Chapitre 21 - Rupture

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Je remonte dans la voiture, je n'étais pas en colère, j'étais blessé. Blesser d'une plaie qui ne pouvait se refermer aussi facilement. Je ne saisissais pas l'action de mon amant. Je ne comprenais pas comment on pouvait agir de cette façon.

Tooru remonte dans la voiture, mais ne démarre pas immédiatement. Je sens ses yeux posés sur moi, je ne le regarde pas, de peur d'y apercevoir encore une fois un regard de pitié.

— Raconte moi...

Sa voix n'est qu'un murmure, cependant assez fort pour que je l'entende.

— Pourquoi ? Tu sais déjà tout.

Je n'avais plus besoin de me confier. Il m'avait arraché ce droit. Mais quelque part en moi, je m'en voulais d'avoir agi de cette manière. De l'avoir comparé à son père. Cependant, je ne voulais pas revenir sur mes paroles. Du moins pas maintenant.

— Je veux savoir ton vécu, t'es sentiments tout ce que tu ressenti à ce moment-là.

— Tu n'as pas pensé à mes sentiments lorsque tu est parti investigué.

Il souffle l'air d'abandonné. Tournant la clé, le moteur se met en route. Je ne prête plus attention à mon amant, regardant l'extérieur.

— Tu ne veut pas au moins le rencontrer ?

Je réfléchis pesant le pour et le contre. Je me connais. Les enfants sont pour moi les êtres les plus adorables que l'on puisse rencontrer. Puis cette enfant n'avait rien demandé, c'était mon amant qui avait agi de manière si effrontée.

— C'est d'accord.

Ainsi. Il n'emprunta pas le chemin pour me raccompagner. Mais nous n'allions pas chez son père, ni là l'orphelinat. Cependant trop épuisé pour poser la question, je préférais m'endormir étendant ma tête sur la fenêtre.

Je sens un courant d'air sur ma joue. Ouvrant les yeux doucement, je m'étire, refusant subtilement la main de Tooru. Les caresses ne sont pas autorisées pour l'instant. Nous nous retrouvons face à une maison de type moderne. Il ne m'avait jamais parlé de cette maison. Je me tourne enfin pour le regarder.

— Je l'ai prise pour nous..

Je ne lui réponds pas, accompagné d'un regard en biais. Je sors de la voiture. Il me suit, ainsi, nous entrons. Les lumières sont allumées, je distingue des pas se précipiter à notre encontre. La tête de Taara apparaît.

— Tooru ? Qu'est-ce que vous faites là ? Vous ne devriez pas être au chalet ? Coucou Shoyo !

Je la salut d'un sourire suivit d'un geste apathique de la main. Je regarde Tooru, qui passe une main nerveuse dans ses cheveux.

— Laisse tomber, Langa dort déjà ?

— Non, mais il devrait ! Il faudrait arrêter de le gâter celui là, il n'en fait qu'à sa tête.

Elle disparaît de notre vue. On la suit, j'observe par la même occasion la maison, qui paraît un peu vide à mon goût, ainsi, j'en déduis que ça ne doit pas faire longtemps qu'il l'a acheter ? Louer ?

Nous entrons dans la salle de séjour, un garçon candide au sol, jouant avec un avion dans les mains. Lorsqu'il remarque notre présence, son sourire réussi à m'enlever toute l'anxiété qui m'avait gagné jusqu'à maintenant.

Il s'élance dans la direction de Tooru, qui l'attrape au vol. Deux rires cristallins résonnent dans la pièce. Cette vision est splendide, cependant, j'ai l'impression d'être trop.

— Papa ! Tu es revenu ! Et lui, c'est mon autre papa ?

Il pointe un doigt dans ma direction. J'entends pouffer derrière moi. Ça ne peut être que Taara. Le petit enfin Langa tend ses bras vers moi, j'hésite à le prendre, mais rejeter un enfant peut être destructeur.

Je le récupère, de suite, je me sens à l'aise avec lui. Il m'entraîne vers ses jouets, me faisant une présentation détaillé.


Il est vrai que j'avais mal agi. Contrairement à moi. Shoyo était quelqu'un de plus chétif que je ne le pensais. Lorsque j'avais appris ce qu'il s'était passé. Il m'était impensable de comprendre ce que je ressentais. C'était une histoire traumatisante, comment avait-il pu tenir jusqu'à maintenant ?

— Toi, viens avec moi !

Taara me sort de ma torpeur, attrapant mon épaule d'un geste vif. Elle m'entraîne dans la cuisine. Cette année, nous as permis de consolider notre lien fraternel. On a été sot de ne pas se soutenir avant.

— Qu'est-ce que tu as encore fait ? Shoyo a les yeux rouge et vide ! Il n'a pas lâché un mot depuis qu'il est là.

Désolé, mais à cet instant, j'avais envie de rire. Elle me menaçait avec une cuillère en bois. La scène était humoristique bien que le sujet lui ne l'était pas.

— Je lui est avoué avoir adopté Langa, et il est énervé que je ne l'aie pas mis au courant. De plus, il sait que je suis au courant de son passé.

Son regard est déçu. Elle soupire s'asseyant sur le plan de travail. Elle balance ses pieds d'avant en arrière. Rejetant sa tête en arrière. Elle ajoute :

— Franchement Tooru ! Qu'elle idée ? Tu n'aurais pas dû, tu l'as énormément blessé, sache le. Je ne sais pas ce qu'il a vécu, mais s'il a décidé de ne pas en parler, tu aurais dû respecter sa décision !

Je réfléchissais aux mots de ma sœur. Je savais que mon action était mal. Mais pas à ce point ? Non. Je ne m'étais pas m'y a sa place. Ainsi, je ne pouvais ressentir ce qu'il éprouvait.

— Mais tu fais face à d'autre problème aussi, il reste une semaine pour que Shoyo signe les papiers de l'adoption, de plus, il te reste à renoncer à tes droits de successions d'entreprises lors de la cérémonie.

Elle saute du plan de travail. Me donnant une pichenette sur le front. Un regard remplit de compassion me disant " je n'aimerais pas être à ta place". J'oubliais, la dernière phase de mon plan. J'allais enfin quitter cette maudite famille.

Notre conversation est écourtée par Shoyo dans l'encadrement de la porte avec Langa dans ses bras endormi.

Taara se précipite pour récupérer Langa. Ça ça veut dire "parle lui maintenant". Je pousse un soupir lorsqu'elle quitte la pièce. La tension est toujours palpable entre nous. Même si je le sens plus détendu.

— Alors ? Tu le trouves - hum - comment ?

— Adorable.

Il n'ajoute rien, mais tend la main. Je ne comprends pas son action. Ainsi, je l'interroge du regard.

— Les papiers je vais les signer, mais en revanche toi et moi c'est terminé.

J'ai le sentiment qu'on vient de m'arracher mon cœur, qu'on vient de le jeté à terre. De le piétiner avec violence. Je ne vois plus Shoyo, tant mon regard est brouillée.

— Attends ! Calme-toi, tu réagis à chaud ! On peut s'expliquer, en discuter, enfin pourquoi tu-.

— Je m'en fou, complètement. Je ne veux plus t'entendre déblatérer des conneries. Tu m'as fait du mal, et si tu as fait ça une fois, alors tu recommenceras. Alors donne-moi ces papiers que je les signe.

Je m'approche de lui plaquant mes mains sur ses épaules. J'essaye de chercher une once de- je ne sais pas. Juste je veux qu'il reste à mes côtés. Tout ce que j'ai fait. Je l'ai fait pour lui alors pourquoi il m'abandonne aussi.

— Pourquoi tu veux partir aussi ? Pourquoi tu m'abandonnes ?!

Je le secoue. Sentant la rage monter en moi. Sans m'en apercevoir, je venais de le pousser au sol. Son regard qui me disait "j'ai peur de toi". Me brise encore plus. Je m'échappe de la pièce d'un pas pressé claquant la porte. Je démarre la voiture et prends la route.

Si j'avais su. Je serais resté chez moi. Je n'aurais pas fui.

𝒴𝑜𝓊 𝓂𝓎 𝓂𝒾𝓃𝒹 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant