Chapitre 37 - Le courage

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Je suis toujours, debout au milieu de la chambre. J'entends des pas résonner dans le couloir, je ne bouge pas. J'étais encore un peu sonnée de ma dispute avec Tooru. J'entends des coups contre la porte. Je me retourne et vois Iwaizumi dans l'embrasure.

— Je peux entrer ?

Je hausse les épaules avec désinvolture. M'asseyant sur le lit. Il me rejoint. Pendant quelques minutes, personne ne parle, chacun dans ses pensées. Je ne voulais certainement pas pleurer pour une dispute anodine comme celle-ci. Il y en aura d'autres.

Mais je m'en voulais d'être impuissant face à la souffrance qu'exprimait Tooru. Je disposais d'aucun moyen de l'aider face à son tyran de père.

— Ne lui en veut pas. Il est à cran depuis qu'il organise le voyage. On s'est également disputé dans la voiture.

— Je lui en veux pas. Je m'en veux de ne pas pouvoir l'aider.

— Si tu peux... Tu peux tout simplement le suivre en France.

Je relève la tête vers lui... Mes sentiments se bousculent à l'intérieur de mon être. Tel un ouragan qui se déchaîne. Je n'avais jamais été autant indécis de toute ma petite vie. Et ce sentiment d'indécision pesait sur notre relation.

— Tu va vite apprendre la langue et tu pourrais même t'y plaire et ne plus vouloir revenir.

Il me donne un bref coup de coude, pour accentuer son propos. Je ris légèrement. Iwaizumi était quelqu'un de vraiment bien, mature et sage. Il savait parler même s'il ne le faisait pas fréquemment. Il savait quoi dire et au bon moment.

— Oui ça peut être une idée, je vais devoir en parler à ma mère et autres aussi...

Il hoche la tête, frappant ses cuisses. Il se lève et quitte la pièce. Je suis ses pas en silence. Arrivé dans le séjour, j'attrape mon téléphone et mon paquet de cigarettes. Je rejoins tout le monde dehors. J'envoie un message à Kenma.

"— Moi : Appel moi dès que possible.. J'ai à te parler..."

Je ne reçois pas de réponse immédiatement. Il doit inévitablement s'amuser. Tant mieux.
Je rapporte mon attention sur mes deux amis à mes côtés. Je décide de les embêter un peu.

— Ben vous deux ça avance ?

Un sourire carnassier se dessine légèrement sur mes lèvres. J'enflamme ma cigarette.

— La ferme imbécile !

Il m'arrache mon paquet des mains, je ris. Iwaizumi n'a pas relevé, mais je le vois rougir d'ici.

— Tobio depuis quand tu fumes ?

— Depuis jamais. Je voulais cependant essayer.

Je ne relève pas. Il est risible parfois. Heureusement que les enfants son à la sieste. C'est apaisant de ne pas entendre leurs cris.

Je me couche sur les transats. Et là, je ne sais pas comment. Ni pourquoi. Mais une idée venait de pénétrer dans mon esprit.

Aller voir le père de Tooru. Cela peut sembler être une mauvaise idée, mais tout compte fait. C'était la seule idée que j'avais.

J'avais du mal à comprendre comment un parent pouvait agir de la sorte avec son enfant.
J'avais de la chance d'avoir une mère aimante, drôle, cool.

C'était décidé, j'allais me rendre chez les Oikawa. C'était en quelque sorte ma dernière chance. Restez sans agir étais extrêmement frustrant pour moi. J'imagine à quel point il souffrait et j'avais été si sot de lui crier dessus alors qu'il se démenait pour nous.

J'attrape mon téléphone. Il est tout juste dix-sept heures. J'allais m'y rendre. Maintenant. Sinon j'allais perdre le courage qui brûlait en moi à l'instant.

— Les amis, je sors. J'ai un truc à régler, pouvez-vous garder les enfants ? Ma mère rentre dans une heure.

— Pas de soucis, mais tu vas faire quoi ?

— Un truc que j'aurais dû faire depuis bien longtemps.

Oui. J'aurais du dès le départ confronté : Kakeru Oikawa. J'ai été lâche et faible. J'ai laissé Tooru agir seul. Mais aujourd'hui, c'est différent. Il m'a ouvert les yeux.

Il m'a fait comprendre à quel point il nous aimait. Alors moi aussi, j'allais lui prouver, qu'il comptait énormément pour moi. Et qu'il n'était plus seul.

La route est stressante, la musique ne me détend pas. J'appuie encore et encore sur le poste radio, changeant de musique, comme si c'était elle la cause de mon stress ambiant. Qu'elle plaît. Même pour mes examens, je n'étais pas aussi angoissé.

J'arrive devant la grande demeure. C'est vrai que je n'étais jamais venu. En un an de relation. Je n'avais en aucun cas vu la maison de mon compagnon. Je sonne à l'interphone. Le portail s'ouvre sans que je n'est à me présenter. La sécurité est à revoir.

Je marche sur un chemin interminable, remplis de petit cailloux. C'est immense et cliché. Une vraie maison de riche. Je n'imaginais que leur fortune était aussi élevée. Mais bon la preuve. L'argent ne fait pas tout. C'est une famille déchirée, au bord de l'agonie. Il n'y avait plus aucun lien.

Je tambourine trois coups, et une femme en tenue de servante m'ouvre la porte.

— Oui ? C'est pour ?

— Bonjour, je viens voir monsieur Oikawa s'il vous plaît.

— Vous aviez rendez-vous ?

— Non, mais c'est réellement important.

Elle le voit. Elle le sent. Mon corps tremble, j'ai peur. Mais elle comprend que c'est considérable. Alors elle se décale m'ouvrant la porte pour que je puisse rentrer.

C'est plus imposant que l'extérieur, un immense escalier en colimaçon trône. Je peux quasiment manger sur le sol, tellement il brille.

Elle m'accompagne vers une porte, elle frappe, puis me laisse devant. J'entends un « entré ! ». Je souffle une dernière fois et je pousse la porte déterminée à en terminer avec la tyrannie de Kakeru.

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Bonjour, je tenais à m'excuser pour ce long moment d'absence. J'avais une panne d'inspiration. J'étais un peu perdu. J'ai développé des moments que je n'imaginais pas développé, ce qui dérive mon histoire. Et j'ai dû revoir tout le plan.
Maintenant, que je suis de retour, je vous lâche plus !

Bisous ! ❤️��

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