CHAPITRE 10

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J'ouvre les yeux, et les laisse s'habituer à la luminosité. Je ne suis pas toute seule. Je sens que l'on me secoue le bras. Ça y est. Le son m'est enfin revenue.

— S'il te plaît ! Il faut que tu nous aides !

— Y'a que toi qui peut le réveiller !

Je me retourne et vois ma jambe dans une sorte de bulle d'eau. Je vais encore le faire aspirer ? Une bulle d'air est en plein milieu, et un enfant y est assis. La tête cachée dans ses bras entourant ses genoux. Il y a d'autres personnes qui flottent dans cette eau. Je reconnais l'une d'entre elles.

— Lanae !

— Fenrir ! Il faut que tu le réveilles !

— Hein ? Comment tu connais mon...

Je suis soudainement aspirer dans cette bulle. Tiens, ce n'est pas de l'eau en fin de compte. Je peux y respirer. Il fait chaud. Ça me donne envie de dormir... Mais je dois tenir le coup. Si c'est ce garçon qui fait tout ça, je ne vais pas laisser ses enfants se débrouiller seuls ! Et puis ces Démons m'ont eux-mêmes demander d'aider leur Créateur. C'est sans doute lui au milieu. Il ne doit pas être si mauvais que ça.

          Je réussis enfin à atteindre la bulle d'air où se trouve le petit. Mais il y a comme une barrière l'entourant. Sûrement une similaire à celle qui empêche ses enfants d'essayer de la traverser. Et même s'ils le pouvaient, il n'iraient sûrement pas bien loin. Comme ceux qui flottent et dorment profondément en ce moment même. Et puis si je veux aider Lanae à se sortir de là, il faut que je réveille ce petit. Je frappe contre la barrière pour le faire réagir. Mais rien. Il ne fait que se redresser et regarder dans le vide de ses grands yeux complètement noirs. Il est rouquin et a des tâches de rousseurs sur ses joues couvertes de larmes. Il a la tremblote puis se met soudainement à vomir une substance noir. Des monstres se forment et en sortent. Alors voilà d'où viennent ces Démons... Le premier à être sorti m'attrape par le bras et me fait traverser. Puis il s'éloigne pour se mettre derrière le petit.

          Je m'approche lentement. Il ne faudrait pas que je les énerves. Je prends son visage dans mes mains, et le regarde plus attentivement. Maintenant que je suis en face de lui... je ne sais pas... J'ai la nette impression que je le connais.

          — J'ai mal... Je dois la trouver... Elle m'a aidé... Elle a été gentille... Je dois l'aider... Je dois la trouver...

          Il parle à travers la voix du Démon. Je lui souris, puis le prend dans mes bras. Je savais bien que j'avais déjà vu une bouille aussi mignonne ! Si je me souviens bien, je lui avais dit quelque chose comme...

— « Hé mon grand. Ne pleure plus, ça va aller. On va soigner cette vilaine blessure, et comme ça tu n'auras plus du tout mal. »

Je le regarde ensuite dans les yeux. Ils redeviennent normal, et laissent place à des larmes.

          — ...Tu te souviens de moi ?

          — Évidemment Théodore. Comment j'aurais pu t'oublier ? Vous oubliez. Vous avez tellement grandis vous tous... Je ne vous ai pas reconnu tout de suite. un peu gênée.

          La barrière autour de nous éclate, et tous ceux qui flottaient reviennent enfin sur terre. J'en reconnais bien plus maintenant, dont Gin ! Les enfants le rejoignent. Quand à moi, je vais voir comment va Lanae une fois que Théodore est calmer. Je l'aide à se redresser.

          — ...Fenrir ? C'est vraiment toi ?!

          — Salut !

          Je n'ai même pas le temps d'ajouter un mot qu'elle me prend dans ses bras, puis... m'embrasse ! Je suis tellement surprise que je n'ai pas eu le temps de réagir. Et puis le temps de réaction est passer. Ce serait bizarre de réagir maintenant. Mais, ça me fait plaisir de la revoir. D'ailleurs, ça remet les compteurs à zéro avec Chris. C'est enfantin, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'y penser...

          — Les autres ont réussi à te trouver. C'est génial ! Chris doit être super content ! Les autres aussi d'ailleurs !

          — Oui, ils le sont tout autant que je le suis !

          — Et... je suis désolé pour ta sœur. Astrid.

          — ...Oui. Moi aussi.

          Nous rejoignons les autres enfants. Gin me prend dans ses bras, et s'excuse à son tour pour Astrid. Théodore vient dans mes bras de nouveau. Nous n'avions pas beaucoup parlé, mais il s'était beaucoup attaché à moi. Ça me fait plaisir ! Et c'est évidemment réciproque.

          — Quand son aptitude s'est développer, il pensait beaucoup aux autres mais à toi particulièrement. On avait appris pour Astrid et votre enlèvement par le Kujo-Sha, et disons que Théodore l'avait un peu mal pris. Il voulait absolument te venir en aide. Il s'est mis dans un état assez incroyable comme tu as pu le voir. explique Gin.

          — Ça faisait quatre mois. Et disons que le fait que je sois ici, était un peu une erreur. Léna... en la pointant du doigt. À combiner son pouvoir à celui du petit Théodore pour l'aider. Mais la première fois qu'elle a essayé et qu'il pensait t'avoir trouvé, et bien c'est moi qu'ils ont emmené. continue Lanae.

          — Après ça du coup, j'ai dit à Théodore que je te ramènerai que quand nous serons sûr à cent pour cent que c'est bien toi. Et cette fois, c'était bien le cas. Ça a pris du temps, mais, tu es là.

          — Et tu as pu me ramener. Merci Fenrir.

          Je le serre contre moi. Ils ont tous l'air épuisés mais soulagés que ce soit enfin terminé.

          — Koichi va bien ? demande Lanae.

          — Tu le connais bien mieux que moi. Il n'est pas vraiment du genre à parler de lui.

          — Ouais...

          — Mais il sera sûrement très heureux de te voir. Ça, j'en suis certaine.

          — Gin ? demande une petite fille. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

          — On va pas pouvoir rentrer...

          Je réfléchis un petit instant. Si Léna a pu réussir à me trouver et m'amener ici, elle peut sans doute nous emmener dans un autre endroit.

          — Dis moi Léna ?

          — Oui ?

          — Est-ce que tu crois que tu pourrais tous nous emmener dans un lieu que seul moi et Lanae connaissons ?

          — Je pense que je peux oui. Il suffit juste que vous y pensiez très fort.

          — Super. Gin ? Si tu es d'accord...

          — Bien sûr. Je te fais confiance.

          J'espère que ça va marcher et qu'elle réussira à nous rapatrier vers le QG. Il ne manquerait plus qu'on tombe au mauvais endroit. Enfin bon ! N'y pensons pas, sinon c'est justement là que nous atterrirons !

Fenrir TOME IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant