CHAPITRE 33

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PDV Fenrir :
Quelques heures avant...

          Mes jambes sont trempés. Je sens de l'eau partir et venir. Je me redresse et regarde l'horizon. De l'eau à perte de vue. Même au-dessus de ma tête ?! Mais, où est-ce que je suis ? Je croyais qu'ils m'avaient emmené sur un toit ! Qu'est-ce que je fais sur une plage ? Une plage sous l'eau en plus ?! Je me relève et regarde autour de moi. Elle est vide. Il n'y a personne. J'entends du monde tout de même un peu plus loin. Je pose mes mains sur mon ventre.

          — Chris... Si tu reviens pas, je te tuerai de mes propres mains ! Tu sais très bien que je m'en voudrais a mort s'il t'arrive... s'ils vous arrivent...

Je m'accroupis, j'ai des vertiges. Je ne veux pas le revoir dans le même état qu'il y a cinq ans. Je ne veux plus avoir à toucher ou voir d'autres cicatrices sur son corps. Ils ont vraiment pas intérêt à être blessé ! Tous autant qu'ils sont ! Sinon ils auront affaire à moi. Je remonte le long de la plage pour rejoindre les bruits venant sans doute de la ville, après avoir retrouvé mon équilibre.

          J'interpelle pas mal de monde, mais ils n'ont pas l'air de me comprendre. Je finis par me poser sur un banc, sentant une migraine atroce pointer le bout de son nez. Je suis à court d'idée là. Je lève la tête et regarde « le ciel » -si on peut appeler ça comme ça-. C'est tout de même magnifique ici.

Un vieil homme me regarde pendant plusieurs secondes avant de faire demi-tour vers une petite boutique. Il ressort une bouteille d'eau à la main, et avec une pomme. Il me les tend, et me souris.

— Tenez, hydratez vous et mangez. C'est pour le petit.

Je le remercie d'un sourire. C'est vrai que j'ai peut-être un peu faim aussi... Toi aussi, désolé. J'aurais préféré quelque chose de plus copieux par contre, mais ça suffira à atténuer notre petite fringale.

          — Salut ! T'es pas d'ici je me trompe ?

          Je relève la tête, la pomme quasiment fini entre ma main. Un jeune homme, s'est assis à côté de moi. Il me regarde de ses grands yeux noisettes ! Et il parle ma langue en plus !

          — Je ne suis pas d'ici en effet. Dis-moi, on est où d'ailleurs ?

          — Tu es à Seancyty, la ville sous-marine.

          — Sous...?!

          Une ville sous-marine... ils m'ont expédié dans une ville sous-marine. J'inspire un grand coup pour ne pas m'énerver. Alors là, ils vont m'entendre.

          — Excuse moi si je te dérange encore, mais tu ne connaîtrais pas les plaines de Hannes par hasard ?

          — Je connais.

          — Ah super ! Tu pourrais...

          — T'as l'air pressé... Je préfère te prévenir de suite que c'est plutôt loin.

          — ...Loin, comment ?

          — Loin du genre qu'il faut déjà remonter à la surface et attraper un train. Puis c'est à quelques heures de marches. Mais le train ici est en réparation. Un problème sur les rails je crois.

          Ils ont bien choisi ma destination on dirait. Comment je vais faire ? Je le regarde. On dirait quand même qu'il essaie de me dissuader sans être explicite.

— Mais ici tu es en sécurité tu sais ?

— Pardon ?

— Tu es enceinte non ? Tu devrais plutôt rester ici.

Fenrir TOME IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant