CHAPITRE 18

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Je me sens partir à plusieurs reprises, mais heureusement que j'arrive à me reprendre ! Je n'entends déjà plus rien et Trystan a l'air inquiet comme Ophélie qui est en larmes. Mais au moins, ils ont l'air d'aller bien. Je ne vois ni trace de sang couler de leurs oreilles, ni autre potentiel blessures. Moi, je voix rouge depuis quelques secondes déjà. Ou peut-être plus longtemps, je ne sais plus. Je ferme de nouveau les yeux en attendant que l'on arrive.

Il freine d'un coup. Je me cogne contre son dos, et tombe. En me redressant je ne peux m'empêcher de vomir. C'est du sang. J'ai plusieurs os brisés, et tout tourne autour de moi. Mes jambes tremblent lorsque Trystan m'aident à me relever. Le croco est entrain de leur parler, et Trystan n'a pas vraiment l'air content de ce qu'il dit. J'essaie de lui dire de le laisser tranquille, mais je n'ai aucune force.

***

Je me redresse un peu trop rapidement et hurle de douleur en me recouchant. Je vois toujours rouge, et je sens quelqu'un m'appuyer sur les bras et les pattes. C'est extrêmement douloureux. Je peux même ressentir mes os se reformer. Je suis plutôt partisane de la méthode de guérison de Koichi. Sans douleur, donc. Je me retiens d'hurler, et pour le coup de respirer. Je vois un jeune garçon s'éloigner avec une tasse quasi vide. Il a dû me faire boire quelque chose.

— T'es qu'une idiote.

C'est Trystan. Ah, c'est vrai. Les autres sont sûrement au village. On est rentré vraiment vite ! Tant mieux... Je ne le vois que très peu, mais, il n'ose pas me regarder.

— C'est toi qui... fait ta tête brûlé. réussis-je à dire.

— Moi ?!

Je me tords de douleur en silence.

— Qui c'est ?

— De qui tu parles ?

— Celle... à qui je te fais penser.

          — Qui t'a dit ça ?

          Si je pouvais voir son visage, je suis sûr qu'il serait tout aussi rouge que tout ce qui m'entoure. Mais il est hors de question que je révèle mes sources. J'ai l'impression qu'il se résigne.

          — ...Il y a longtemps, très longtemps, j'ai connu une fille. Elle s'appelait Mia. Elle n'avait que sept ans quand je l'ai connu. Je l'ai sauvé et puis j'ai fini par m'occuper d'elle. En grandissant, et plus je passais de temps avec elle, plus je l'aimais de tout mon cœur.

          Il l'aimait de tout son cœur...

          — Elle était comme ta petite sœur ?

          — ...Ouais. Comme ma petite sœur. Je l'ai perdu. Je n'étais pas là pour elle quand elle avait le plus besoin de moi. Quand j'étais revenue chez moi, le rez-de-chaussée de la maison... les murs étaient couvert de son...

          J'arrive à poser ma main sur la sienne. Enfin... j'ai réussis à lui attraper un doigt plutôt. Il tremble.

          — Tu n'es pas obligé de...

          — Je l'ai retrouvé à l'étage. Elle était couverte de morsures. Sa peau était toute blanche et froide, et son regard livide... il inspire avant de reprendre. En essayant de me venger, je suis tombé sur les hommes qui lui ont fait ça. Des Vampires. Ils m'ont capturé et torturé. J'ai fini par les laissé faire. Je n'avais pas la force de riposter. Puis ils m'ont mordu moi aussi. Ils n'ont pas voulu me tuer. Et voilà ce que je suis devenu.

          Je sens que mes yeux commencent à se refermer. Je comprends mieux maintenant. Cette cicatrice a été faite avant qu'il ne soit Vampire. Je serre sa main dans la mienne. Comment je pourrais m'excuser pour ce qu'il s'est passé ? Ce serait sans doute malvenu. Et puis, à sa place, je n'aimerai pas entendre ces mots là.

          — Je n'aurais pas dû t'inquiéter autant. J'essaierai de calmer mon impulsivité à l'avenir. marmonne ai-je.

          — ...Ouais.

          — Et, je suis sûr que de là où elle est, elle n'aimerait pas te voir aussi triste ou faire semblant que tout va bien. Si tu as besoin de parler, je veux que tu saches qu'il y aura toujours une oreille pour t'écouter.

          Je le sens de nouveau serrer ma main.

***

          En ouvrant les yeux, je peux de nouveau voir un grand panel de couleur. Je regarde la lumière traversant les feuilles de l'arbre sous lequel je me trouve. Ainsi que le regard contrarier de Chris. On est à l'extérieur. Je me redresse, Trystan vient m'aider. Cassian, Koichi, Irene et Célène sont présent, et même notre cher ami croco. Quand à Chris, il s'éloigne sans dire un mot.

          — Tout va bien ? Trystan et Gin nous ont expliquer ce qu'il s'était passé. Et le croco aussi.

          — Où est-ce que l'on est ?

          — Un peu plus loin du QG. Nous sommes partis il y a seulement quelques heures. Chris nous a dit que nous ferions mieux de partir et de te soigner sur le chemin, parce que tu aurais voulu repartir tout de suite.

          — Il n'a pas tout à fait tort... marmonne ai-je.

          Ça nous a pris quoi ? Trois, voir quatre mois ? Si ce n'est un peu plus. Je l'interrompt en allant voir Chris sans me presser, à l'arrière du peloton. Je m'arrête près de lui. Il continue son chemin sans me jeter un regard. Cette fois, je l'ai vraiment mis en colère. Je trottine derrière lui, et marche en silence une fois à sa hauteur. Je lui jette quelques regards de temps en temps. Je préfère qu'il s'énerve et élève la voix après moi plutôt que de m'ignorer. Je me mets à tousser, m'accroupis ne pouvant m'arrêter. J'ai des nausées... super. Trystan et Koichi approchent et il pose sa main sur moi pour continuer de me soigner.

          — Tu ferais mieux de te reposer encore un peu. Viens, je vais te porter.

          Trystan s'est beaucoup plus adouci. Je jette un œil à Chris qui détourne le regard. Koichi me prend la main pour m'aider de nouveau.

          — Au fait, tu as la boîte ? On a pas eu le temps de te le demander avec Gin.

          Je la prends dans ma poche et leur montre. Elle n'a pas encore retrouver sa taille, mais ça ne serait trop tarder.

          — Tu as pu voir ce qu'il y avait dedans ?

          — Non... pas encore.

          — Allez, monte. Tu nous expliquera tout ça quand ça ira mieux.

          Je monte sur son dos à contrecœur, mais c'est vrai que je suis épuisé. J'entoure mon ventre de mes bras tout en étant contre lui. Caché sous son ombrelle poser sur nos têtes, l'obscurité me donne sommeil.

Fenrir TOME IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant