Chapitre 12 - Agression et defense

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Le réveil sonne, je me rends compte que j'ai passé une bonne nuit. Sans cauchemars, sans angoisse. J'essaie tant bien que mal d'atteindre mon réveil pour l'éteindre, mais les bras enroulés autour de moi m'en empêche.

— Humm, éteint ça.

Il bouge un peu, rallant dans sa barbe.

— J'essaie, mais il faut que tu me lâches...

Il relâche légèrement la pression, je coupe le réveil. Me retourne et blottit dans ses bras. Le combat contre moi-même a déjà commencé, et il porte déjà ses fruits. Il passe la main dans mes cheveux. Je m'y sens bien dans ses bras, c'est agréable. Je sens que cette journée va être détendue.

— Tu n'a pas fait de cauchemars.

— Hn, c'est certainement ta présence qui est pour quelque chose.

Je le sens sourire dans mon cou. Sa voix, le matin, est extrêmement agréable à entendre.

— Content de l'entendre.

— Allez, il faut se préparer pour les cours.

Il resserre son étreinte, nichant encore plus son visage dans mon cou, j'effectue des caresses dans ses cheveux. Ces derniers sont agréablement doux.

— Juste encore un peu...



Sortant de la douche, j'applique mes soins, je me dépêche tout de même, Tooru doit se préparer aussi. Je me vêtis d'un jean en cuir boyfriend, un large pull collé roulé. Je décide de nouer mes cheveux en demi-chignon. Maquillage lège fait, je quitte la pièce.

Tooru occupé dans la douche, je range un peu sa chambre, j'aère la chambre, fait le lit. Il n'y avait pas grand-chose à faire, mais assez pour m'occuper le temps qu'il sorte.
Il est habillé d'un jean slim accompagné d'un col roulé aussi.

— Tu mange avec moi ce midi ?

— Non, je reste avec Tobio.

C'est vrai qu'on ne, ce n'était pas parler depuis hier après-midi, notre échange n'était pas houleux, mais ce n'était pas le plus doux non plus. Je voulais passer un peu de temps avec lui. C'était mon ami.

— Tobio.

— Ouais ! Mon colocataire de chambre et ami.

Il fronce légèrement les sourcils.

— Je le sent pas.

Je ne peux m'empêcher de rire.

— C'est marrant, il a dit exactement la même chose de toi. Bref, on se verra plus tard.

— Reviens ce soir.

Je bloque quelques minutes. C'est vrai qu'il n'avait rien tenté, que cette nuit a été exceptionnellement douce et agréable. Je n'ai pas fait de cauchemar. Mais je ne me voyais pas passer autant de temps ici. Il frappe dans ses mains, le ramenant à la réalité !

— Hey ! Ici la terre, tu viens ou pas ?

— Je ne sais pas.

Je me mords la lèvre inférieure, mal à l'aise. J'étais anxieux qu'il m'en veuille.

— Comme tu veux, t'inquiètes pas, je ne t'en veux pas. Et arrête de mordre ta lèvre, ça me donne des idées perverses...

Il s'approche dangereusement de moi, une lueur dans le regard que je ne lui connais pas. Son pouce vient effleurer ma lèvre. Ce geste innocent me fait fondre. On s'observe un moment, avant qu'il ne décide de pencher sa tête pour venir coller ses lèvre avec les miennes.

Au départ le baiser est doux, voir un peu timide. Cependant, très vite, il devient plus passionné. J'en veux plus. Plus de lui. De ses lèvres.

Nos langues se fraient un chemin, afin de s'entremêler ensemble. Un ballet passionné. J'ai terriblement chaud. Mes mains appuient sur sa nuque, afin qu'il ne s'en aille pas. Un soupire d'aise à fendre l'âme, s'échappe de ma bouche quand on se sépare.

— Si tu me dis au revoir comme ça à chaque fois, c'est évident que je reviendrais.

— C'est le but.

Je ris timidement et sors de la chambre, j'espère encore une fois ne croiser personne, mais je reconnais Atsumu planté près des escaliers.

— Oh, c'est de la chambre de Shittykawa que tu sors là non ?

Je ne sais pas quoi répondre. Franchement, ce mec me met réellement mal à l'aise. Il m'énerve. Son air hautain. Il se place à mes côtés, plaquant une main sur mon épaule. Je me tends à ce contact.

— Dégage ta patte crasseuse de là !

— Hein ? Qu'est-ce que tu dis ?

Je me retourne saisissant son bras, le tordant, avant de mettre un énorme coup dans le creux de son genou, le faisant tomber au sol.

— J'ai dit dégage de là ! T'as compris maintenant ?

— Ho ! Il se passe quoi ici ?

Tooru, fait son apparition, jaugeant la situation.

— Tooru, parle à tes amis ! Parce que moi, je ne vais pas rire avec eux.

Je lâche Atsumu, qui râle en se levant. Il me lance un regard glacial que je soutiens parfaitement. Il finit par quitter la pièce, Tooru se tourne vers moi, il inspecte mon visage, mes bras.

— Ce n'est pas moi que tu devrais inspecter.

— J'imagine que pour te défendre, il a dû te faire quelque chose !

— Non, il n'a pas eu le temps. Plus personne ne me touchera plus jamais.

Il plante son regard dans le mien, attendant que je continue. Ce que je ne fais pas. Il soupire, estime peut-être que j'ai trop de secrets, mais je m'en fiche, car je n'ai pas la force de dévoiler tout ça.

— Ok allons-y.

Pendant le cours, Tooru, c'est assis à mes côtés accompagné de son chien de garde : Yuna. On aurait pu être amis dans une autre vie. Mais elle était beaucoup trop sur la défensive.

Sébastien Jones fait son cours, nous sommes en train de parler des vampires, il nous raconte un peu comment lors d'une excursion, il a rencontré un peuple qui y croyait dur comme fer. Ces derniers se disaient être les descendants des vampires. Je buvais les paroles encore et encore.

Lorsque le cours est terminé, je m'empresse d'envoyer un message à Tobio.

" — Moi : On mange ensemble ce midi ?

— Je suis à la cafétéria, je t'attends."

Je ne réponds pas et range mes affaires, je me précipite hors de la salle, empruntant la route de la cafétéria. Je cherche Tobio du regard, il est en bout de fil. Je le rejoins.

— Salut...

— Salut, elle était bien ta nuit avec Oikawa.

Je lui lance un regard interdit.

— Comment es-tu au courant ?

— Les gens en parle, un mec t'aurais vu sortir de sa chambre. Écoute, je ne sais pas ce que vous avez fait et je ne crois pas spécialement aux rumeurs. Cependant, fait attention parce que apparemment, il fait défiler les filles comme les mecs dans son lit.

J'avais l'impression de retourner dans les années lycée, sérieusement, on était à l'université merde. Les gens n'avaient rien de mieux à faire. Ce mec ce doit être Atsumu, en tout cas, c'est le seul que j'ai croisé et qui m'a vu sortir de la chambre de Tooru.

— On a rien fait si tu veux tout savoir, si tu ne crois pas aux rumeurs, pourquoi venir me dire qu'il couche partout ? J'imagine que ce n'est qu'une autre rumeur.

Nous garnissons nos plateaux.

— Je m'en fiche, tu fais ce que tu veux de ton corps, tout ce que je dis, c'est qu'il faut que tu fasses attention et que tu sois sur de ce qu'il veut.

Je hausse les épaules indifférents, nous nous dirigeons vers une table. Maintenant, qu'il le dit, quand je suis entrée en cours, accompagné de Tooru. De nombreux chuchotements se sont faits, même maintenant, je sens pas mal de regard sur moi. Je décide de ne pas y prête attention.

Je mange et discute avec Tobio calmement. Ayant terminé, Tobio va à son cours, moi, je me dirige vers le coin fumeur. Je prends mon téléphone et appel d'abord ma mère.

" Appel de Shoyo à Lylia

— Hey, salut mon chéri, ça va ?

— Ça va et toi ? Je ne te dérange pas ?

— Ça va merci c'est non je suis en pause, il ne se passe rien à l'hôpital-là.

Ma mère est infirmière, dans une clinique.

— D'accord.

— Bah alors ta soirée ?

Je lui raconte tout sans enlever le moindre détail. Elle me répond de « Hmm » « ok » « sérieux ? ». C'est vraiment ma meilleure amie. Elle ne me juge jamais. Elle me soutient constamment. Je sais combien j'ai de la chance de l'avoir.

— C'est super ! Je suis hyper contente pour toi !

— Merci maman, moi aussi je sens que je suis heureux en ce moment.

— Je ne voudrais pas briser ce bonheur, mais tu as le droit de savoir...

— Savoir quoi ?

— Les hommes, ils vont être libérés.

Non. Pas ça ! Ils ne le méritent pas. À cause d'eux, j'ai tout perdu. Je tremble. Les mauvais souvenirs refont surface. J'ai besoin d'être seul.

— Je te laisse, à plus.

Je raccroche sans lui laisser le temps de me répondre. Elle comprendra. Ce n'est pas contre elle.

J'ai besoin de le voir, après cette nouvelle. Il faut que je lui parle. Il demeure le seul à pouvoir me comprendre. Je me rends au cimetière près de chez ma mère. Lorsque j'arrive devant sa tombe, je ne peux m'empêcher de pleurer.

C'est atrocement douloureux, j'ai tellement mal. Pourquoi dois-je souffrir autant, est-ce qu'un jour seulement, je pourrai être heureux pleinement ? C'est inimaginable à quel point tu me manques. Chaque fois que je pense m'en sortir, tu refais surface.

— Salut toi, tu me lâches pas hein ? Même mort.
Tu me manques affreusement, si tu savais. J'essaie de réinventer ma vie, j'ai rencontré quelqu'un de bien. Mais j'aimerais savoir si tu m'en veux ? Et je tenais à te dire, que les hommes vont être libérés. Mais ne t'inquiète pas, aujourd'hui, je suis entouré et loin de la ville. Et je doute qu'ils recommencent.
J'avais besoin de venir te voir, te parler. Je regrette tellement les mots que je t'ai dits ce jour-là, mais tellement. C'est épouvantable de vivre avec ça.

𝒴𝑜𝓊 𝓂𝓎 𝓂𝒾𝓃𝒹 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant