Lorsque je décide d'emprunter la route, direction la maison familiale. C'est impulsif. J'avais besoin de quitter la fac, de quitter tout ce qui me rapprochais d'Oikawa, de près ou de loin.
Il réveillait en moi des sensations que j'avais cru ne plus jamais ressentir, ne plus jamais revivre. Toutefois, je ne pouvais pas le faire, je ne méritais pas de vivre encore une fois le bonheur.
Quelques pensées plus tard, je finis par discerner ma maison. Je me gare devant. Sans grande surprise, à deux heures du matin, tout le monde dort et la porte est fermée. J'utilise mon double, et monte dans la chambre de ma mère.
Bien que je sois à l'université, j'avais subi des traumatismes, et ces derniers « m'obligeaient », à dormir avec ma mère, ou une personne de confiance.
— Qui est là ?
J'enlève mes vêtements, pour être plus à l'aise. Puis je mets l'un des pyjamas récupérer dans ma chambre au préalable.
— C'est moi maman.
Elle se redresse frottant ses yeux, elle s'apprête à allumer la lampe de chevet. Ce qu'elle fait.
— Shoyo ? Qu'est-ce que tu fais là en pleine nuit ? Il s'est passé quelque chose de grave ?
— Hm, je t'en parlerai demain, là, je veux juste dormir.
— Bien, alors viens là.
Elle tapote la place près d'elle, je viens me blottir dans ses bras. Il n'y a qu'elle pour le comprendre totalement. Comprendre mes tourments, mes angoisses, et cela, sans poser de question, car elle sait déjà tout. Je finis par m'endormir, dans un sommeil agité.
La mâtiné fini par arrivée, j'ai un mal de crâne épouvantable. Entre l'alcool, la musique et mes pleurs. Mon corps n'a pas du tout supporté. Je m'assieds dans le lit, rabattant mes genoux contre ma poitrine.
J'ai dû faire peur à Oikawa hier soir, crier et puis m'enfuir. Juste après notre baiser. J'aimerais sincèrement vivre mon histoire avec lui, vraiment. Mais la peur me paralyse.
J'essaye tant bien que mal que dissiper mes idées noires, je descends, regagnant la terrasse.
— Ah tu es debout ! Tu veux grignoter quelque chose ?
J'embrasse Natsu, avant de m'asseoir auprès de ma mère.
— Non merci, Maman ?
Elle ne réplique rien, hochant seulement la tête prête à m'écouter.
— J'ai rencontré quelqu'un. Je pense que dès le départ, je savais qu'il y allait avoir une sorte d'attraction entre nous. Mais maman, j'ai peur...
Je m'arrête là regardant, cependant sa silhouette est flou.
— Je suis effrayé à l'idée de m'attacher à nouveau, puis de le perdre à tout jamais. C'est une peur, indescriptible, tu comprends ? Et puis je ne peux pas lui faire ça ! Il ne mérite pas que j'aille batifoler ailleurs. Je ne mérite pas d'être heureux en amour, quand j'ai tué la personne que j'aimais de tout mon être...
Ma mère me regarde longuement, je sais que c'est dur pour elle de me voir dans un état pareil. Je n'imagine pas ce qu'elle doit ressentir à présent. Elle attrape ma main.
— Chéri, écoute ce que je vais te dire, et je ne vais pas me répéter ! Tu n'as tué personne ! Il souffrait déjà, il a agi en connaissance de cause. Et je suis sûr qu'il ne voudrait pas te voir comme ça, pour rien au monde, il te laisserait pleurer comme tu le fais maintenant. Qu'il soit là où six pieds sous terre.
Tu as le droit d'être heureux et de revivre. Le bonheur t'est permis, alors cette personne que tu as rencontrée, laisse toi allée avec elle.J'écoute attentivement toutes ses paroles, qui me rassurent, même si je sais qu'une part de moi, pensera toujours que je suis fautif. Mais ça me fait du bien de me dire, que j'ai peut-être droit au bonheur.
— Merci maman, j'avais besoin d'entendre ça maintenant.
— Alors que s'est-il passé hier ?
— Je suis allée à une soirée, pour me changer les idées. C'est lui qui m'avait invité. Bref, quelques heures, plus tard, on a fini par jouer à action ou vérité.
Elle lève les yeux au ciel, un sourire amusé sur les lèvres. Avalant sa tasse de thé. Je souris aussi.
— Et son action à lui c'était d'embrasser quelqu'un de son choix. Qu'elle ne fut pas ma surprise, lorsque ses yeux se sont posé sur moi ? Enfin bref, tu connais la suite et c'était magique.
— Tu as l'air bien rêveur quand tu penses à lui, tu me donnes son nom ?
— Oikawa Tooru.
Le visage de ma mère pâlit, toutefois, elle se reprend vite, elle arbore un sourire crispé.
— Oikawa tu a dit ? Tu connais le prénom de son père ?
— Alors non, pas du tout.
Je décide finalement de ne pas relever, mais je conserve son comportement louche dans un coin à de ma tête. Elle réagit étrangement à l'entente des noms que je lui donne. D'abord mon professeur, en suite Oikawa. Je ne sais vraiment pas quoi en pensée.
Natsu m'invite à jouer au volley, j'accepte. C'est tellement de souvenirs de toucher un ballon. J'avais oublié à quel point il aimait le volley. C'est l'une des raisons du pourquoi j'ai arrêté.
Tout compte fait, ma séance de sport est écourtée par un appel de Kenma, j'ai complètement oublié de l'appeler. Le pauvre, il doit s'attendre que je me sois amusé comme un fou.
Je décroche, quelques banalités échangées, nous entrons dans le sujet tant voulu. Je lui raconte tout, en plus de mes préoccupations et de ce que ma mère m'a dit.
Il me conseille d'y aller graduellement, mais de ne pas mettre de barrière comme d'habitude, il confirme que j'ai le droit au bonheur et que peut-être est-ce Tooru qui me libérera de mes tourments. Je les remercie avec Kuroo et nous décidons de nous voir le jour de l'anniversaire de sa mort.
Je décide de lui envoyer un message pour m'excuser de mon comportement hier soir.
" Message de Shoyo à Tooru
— Bonjour Oikawa, c'est Shoyo. Je tenais à te parler en face à face, c'est possible ?
— Salut, Shoyo, je suis content que tu m'aies envoyé un message et oui bien sûr, tu es disponible ce soir ?
Tient-il ne m'a pas appeler Le Roux, bizarrement ça me manque...
— Ouais.
— Ok, à dix-neuf heures je passe te chercher dans ta chambre et prends quelques affaires, tu passes la nuit avec moi.
— Je ne suis pas sur le campus, je viendrais directement devant la fraternité, je vois que tu ne lâcheras pas l'affaire, c'est d'accord.
— Non effectivement, d'accord, à ce soir."
J'ai de nouveau ce sentiment, comme si une part du vide que je ressentais avait été comblé. Pour la première fois depuis deux ans. Je suis heureux, je ne veux pas laisser passer ce sentiment. Il reste tout de même une part de moi qui doute et culpabilise.
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𝒴𝑜𝓊 𝓂𝓎 𝓂𝒾𝓃𝒹
FanfictionShoyo ayant perdu son grand amour, selon lui, il ne dispose pas le droit d'aimer à nouveau , il a du mal à s'attacher de peur de perdre encore une personne qui lui est chère. De plus, il va apprendre que la perte de cet être aimée, est à cause d'un...