Chapitre 23 - L'agression

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J'interprète au loin une sonnerie de téléphone. Le son est flou, je n'arrive pas à le distinguer. J'ouvre difficilement les yeux essayant de me souvenir des événements précédents. Je me lève d'un bond examinant la pièce autour de moi. Deux visages m'observent.

— Ça va ?

Tobio et ma mère m'avaient posé la question en simultané. Je hoche la tête pour seule réponse. Tendant ma main pour qu'on me donne mon téléphone.

— J'ai dormi combien de temps ?

Tout en espérant une réponse. Je vérifie qui est l'investigateur de mon appel. Mon cœur rate un battement. Cinq appels manqués de Taara.

— Seulement une heure. Tu nous as fait peur. Ton téléphone n'a pas arrêté.

Je ne réponds rien et rappel Taara. Maintenant, j'étais formel. Il s'était fatalement passé quelque chose. L'anxiété me gagnait et ce n'était pas bon. Une crise d'angoisse allait refaire surface. Je tente de me calmer autant que je peux.

" Appel téléphonique

— Allô ? Enfin, tu réponds !

Une voix essoufflée. Tremblante de peur. De tristesse.
Elle avait l'air de marché d'un pas pressé. Le bruit autour d'elle n'aidait en rien. Des bips se faisaient entendre.

— Qu'est-ce qu'il s'est passée ?

— Shoyo... Il a eu un accident.

Sa voix s'est brisée à l'instant. Je l'entends pleurer même si elle essaye de le cacher. Je ne réagis pas instantanément. L'information est trop douloureuse pour être assimilée si simplement.

L'histoire se répétait. Je disais des choses immondes aux personnes à qui je tenais le plus. Puis elles finissent par disparaître. Enfin, j'espérai qu'il s'en sortirait au moins lui. Je ne pouvais pas le perdre. Pas maintenant. Pas lui. Je ne supporterai pas de perdre quelqu'un d'autre.

— C'est où ?

— L'hôpital de Latham house médical sugery. Mais je ne-.

— Merci.

Je raccroche. Pas envie de percevoir autre chose. Je me retourne. Cette fois-ci, les larmes coulent, mais silencieusement. J'étais épuisé. J'avais étrangement froid. Ma mère s'apprêtait à parler, mais je lève la main pour l'interrompre.

— Tooru est à l'hôpital. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Mais il a eu un accident. J'y vais. Vous pouvez veiller sur le petit ?

— Je t'accompagne. Tobio, tu surveilles la maison et les enfants.

Ma mère, c'était précipité, ne laissant pas le choix à Tobio. Trop déboussolé pour rétorquer. Je la laisse faire. Tobio me prend dans ses bras, essayant tant bien que mal de me rassurer.

Mais ce drame, ramenait des plaies cuisantes, qui c'était doucement refermé, durant cette année. J'avais fait mon deuil, je côtoyais les parents à Kei, je passais sur sa tombe lui laissant des hortensias.

Mais là, je ne cessais de me dire que l'histoire se répétait, que j'étais maudit ou pourri jusqu'à la moelle.

J'attrape mon téléphone et mes papiers. Lorsque ma mère ouvre la porte, elle effectue un mouvement de sursaut. Comme si on lui avait fait peur. Ne voyant pas l'extérieur, je ne comprends pas.

— Akiteru ? Qu'est-ce que tu fais là ? Désolé, nous sommes un peu pressés.

Akiteru ? Mais qu'est-ce qu'il veut celui-là ? J'avais passé mon temps à l'éviter. Je pousse ma mère pour voir le grand frère de Kei. Je n'avais assurément pas la tête à discuter avec lui.

𝒴𝑜𝓊 𝓂𝓎 𝓂𝒾𝓃𝒹 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant