Chapitre 17 - L'orphelinat

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Assis à l'arrière de ma voiture, je souffle sachant que je venais de mentir partiellement à Shoyo. J'entamais maladroitement notre relation. J'hésitais à tout arrêter afin de ne pas le perdre. Je savais que c'était lui, la personne avec qui je voulais vieillir. Ce lien si fort qui se tissait me rendait presque malade.

— Yohei, arrêtez-vous à l'orphelinat s'il vous plaît.

— Bien Monsieur, mais sachez que nous seront au-delà du couvre-feu.

— Je m'en fou, qu'il aille en enfer ce vieux con.

Yohei soupire, il n'aime pas que j'emploie des mots aussi grossiers. Je trouvais que mon langage restait bien courtois comparer à ce que méritait mon géniteur. Mais je n'étais pas si différent de lui, je venais de mentir à la personne qui était devenue mon monde.

J'avais bien engagé un détective, mais celui-ci avait deux missions cumulatives : la première consistait à connaître le passé qui liait mon père et celui de Shoyo. La seconde était de connaître le passé de Shoyo.

Bien que je lui avais promis d'attendre patiemment qu'il m'en parle. Sa conversation avec Kenma m'avait perturbé. Pour moi, ça ne possédait aucun sens, je voulais comprendre, et puis j'avais la certitude que son tatouage avait un rapport avec ça, je voulais savoir, mais pourquoi étais-je impatient ?

— Monsieur, Nous y sommes.

Je le remercie, sortant de la voiture. J'attrape dans le coffre un sac rempli de cadeau, un autre remplit de vêtement et de literie.

Je me dirige vers l'entrée, je suis chaleureusement accueilli par Sœur Marie et Sœur Thérèse. C'étaient un peu les mères que je n'avais pas eues.

Nous nous dirigeons dans la salle centrale, où tous les enfants sont réunis. Me voyant ils crient de joie, se regroupant autour de moi.

— Tooru ! Tu es venu, mais où est ton amoureux ?

Je rougis. Je leur avais parlé de Shoyo. J'ai un peu avancé que nous étions en couple alors que non. Mais bon aujourd'hui, c'est le cas. Puis ce ne sont que des enfants.

— Il était occupé, mais promis la prochaine fois il viendra, regardez plutôt ce que je vous ai amenée !

Ma voix est enjouée, ils crient tous de joie, sautillant par la même occasion. À cette vue, mon cœur gonfle de bonheur. J'espère réellement qu'ils trouveront une famille aimable, qui les aime.

Je me retourne, vers les peurs leur tendant le sac de literie.

— Tenez mes sœurs, pour les chambres.

— Tooru, merci ! Merci vraiment pour tout ce que tu fais pour eux.

Elle me serre dans leur bras, je perçois l'émotion de me prendre, mais je me retiens au mieux. Je me détache d'elles, prêt à passer un peu de temps avec les enfants d'autant que je ne peux plus passer aussi fréquemment que je le faisais.

Un petit garçon, attrape ma manche, m'incitant à le suivre. Je me lève intrigué et le suit. Il m'amène dans un recoin de la pièce, il turlupine ses doigts.

— Je veux que tu sois mon papa.

Je manquais de m'étouffer tant, j'étais stupéfait de par l'audace de cette enfant, mais également de son visage délicat et angélique. Je ne savais pas quoi lui répondre.

J'étais inexpérimenté et instable psychologiquement, instable dans ma vie, bien sûr financièrement, j'étais au-delà de l'espérance ayant monté ma propre entreprise même si elle n'était pas si grande que celle de mon père.

𝒴𝑜𝓊 𝓂𝓎 𝓂𝒾𝓃𝒹 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant