Fenrir TOME II

CHAPITRE 40

          Je ne lui répond pas et regarde les autres dans leurs cellules. Ils sont tous ici d'ailleurs ! Je pensais qu'on s'était mis d'accord pour les envoyer chez chaque tribus de Géants. Ils ont dû changé leur plan quand on a été blessé avec Crowley. Enfin, passons.

          — Pourquoi t'es là ? lance Adam.

          — Qu'est-ce qui t'amène ? redemande Kelly comme je ne répond pas.

          Comparer aux autres, elle a l'air plus... anéantie. Je le remarque seulement maintenant, mais son état a l'air de les inquiéter. Adam et James.

          — Je venais vous voir de mes propres yeux, vous tous, en cellule. Et je dois avouer que ça me fait un immense bien ! mente ai-je.

          — Vraiment ? Tant mieux pour toi ! rit-il.

Le fait qu'il garde toujours le sourire et son étrange bonne humeur, me déstabilise... Dans un sens, il me donne envie de rire avec lui.

          — Je voulais vous demander... Et s'il vous plaît, je ne vous demanderai qu'une chose, c'est que vous me répondiez sincèrement.

— Pour qui tu te prends à donner des ordres ?! sort Adam. On a rien à te dire.

          — Moi, je t'écoute.

          — James ! Ferme là !

— Dis-moi. Je te répondrai. en me souriant.

— Est-ce que vous nous haïssez ?

— Pas du tout. répond-il sans réfléchir.

— Hein... Mais ! Alors pourquoi vous...

James regarde Adam et Kelly avec un petit air triste. Elle s'assoit à terre, dos à moi.

— J'ai envie de te dire, chacun ses problèmes. Même si certains agissaient clairement pour le plaisir au Kujo-Sha, ce n'était pas le cas de tout le monde.

Il s'assoit en tailleur, je m'assois sur mes talons. Il a l'air d'en avoir gros sur le cœur. Je suis prête à l'écouter.

— James, ne...

— Adam et Kelly sont mon frère et ma sœur.

— ...pardon ?

— Comme je te l'ai dit, chacun ces problèmes. Et le nôtre, c'est qu'il y a des années de ça, nous étions à la rue. On a été recueilli et élevé par un vieil homme, puis étant l'aîné, il m'a fait du chantage. Soit je lui obéissais, soit il tuait ma sœur sous mes yeux et ceux de mon frère. Tu te doutes bien que j'ai accepté.

Un vieil homme. Sans doute le clairvoyant.

— Enfin bref ! Du coup il nous a entraîné, durement. On est devenu les meilleurs de ses combattants. Mais ma bonne humeur toujours aussi présente, faisait qu'il ne pouvait pas me donner le rôle de Chef. Je n'étais pas assez sérieux, selon lui, ni assez « méchant ». Alors officiellement mon frère l'était, mais officieusement c'était moi. Jusqu'à ce que Gin débarque par contre...

— Vous avez connu Gin ?

— Bien sûr ! C'est un très bon ami ! Enfin c'était... Je sais ce qu'il s'est passé y'a cinq ans. Quand vos routes se sont croisés.

C'est vrai qu'Adam lui en avait fait voir de toutes les couleurs en s'en prenant aux enfants. Il nous avait protégé ce jour-là. Ça aurait pu très mal... se terminer... Je me retourne pour regarder Adam.