CHAPITRE 41

55 8 0
                                    


          Il en met du temps. Il a dû penser qu'il m'avait semer et ralentir sur la route. J'entends des bruits de pas et des sauts résonné dans la grotte. Des murmures aussi. Des murmures que je n'arrive pas à déchiffrer. Avant que je ne partes, j'ai eu une petite discussion avec Irene. Elle m'a dit que Chris aussi est rester silencieux pendant ces six mois. Moins que mon Père qui a retrouvé la parole, mais Chris lui, est toujours dans cet état. Et je me doute du pourquoi. Lui aussi me sourit et rit de manière forcée, il n'ose même pas me regarder... ni même me toucher. Quand je discutais avec les autres après m'être reposer, il est rester en retrait. Le regard d'Irene me faisait bien comprendre que ça n'allait pas. Je remonte mes genoux à ma poitrine et essuie mes larmes. Il arrive au même instant.

— Est-ce que ça va ?

— Et toi ?

Il ne me répond pas et détourne de nouveau le regard, avant de me mentir. Je me relève, fais un pas vers lui, lui en arrière.

— Pourquoi tu ne me regardes pas ?

— Arrête. Je te regarde là.

— Oui. Pendant deux secondes avant de regarder ailleurs.

Je serre les poings pour me calmer. J'ai envie de lui hurler de me regarder, de me sourire... j'ai l'impression que ça fait tellement longtemps que l'on ne s'est pas posé pour discuter. Dans un sens, c'est le cas. Et c'est de ma faute. Son cœur me chante une chanson que je ne reconnais pas. Une chanson que j'aurais aimé ne jamais entendre. Je desserre les poings. C'est au tour de mon cœur de s'emballer. D'avoir peur. Les larmes montent.

— Chris, je suis désolé. Je suis désolé de te faire autant de mal. Je suis désolé de ne pas prendre plus en compte tes sentiments, plutôt que de ne penser qu'à moi... Je suis désolé de toujours être désolé...

Dis quelque chose. Je t'en prie, tu peux dire n'importe quoi.

— ...On ferait peut-être mieux de rentrer ?

Finalement, j'aurais préféré ne rien entendre. Je marche en tête, et finis par accélérer pour le distancer avant de me remettre à marcher. J'arrive en première du coup, à l'entrée de la grotte. Je m'assois. Il passe devant moi sans rien dire de nouveau.

— Tu ne...

— Non. Tu peux y aller.

— Pourquoi tu...

— Rentrer avec toi ou seule reviendrait au même. Autant rester ici un moment. dis-je en m'allongeant. Je rentrerai... à la nuit tombée. T'en fais pas pour...

***

J'ouvre les yeux. Je me suis encore endormie ? Ça fait deux fois. Je ne me rends même pas compte que je m'endors... Je me redresse, m'étire, et fait tomber ce qui me servait de couverture. Une veste. Je baisse les yeux. Il y a un feu, à boire et à manger... Je serre la veste contre moi avant de l'enfiler, et renifler son odeur.

— Kelly nous a dit que pendant quelques temps tu t'endormiras d'un coup. Comme ça. en claquant des doigts.

Je le regarde s'asseoir en face de moi, et faire griller un peu de viande. Mon petit doigt me dit de me taire et de continuer de l'écouter.

— C'est pour ça que je t'ai suivi. Je savais où tu irais. J'avais peur que tu faces une de tes sublimissimes connerie et que tu finisses par t'endormir là-bas. Ce qu'il s'est passé, mais, il n'y a rien eu de plus. Je ne pensais pas qu'ils s'en voulaient autant d'ailleurs.

Il me tend un verre d'eau, et retire une poussière que j'avais dans les cheveux. Nos regards se croisent, mais lui détourne instantanément le regard avant de retourner à sa place. Ce qui provoque une fissure de plus sur mon fragile petit cœur. J'en soupire de douleur et n'ai plus la force de retenir les mots que je m'apprête à laisser s'échapper...

— Écoute Chris, si tu veux que toi et moi on arrête là, dis le moi maintenant j'arriverai vraiment pas à tenir sur le chemin du retour en sachant que t'es avec moi dans cet état et que je sais que je ne peux m'en prendre qu'à moi-même que tu me détestes autant je voulais vraiment pas...

Il m'embrasse soudainement, avec fougue. J'ai les yeux tellement embué que je ne le vois même pas. Je pose une main sur mes lèvres pour retenir mes sanglots. Il joue avec mes nerfs en plus ou quoi ? Il s'est de nouveau détourner de moi. Il fait les cents pas.

— Nómin et Kelly ne t'ont pas tout dit. Oui, tu t'endormiras, mais le temps que tu prendras à te réveiller peut varier. Et... te voir t'endormir près de moi me fait peur. Ne pas savoir quand tu te réveilleras me terrifie. Ça fait six mois que je te regarde dormir sans aucune interruption, puis ton cœur a lâcher deux fois, et maintenant tu es là. Je suis vraiment super heureux de te revoir bouger, parler... Mais... j'arrive vraiment pas à... À chaque fois je revois ton visage à ce moment là. Je sais que Nómin, Kelly et Koichi travaillent sur un remède, mais c'est...

Je m'approche de lui pour lui attraper la main, mais il sursaute et recule.

— Excuse-moi ! Je... je voulais pas te...

— Non ! Non non non... Ne pleure pas. Ce n'est pas du tout de ta faute.

— Bien sûr que si. À cause de moi on aurait pu perdre Astrid... si je t'avais écouté je n'aurais pas été blessé et Crowley non plus... j'aurais mieux fait de rester à Seancyty.

— Mais si tu n'avais pas été là, il y aurait eu pire que de lourds blessé. Tout le monde va mieux, et... et c'est faux que tu ne penses qu'à toi. C'est justement ce que je te reproche ! Tu ne penses pas assez à toi ! Arrête de penser aux autres pour une fois et pense d'abord à toi.

— Je ne peux pas. Désolé.

— Je sais. dit-il en me souriant.

Ma tête devient lourde soudainement, mais Chris me rattrape. J'allais de nouveau m'endormir.

— Si je ne peux pas penser qu'à moi, c'est parce qu'il faut que je pense à toi. Je suis vraiment désolé de te faire passer le monde entier avant toi... dis-je en riant nerveusement. Je suis une très mauvaise petite-amie...

— Arrête... Ça ne m'a jamais dérangé. Tu as toujours été comme ça. Je ne te demanderai jamais de changer. Juste de t'inclure dans tes propres pensées parfois. Ce serait sympa, et je commencerai peut-être à arrêter de m'inquiéter pour toi.

C'est faux. Mais ça va mieux. J'essuie -encore- mes larmes, avant de lui prendre les mains. Même s'il est toujours un peu réticent. Mais il fait quand même un effort. Je perds de nouveau l'équilibre et fait demi-tour pour retourner m'allonger.

— Je suis désolé. Je veux pas te forcer. en m'allongeant de tout mon long, sentant mon énergie me quitter. Je voulais juste m'endormir... dans tes bras et... je te promets que...

Je n'arrive pas à terminer ma phrase, mes yeux se ferment déjà. Mais je sens ses bras me soulever, m'entourer, et me serrer contre lui. Il entrelace ses doigts aux miens, et je me laisse bercer vers le pays de Morphée.

Fenrir TOME IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant