CHAPITRE 27

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Je sursaute et me réveille en pleine nuit dans les bras de Chris. J'entends du bruit à l'extérieur. Sur la pointe des pieds, je jette un coup d'œil. Papa s'éloigne. Il va en direction d'une colline, derrière la tente. Je le suis de loin. Il s'arrête après une dizaine de minutes, et fais signe avec sa main après s'être assis sur un tronc d'arbre.

— Tu m'as entendu ?

— Oui. Je me demandais où tu allais.

— Excuse moi, même si je suis content que tu te sois réveillé. me dit-il en me souriant. Viens près de moi.

          Je m'assois, le regarde à l'occasion. Il a un air songeur. Il a le regard perdu parmi toutes ces étoiles.

          — De temps en temps je viens ici pour parler à Maman, Astrid et toi. Enfin, maintenant que tu es là... se retourne t-il en me souriant.

Je lui rends un sourire aussi, et nous discutons un long moment de tout et de rien. Puis on en vient à ce qu'il s'est passé il y a cinq ans. Ma transformation qui a commencé à l'école, Gin -un vieil ami apparemment- et les enfants, la quête des pierres Unmei, les Géants... Ça me fait énormément de bien de pouvoir de nouveau parler avec lui. Il passe ensuite son bras sur mon épaule pour me serrer contre lui, avant de me laisser un baiser sur la tête.

— Assez parler du passé, comment va ma grande fille hein ? Dis-moi. C'est ça que je veux savoir.

Je n'arriverai pas à lui répondre. Mon Père a la faculté de savoir quand je dis la vérité ou non, et avant même que j'ouvre la bouche il est capable de savoir si je vais mentir ou non !

— Je vais bien. Et je suis contente de savoir que tu vas bien et que tu es en bonne santé toi aussi.

— Ne cache pas ton mensonge dans une vérité.

Qu'est-ce que je disais...

— De toute façon tu connaissais déjà la réponse.

— C'est vrai, mais je voulais voir si tu allais me dire la vérité. Si tu allais me parler.

— Et bien... Je suis triste et en colère. Je m'en veux. Je suis brisé, mais rafistolé...

— Je suis désolé.

— Papa, tu n'es pas...

— Je suis désolé de ne pas avoir été capable de vous protéger Maman, Astrid, Chris, Irene, toi... Si j'avais été assez fort pour...

— Arrête Papa. Comment tu aurais pu savoir ce qui allait arriver ? Ce n'est pas de ta faute.

— Bien sûr que si. J'ai bien cru que j'avais tout perdu. Je pensais que si j'étais toujours en vie, si j'avais la chance d'être toujours debout, c'était pour expier mes fautes. m'explique t-il. Alors, si tu savais à quel point je suis heureux de t'avoir de nouveau à mes côtés.

— Je le suis tout autant, Papa.

— Bon allez ! Haut les cœurs ! en s'essuyant les yeux. Et si tu me montrais un peu ta forme hein ? Nómin m'a raconté avant que vous alliez dormir, que tu étais ce fameux loup de cette vieille histoire que l'on racontait au village... et si tu me montrais de quoi tu es capable ?

***

Je me réveille en entendant des rires à l'extérieur. Ça faisait un moment que je n'avais pas aussi bien dormi. Même si je suis toujours épuisée. Faut dire qu'avec Papa on s'est beaucoup dépensé hier, à courir tel des enfants. Si Maman était là, elle lui aurait déjà dit qu'il y aurait mieux à faire et plus important que de courir dans la boue avec ses filles. Et puis Papa aurait réussi à la convaincre comme toujours, et elle serait venue jouer avec nous. J'espère que de là où elles sont, elles me voient. Nous voient.

Fenrir TOME IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant