Chapitre 14 - Un problème de famille

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Je me suis levé avant Hinata, aujourd'hui mon père veut me voir. C'est anormal sachant qu'il n'apprécie pas que je rate un seul cours. Ce qui veut dire que j'ai merdé quelque part.

Je sors de la salle de bain vêtit d'un ensemble pantalon à pinces et chemise. Ce n'est vraiment pas mon style, mais je ne voulais pas avoir de commentaire désobligeant de la part de mon géniteur et de mon grand-père.

Shoyo est levé, il passe devant moi, me lançant un regard en biais. Il se pose sûrement des questions, mais n'ose pas. Je le laisse se préparer, à son tour, il sort de la salle de bain. Chaque fois que je le vois aussi apprêter mon cœur bat. Je l'apprécie vraiment. Je n'ai jamais ressentit une alchimie aussi forte avec qui que ce soit.

— Tu m'avais cachée que tu étais le fils d'Elizabeth II.

Je ris franchement, j'ai le sentiment qu'avec lui, je peux enlever ce masque que je garde devant mes parents, devant mes amies ou les gens de l'université. C'est la seule personne avec qui je suis moi-même.

— J'aurais peut-être préféré, je vais chez mes parents. Mon père me demande.

— Et tu es obligé de t'habiller comme ça pour aller chez tes parents ? La vie de riche n'est pas simple. De plus, tu as l'air, grave anxieux, est-ce que ça va ?

— Il est vieux jeu, j'évite tout contact avec lui, ouais ça va, on se dépêche ? Il m'attend pour huit heures.

Il lève les sourcils... Mais ne pose pas plus de questions, ça m'arrange. Nous sortons de la chambre ensemble. Je veux éviter de croiser Atsumu et que l'incident d'hier se reproduise.

Nous arrivons à l'extérieur, Je le prend dans mes bras, il se tend comme à son habitude mais plus nous nous côtoyons moins il réagit de cette manière. Il penche son visage, avant de m'embrasser, je suis heureux qu'il le fasse ça prouve qu'il essaie de changer.

Son baiser et doux, je sens qu'il m'envoie beaucoup de réconfort et de courage. Ça me fait un bien fou. Il ne conçoit même pas quel effet il me fait. Nous nous séparons.

Il effectue un au revoir de la main, suivit d'un sourire rayonnant qui gonfle mon cœur.
Je monte dans ma voiture et me rends chez mon père. J'allume une cigarette, prenant soin d'ouvrir la fenêtre.

J'entre dans ce manoir rempli d'hypocrite. Excepté Yohei qui est pour moi un père de substitution. C'est le seul qui ose s'opposer à mon père en ma faveur, même ma mère n'ose pas.

Mon père descend l'escalier central vêtit d'un costume trois pièces, parfaitement tailler, une coiffure parfaitement effectuée. Son odeur, boisée remplit le hall d'entrée. Il se positionne face à moi, me lance un regard dédaigneux.

— C'est comme ça que tu te présentes devant moi ? Une chemise misérable, accompagnée d'un pantalon froissé ? T'es vraiment irrattrapable.

Je pensais que ses mots n'auraient plus d'impact sur moi, j'ai continuellement voulu qu'il m'aime à ma valeur réelle. J'ai toujours agi en fonction de ses envies. Mais ce n'était jamais assez. Je n'ai jamais trouvé grâce à ses yeux.

— Père...

Il ne me répond pas, s'avance dans la salle de réunion, ma mère que je n'avais pas remarquée le suit, me lançant un regard désolé. Je pense que c'est elle qui me fait au plus de mal à être inexistante. Et à ne jamais agir.

— Tooru mon garçon !

— Yohei ! Que je suis heureux de vous voir !

Il me prend dans ses bras. Nous discutons brièvement avant de nous diriger vers la salle de réunion. J'entre et remarque mon grand-père, mon père, ma mère et ma sœur.

J'effectue seulement un signe de tête et m'assieds mon père commence sa réunion de famille.

— Je vous ai réuni ici, parce que nous sommes victime d'un grand problème sous les bras ! Tooru ici présent, est un homosexuel dans un premier temps et en plus, il ose, couché avec cet homme dans la fraternité que nos ancêtres, on crée ! Tooru, tu es une pute !

Les mots de mon père choquent tout le monde dans la pièce sauf mon grand-père. Des bouffées de chaleur se font sentir dans mon corps. Ma gorge s'assèche. Personne n'ose parler.

— Tooru lève toi !

Mon cerveau surchauffe, mes yeux se baladent dans toute la pièce, à la recherche d'une quelconque aide. Personne. Mes yeux sont embués. Pourquoi suis-je né dans une famille comme celle-ci ?

— Père enfin, je n'ai rien fait...

Il frappe du point sur la table, son visage transparaît à travers la colère, le dégoût. J'avais jamais vu mon père énervé, même quand il avait perdu des investisseurs.

— TAIS-TOI ! Et lève toi !

Je sursaute. Impuissant, j'implore du regard ma mère. Mais elle détourne le regard. Mon cœur se brise à cet instant. Je me lève à contre cœur tremblant.

— Oikawa Tooru, je ne te laisserai pas salir mon nom ! Et celui de toute notre lignée. Tu es demi de tes fonctions de président de Versailles. Notre accord, également, est rompu, c'est-à-dire, plus de sortie, plus de rencard, et plus de débauche avec ce roux ! Je tracerai le moindre appel, le moindre message.

Je lève la tête sous le coup de la surprise. Quelqu'un de l'université lui a parlé de Shoyo et moi ? Mais nous n'avons rien fait alors pourquoi.

— Mais c'est mon ami, et rien d'autre...

Je me trouvais tellement lâche en cet instant. J'avais des sentiments pour ce petit roux, et c'était le seul à me comprendre, le seul avec qui j'étais moi-même. Et je n'avais même pas la force de me battre pour cet amour... De me battre pour garder auprès de moi, celui qui était en train de transformer ma vie.

— Ne me mens pas ! Je suis quasiment sûr, qu'il est comme son père.

Mon regard tremble d'incompréhension, comme son père ? Mais que voulait-il dire par là ?
Je n'est même pas envie d'y penser, de toute manière le problème était que je ne reverrais plus Shoyo, il fallait au moins que je lui dise au revoir, que je lui explique.

Sensible comme il l'était, il se dirait sûrement que j'ai joué avec lui. Et les rumeurs de l'université n'arrangeraient en rien.

— Puis-je au moins aller récupérer mes affaires ?

— C'est déjà fait, me croit tu aussi stupide ? Yohei !

— Oui monsieur ?

— Emmener le en classe ! Je ne veux pas qu'il retourne au cours de ce vaut rien de Sébastien Jones, et ni au club de débat. Que ses cours se limite à sa filière.

— Bien monsieur, toutefois j'aimerais vous dire, que votre attitude est déplorable et hypocrite. Tooru est un bon garçon, intelligent, aimant et bienveillant, mais ça, vous ne pouvez le voir, car je vous le dis, vous êtes un mauvais père, mauvais mari ! Si vous ouvrez les yeux, vous verrez un peu plus loin que le bout de votre nez.

— Yohei, comment osez-vous ?

— Je vous rappel que je vous ai pratiquement élevé, patron ou pas, je me dois de rétablir la vérité ! D'ailleurs, Tooru vous ressemble en tout point.

— Sortez !

Je me dirige vers la sortie, mon regard est flou, mes larmes coulent silencieusement. Je suis déboussolé. Je n'ai même pas eu le temps de le voir venir.

Tout ce que j'entreprenais mon père le réduisait en cendres. Je remercie d'un regard Yohei d'avoir pris ma défense. Comme d'habitude.

— Tooru ! Attends !

Je me retourne et vois ma sœur jumelle, le regard plein de pitié à mon égard. On n'a jamais été extrêmement proche, mais on ne se déteste pas non plus.

Elle s'avance vers moi, me prenant dans ses bras. Je ne lui rends pas son étreinte trop déconcertée et fatiguée par les évènements.

Mon père n'a jamais vraiment prêté attention à Taara, pour lui, elle était destinée à se marier et rien d'autre.

— Je lui parlerais, je trouverais ton amant et lui expliquerai la situation. Ne t'en fais pas, on va s'en sortir !

Je laisse échapper un bruit à mi-chemin du hoquet et du grognement. Je la prends dans mes bras en retour.

— Tu ferais ça ? Merci Taara...

Aujourd'hui peut-être qu'un lien, c'est créé entre nous. Je me détache d'elle. Remarque ma mère qui nous regarde. Mais je ne lui prête pas attention et me dirige vers la sortie.

Dans la voiture, je réfléchissais à comment j'allais bien pouvoir continuer à créer un lien entre Shoyo et moi. J'étais déjà attaché, mais qu'en était-il de lui ?

Et puis il ne méritait pas de rencontrer une famille aussi acerbe que la mienne. Quand je le vois discuter avec sa mère, j'envie cette relation si fusionnelle, je m'en veux de la jalouser.
Mais il l'a mérite. Je suis résigné à abandonner le début de la relation que nous avons.

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Je suis vraiment désolé pour les mots crus que j'utilise, mais je veux sensibiliser ! Je veux que vous compreniez que ce n'est pas normal d'être traité de cette manière. On n'aime pas un sexe, mais une personne.

Bisous ��

𝒴𝑜𝓊 𝓂𝓎 𝓂𝒾𝓃𝒹 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant