Fenrir TOME II

CHAPITRE 22

          Nous arrivons près d'un tas de bois poser au sol, entourés de pierres et de grands troncs pouvant servir de banc. Crowley ne me lâche toujours pas la main. Je suis derrière lui. Mon ange gardien claque des doigts, ce qui a pour effet d'allumer un feu. Crowley me lâche enfin pour aller s'installer, bras croisés et éloigner des autres. Je décide de m'asseoir à côté de lui, et Yu me suit. Nómin me tend une bouteille d'eau... Enfin, je pense que pas mal m'ont entendu derrière mon arbre.

Rēza nous rejoint aussi. Crowley se relève et lui donne un énorme coup sur la tête. Même moi j'ai eu mal pour lui ! Il lui hurle qu'il ne lui a « jamais demander de la blesser » ! Ils se mettent à se disputer. Puis rapidement il revient de nouveau s'asseoir tout bougon.

          — Quelque chose ne va pas ?

          — Pourquoi ça n'irait pas. lance t-il froidement.

          Mh. J'ai vraiment du mal à le cerner. Il est aussi compliqué que l'était Trystan. Ça ne va pas recommencer quand même ? On va vraiment avoir droit à un deuxième Trystan dans cette histoire ?

          — Il ne le dira pas alors je vais le dire pour lui. En fait...

          — On t'a rien demander le chat errant ! La ferme !

          — Le chat errant t'emmerde. répond-elle avec le sourire. Il est inquiet depuis que...

          — Tais-toi Siena !

          Il est devenu tout rouge. Il n'a pourtant pas l'air de quelqu'un qui s'inquiète facilement.

          — Pourquoi il... non. Pourquoi vous êtes si inquiet ?

— Tu ne veux toujours rien dire Crowley ?

          Il ne répond pas. À la place il lance un regard noir à Siena, qui lui rend son plus beau sourire. Il se rassoit et fixe le feu.

          — Peut pas la fermer... marmonne t-il.

          — Pourquoi ? demande ai-je donc à Siena.

          — En fait... en vérifiant que Crowley ne l'arrête pas cette fois. Nous on ressent ce que tu ressens depuis le moment où tu as posé tes mains sur la boîte. Et ça arrive assez rarement pour nous, mais beaucoup plus pour Crowley, ils nous arrivent d'avoir des visions.

          — Des... visions. répète ai-je en baissant la tête.

          Ils ne disent plus rien. Plus personne. Nous nous contentons de regarder le feu. Des visions. S'ils en ont depuis que j'ai touché la boîte, ça veut dire que cela fait cinq ans qu'ils... Je soupire un grand coup. Pourquoi je n'ai rien pu voir moi ? Crowley se relève pour marcher un peu.

          — Je leur ai beaucoup parlé de toi. explique Nómin. Alors quand tu as enfin pu mettre la main sur ta boîte, ils ont ressenti le bonheur que tu as ressenti sur le moment et ont été aussi brisé que toi quand... Enfin tu sais. C'est comme s'ils étaient à ta place.

          — On a tout vu. dit-il sans préciser les événements du Lac. Quand il te piquait au cou. Quand ils te faisaient du mal... Grand frère Crowley était furieux de ne pas pouvoir venir t'aider. continue Yu de sa petite voix. Tu sais, il ne le dira sans doute jamais mais, ils nous aiment tous beaucoup et tiens énormément à nous. Et ça a été le cas avant même de nous connaître. Chacun de nous.

— Et c'est lui qui m'a demandé d'essayer de te trouver. À la place, j'ai été capturé. Je dois avouer que j'ai déchargé toute ma colère sur toi. Et vraiment, encore, j'en suis vraiment désolé. Mais pour respecter ma promesse envers Crowley, j'ai attendu ton arrivé au labo. Je savais que t'y passerais puisque je savais aussi que la boîte y était.

Je lui fais un signe de tête qu'il comprenne que je ne lui en veux pas. Le Soleil est entrain de se coucher. Voir les magnifiques couleurs du ciel chez les Géants des Montagnes, m'avaient manqué je dois dire... C'est apaisant.

          — Personnellement, je n'ai plus de famille. lance Siena.

          — ...Moi non plus.

          — Moi j'ai mes amis. répondis-je. Et mes amis sont ma famille.

          — Nous aussi ? demande Yu après un temps de silence. Est-ce qu'on en fait partie ?

          — Bien évidemment.

          Crowley revient enfin. Il boude. Je lui prends la main pour le rassurer. C'est donc ça que j'ai senti tout à l'heure. De l'inquiétude.

          — Je vais bien maintenant.

          — Pff... en détournant le regard. Je le sais très bien.

          — Bon, allons. J'avais à vous parler un moment. Alors commençons vous voulez bien ?

PDV Christian :

Qu'est-ce qui leur prend autant de temps au juste ?! Et puis c'est qui ce gars ? D'où il lui attrape la main comme ça ? Pour qui il se prend ? Pourquoi ils ont l'air de se connaître depuis si longtemps ? Je sais que ça fait un petit moment que l'on a pas vraiment parlé, et j'en ai très envie, mais... j'essaie de lui faire comprendre les choses. Que ce qu'elle fait, c'est pas cool pour nous tous. Elle agit toujours sans réfléchir.

— Tu nous stresses plus qu'autre chose Chris... soupire Irene.

— C'est qui ces gars ? Ils sortent d'où ?

— Elle l'a dit en arrivant. C'est ceux qui possèdent les autres...

— Je le sais ça !

— Alors déstresse ! hurle Koichi. Viens avec moi. C'est quoi le problème ? une fois que nous sommes assez loin.

Je détourne le regard sans lui répondre.

— Arrête d'être aussi inquiet tout le temps. Vous aurez votre petit moment pour discuter.

— Ouais, mais... et si elle ne veut pas me parler ?

— Pourquoi elle ne voudrait pas ?

— Parce qu'elle vient s'excuser d'habitude ! Mais là, rien. Elle a voulu me dire quelque chose dans le train, et puis...

— T'es sûr que c'est pas plutôt elle qui s'est PEUT-ÊTRE dit que t'étais PEUT-ÊTRE vraiment en colère cette fois, et que c'est PEUT-ÊTRE pas des excuses que tu attendais d'elle ?

Ça fait énormément de « peut-être ». Mais... elle aurait vraiment eu un tel raisonnement ? Ce serait incroyable. Un véritable événement à marquer d'une pierre blanche sur un calendrier ! Mais non. C'est impossible.

— Im-pos-sible ! Après tant d'années elle n'en a fait qu'à sa tête. Pourquoi ça changerait maintenant ?

— Ah la la... soupire t-il. T'es irrécupérable mon grand. en secouant sa main dans mes cheveux. Ne t'inquiète pas trop dans ce cas.

Je le regarde rejoindre les autres. Ils ne font pas attention à moi. Je peux peut-être aller jeter un petit coup d'œil ? Un tout petit, vraiment rapide ! Qu'est-ce qu'il peuvent bien se dire ?