Chapitre 39 - Je ne sais pas si j'arriverais a te Pardonner un jour

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Il nous fallait tout reconstruire tel était le but de notre voyage en France. Tout reconstruire, mon entreprise, notre relation qui était fragilisée, notre foyer.

Je sortais d'un autre rendez-vous avec des investisseurs. Je n'avais réussi à en trouver aucun, et le voyage étais pour bientôt. J'étais à cran. Toutes mes relations étaient instables, ma colère se faisait sentir à travers mon comportement.

Que ce soit avec mon meilleur ami, mon amant ou mes parents. Même avec Atsumu et Yuna, je m'étais brouillé.
Lorsque je monte dans ma voiture, mon téléphone sonne révélant le nom de mon père. À contre cœur, je décroche.

" Appel téléphonique

— Hum ?

— Bonjour Tooru, comment tu vas ?

Quelque chose n'allait pas dans le son de sa voix. Elle était éraillée et basse. Lui qui demeure un homme si fier.

— Je vais bien.

Il souffle un peu, bien sûr, je n'allais pas lui dire que j'étais au plus mal et je ne souhaitais aucunement connaître ses états d'âmes.

— Ton petit ami est passé me voir.

— Quoi ? Mais pourquoi ? J'espère pour toi que tu ne lui as rien fait !

— Non je n'est rien fait, au contraire, il m'a ouvert les yeux sur certaines choses. Je ne cautionne toujours pas, votre relation-.

— Je m'en fou, en fait.

— Laisse moi finir ! Cependant, je vais te laisser vivre ta vie, le contrat que tu as signé attestant que tu reprendre Oikawa corporation a été détruit. Et j'ai contacté de nombreux investisseurs français pour ton projet d'hôtel de luxe.

J'étais sans voix. Moi depuis tant d'années qui essayait de me sortir des griffes de mon père.
Shoyo en une après-midi avait débloqué tant de problèmes. Par fierté, je voudrais refuser son aide, mais je décide de l'accepter.

— Ok, eh bien merci pour les investisseurs, toutefois, ne pense pas que je te pardonne tant d'années de souffrance aussi facilement. Notre relation est fragile et je ne sais pas si je pourrais te pardonner.

— Je ne te l'implore pas fils, mais tu peux pardonner ta mère, c'est moi le fautif et seulement moi. Allez, j'ai autre chose à faire. Au revoir.

— Ouais salut."

J'étais décontenancé, le fil rouge se brise instantanément et un poids horriblement lourd que je porte depuis le plus jeune âge avait enfin été ôté de mes épaules.
La prison s'effondre enfin, j'avais tellement de chance que Shoyo soit entrée dans ma vie, il m'a libéré de tant d'années de douleur. Impossible de contenir les larmes de soulagement et de joie qui coule le long de mes joues.

Je n'avais jamais pensé à quoi ressemblerai ma vie sans le joug de mon père, ce soulagement qui fait battre mon cœur à une vitesse ahurissante était-elle que je n'arrivais pas à réaliser ce qui m'arrivait.
Je prends la route afin de regagner le domicile de mon amant, je voulais le serrer dans mes bras aussi fort que possibles.
Le remercier d'avoir eu autant de courage pour aller voir mon prisonnier, et de culot pour avoir réussi à faire ce que je n'ai pas su faire en vingt-cinq d'existence.

Nous pouvions enfin concrétiser les nombreux projets que nous avions bâtis pendant certaines soirées à parler de nos rêves, nos envies. Maintenant, j'avais tant d'espoir.
Les blessures du passé que ce soit celle de Shoyo ou les miennes se cicatrisait enfin. Et j'espérais de tout cœur qu'elles ne se rouvriraient plus jamais.

Une trentaine de minutes plus tard, j'arrive au domicile. J'entre dans la pièce centrale, je remarque que tout son au salon, mon sourire s'effondre peu à peu lorsque je vois Shoyo et sa mère pleurer.. Mes pas me guident vers mon amant avant de le prendre dans les bras. Mes pupilles brûlent d'incompréhension.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

Shoyo renifle un peu, j'observe sa mère, Tobio est ému et Iwaizumi.

— Lylia vient d'apprendre que son fils partait pour la France...

Je comprenais mieux l'étendue du problème. C'était navrants de les voir comme ça, j'imagine que ça a été dur pour Shoyo d'annoncer cela à sa mère et de plus, ils sont tellement proches que ça va faire un vide pour eux deux.

Shoyo avait tout ici, ses amis, sa famille... Je m'en voulais de lui faire vivre une telle souffrance. La douleur me faisait pâlir.

— Ne t'inquiète pas Tooru, je ne t'en veux pas, vous devez vivre votre vie maintenant, ça me fait juste plaisir que Shoyo décide de vivre sa vie non en fonction de nous. Tout ce qu'il compte pour moi, c'est qu'il soit heureux et si c'est avec toi, ailleurs qu' en Angleterre et bien soit.

Elle s'échappe de la pièce avant que je n'aie le temps de lui répondre. Ses paroles m'avaient touché, une mère bienveillante, j'imagine qu'elle avait besoin de se retrouver seul un moment.
Shoyo, c'était enfin calmer dans mes bras, je ne savais pas quoi dire, alors j'attendais qu'il prenne la parole au moment opportun. Tobio et Iwaizumi nous on laisse seul afin que l'on puisse discuter.

— Désolé..

— Tu es désolée pourquoi ?

— Pour ça, je te connais, je sais que tu te sens coupable, mais ne t'inquiète pas, je suis très heureux de partir avec toi.

Il avait raison, je comptais bien lui dire "je suis désolé de t'imposer ça", j'avais peur de ne pas avoir pris la bonne décision, mais parfois, il faut prendre des risques.

— Tooru, j'ai quelque chose à te dire...

— Je sais, il m'a appelé, et je voulais te remercier, sans toi, je n'aurais pas eu ses investisseurs, je ne pourrai pas réaliser mon rêve, maintenant je veux que tu réalises le tient. Être un aventurier...

— J'ai bien réfléchi, et je ne sais plus si j'ai vraiment envie de faire ça, maintenant que tu es là et Langa aussi, je ne me vois pas partir à l'autre bout du monde, il faut que je prenne en. Considération toutes ces choses. Je devrais éventuellement me réorienter...

— Hé ! Viens là. Ne dis pas ça, ne te prive pas pour nous, tu as le droit de réaliser ton rêver et Langa comprendra...C'est important pour toi comme pour nous que tu sois heureux. On peut toujours négocier des arrangements, tu peux faire une ou deux expéditions par an, chaque problème a sa solution, je te le garantis.

— Ce n'est pas ça, mais ce métier est fait pour quelqu'un qui vit seul ou qu'il soit en couple avec un aventurier. Quand j'étais jeune, je voyais bien que ma mère souffrait de l'absence de mon père, elle ne montrait rien mais c'était dur. Et moi aussi, j'aime mon père inconditionnellement, toutefois son absence m'a peser, et je ne veux pas que Langa ressente ça, et puis je crois que je n'est plus trop envie de jouer les aventuriers, je vais terminer mes études en rapport avec les mythes et légendes et soit je deviens un historien de recherche, soit je deviens un enseignant, tout ça me plaît.

— Je comprend, alors tu feras ce dont tu as envie, et quoi que ce soit, je te soutiendrais de toutes mes forces, parce que Je t'aime...

Je dépose un baiser aérien sur ses lèvres, qui s'intensifient. Le goût est légèrement salé dû aux larmes qui ont coulé un peu plus tôt.
Ce baiser était passionné, j'avais envie de lui transmettre tout ce que je ressentais au plus profond de mon être, mes mains se dépose sur des joues, tandis que les siennes son sur mon torse. Il fallait qu'on se calme, sinon nous allions finir par déraper en plein milieu du salon...

𝒴𝑜𝓊 𝓂𝓎 𝓂𝒾𝓃𝒹 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant