leur rencontre. Ils ne sont plus très loin.
— De qui tu parles ? demande Irene.
— Siena, une jeune fille à moitié chat possédant la boîte des doubles lames. Crowley, un jeune garçon du genre froid et solitaire possédant la boîte du katana. Yu, un jeune garçon discret et réservé, possédant celle de l'arc aux milles flèches. Et le Chef des Titans, qui possède l'épée à deux mains.
— Tu peux les voir ? demande Trystan.
— Comme s'ils étaient déjà là. Devant moi.
Je relâche mes bras puis tends celui qui porte Hanmā. Je le tiens avec plus de légèreté, et lui demande de grandir, encore et encore et encore. Je suis sûr que je peux lui faire atteindre une taille encore plus impressionnante. La tête de ce marteau peut sûrement atteindre des tailles incroyable. Je le soulève avec facilité et dépose le manche contre mon épaule avant d'enfin me retourner vers eux.
— Vous saviez ça aussi ?
— C'est plus impressionnant que de le voir dans ma tête. Tes yeux sont devenus plus rouges. Beaucoup plus. Je suis sûr que tu comprends pourquoi.
— Je crois que oui.
Je redonne à Hanmā sa taille d'origine et l'accroche à un holster que me tend mon gardien, sortit de je ne sais où. Je l'y accroche, et fais demi-tour pour de nouveau traverser l'arche.
— Attend ! Fenrir, qu'est-ce que tu fais ?
Après tant d'heures sans m'adresser la parole, j'entends de nouveau sa voix. Cette question cachait les questions suivantes : « Tu recommences ? Tu as déjà oublié ? ». Je ne me retourne pas. Je ne vais qu'attendre de l'autre côté leurs arrivés. Je sais que ça ne va pas lui plaire, et quoi que je puisse dire il restera en colère contre moi. Mais il faut que je les vois. Je ne peux pas les attendre ici, il faut que j'aille moi-même à leurs rencontres.
— Tu peux y aller. Je vais leur expliquer.
Ils essaient de passer de force, et puis je ne les entends plus. Rēza y a mis son grain de sel, les empêchant ainsi de passer. Je traverse ensuite l'arche, regarde autour de moi et me mets en route. Je ne sais pas ce qu'ils deviendront et représenteront pour moi à l'avenir, mais dès l'instant où j'ai ouvert cette boîte, je me suis lié à eux.
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Fenrir TOME II
Fantasy/!\ Pour ceux ne l'ayant pas lu, je vous conseille avant tout de lire le TOME 1. Venez suivre les derniers périples de notre chère petite Fenrir ! • Deux (ou trois) chapitres par semaine, chers lecteurs et lectrices ^^ • P.S.: Il y a des scènes expl...