Chapitre 27 - Retrouvaille

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Je regagne le rez-de-chaussée. Déboussolé de mon désaccord avec Tooru. Mon téléphone sonne m'annonçant la réception d'un message.

" — My mind : Sérieusement Shoyo ? Est-ce que comprendre et patienter, c'est trop te demander ? Laisse-moi le temps de tout mettre en place ! Tu seras le premier au courant. Alors arrête d'agir comme un enfant !"

Mon cerveau disjoncte. C'est ce foutre ouvertement de ma gueule ! Ma main empoigne mon téléphone avec ferveur. Les veines de ma main apparaissent. Je suis dans les escaliers.

"— Tooru ! Tu te fous vraiment de ma gueule ! C'est toi le mec qui est parti enquête sur mon passé qui me parle de patience ? Je t'ai pardonné, mais là t'abuse."

Je verrouille mon téléphone, le mettant sur silencieux. Tentant de reprendre contenance. Je respire longuement pour masquer mon énervement. Je dévale les marches les unes à la suite des autres.

Je n'ai pas caché la vérité volontairement moi. Je l'avais fait parce qu'évoquer ce passé était douloureux, je n'étais pas encore prêt. Je rumine encore et encore le message dans ma tête.




Deux jours on passé, Shoyo n'étais pas revenu. Il est vrai que j'avais agi de manière effrontée, et j'avais regretté immédiatement le message envoyé. Seulement, il lui fallait juste un peu de patience.

— Shittykawa bouge ton cul ! Je n'ai pas toute la journée !

Je sursaute. Mon cœur a failli lâcher tant, j'étais pris dans mes pensées.

— Putain ! Tu m'as fait peur. Ça va, ça va, je me dépêche.

Je range les quelques affaires que Taara m'a apportées, heureux de quitté cette chambre, même si elle conservera un souvenir enchanteur.

Nous arrivons à la réception, terminant de signer les documents de sortie. Nous empruntons la route vers le parking.

— Alors ? Tes avocats on trouver la faille dans le contrat que tu as signé ?

— Pour l'instant rien de concret. J'ai été bête de signer ce truc !

— Tu sais, il te suffit de le dénoncer sur ses agissements, d'ailleurs ce contrat tu la signes à quel âge ?

Il sort les clés, déverrouille les portes. Je jette mon sac à l'arrière. Puis monte côté passager.

— Quinze ans, mais je n'ai aucune preuve. Et c'est bien ça le problème, sinon tu sais bien que je l'aurais utilisé.

— Des témoins ?

Il enclenche le moteur, quitte le parking effectuant une marche arrière. Je m'affaisse un peu plus dans mon siège, lâchant, un soupire.

— Non plus. Je suis vraiment bloqué de partout. Mon détective ne trouve rien depuis un moment sur le passé de mon père. Ça aurait été parfait pour la cérémonie d'associer seniors.

Je fais un geste avec mes mains comme si j'ouvrais les rideaux d'une salle de spectacle. Je reprends :

— « Le passé fougueux du grand Oikawa Kakeru » , t'imagine je détruirais tout son empire et enfin je serais serein.

Iwa-chan rit de mon enthousiasme. Il fallait que j'agisse le plus rapidement possible. Sinon j'allais finir par d'être coincé dans les rouages de l'enfer.

Iwa-chan arpente le chemin de chez Shoyo. Je veux voir Langa et mon amant. Ils me manquent. Puis je n'apprécie pas d'être mis à l'écart de cette façon, surtout qu'il est en bonne compagnie.

— ShittyKawa, j'attends le soir de la cérémonie avec beaucoup d'enthousiasme. On va grave se marrer.

— Ça ! C'est seulement si je trouve de quoi détruire cette soirée...Et tout son patrimoine avec.

Iwa-chan ce contente de hocher la tête. D'un air convaincant. Une bonne demi-heure plus tard. Il ne tarde pas à ralentir, entrant dans la rue pavillonnaire de chez Shoyo.

Plusieurs voitures sont déjà garées devant le garage, nous nous garons devant la maison évitant de bloquer l'accès de sortie.

Je souffle, et frappe à la porte de grand coup. À l'intérieur, ça a l'air animé. Rapidement, la porte s'ouvre sur Lylia.

— Mais j'ai jamais eu autant de visite en si peu de temps ! Entre Tooru ! Bonjour jeune homme.

Elle se décale sur le côté, nous laissant entrer.

— C'est Iwaizumi madame, bonjour.

Elle lui sourit. Hochant la tête. Lorsque j'arrive dans le vestibule, plusieurs visages se tournent en ma direction. Seulement mon regard est fixé sur Shoyo allonge la tête sur les jambes de Kenma.

Que je n'avais jamais rencontré encore. Ainsi que ses jambes sur Tobio. Ce dernier lui pelote les jambes. Mon cœur cesse de battre un instant. Cette vision tend tous les membres de mon corps. Ça m'énerve.

Je sens que l'on me pousse vers l'avant.

— Bouge du passage, Shittykawa !

— Ça va.

Mon ton était plus sévère que je ne le voulais. J'avance, Kuroo que j'avais vu en facetime tend la main. Que je serre. Je fais un petit coucou général aux autres qui me répondent. Excepté Shoyo qui ne m'a pas adressé un regard. Des pas se font entendre.

— Bah alors les garçons ? C'est quoi ce silence-là ?

Personne ne répond. Lylia nous regarde alternativement haussant les sourcils. Posant les poings sur ses hanches.

— Ok. M'bon Tooru et Iwaizumi, vous voulez boire quoi ?

— De l'eau pour moi.

— Et toi Tooru ?

— Pareil.

Elle hoche la tête s'absentant de la pièce principale. Je cherche du regard les enfants que je ne vois pas. Remarquant mon regard Kuroo prend la parole.

— Sieste du matin.

Je hoche la tête entendue. Je me tourne vers Shoyo qui n'a pas bougé d'un pouce.

— Shoyo ? Je peux te parler ?

Il soupire. Comme si ma seule présence le dérangeait. Quand il est énervé, il peut parfaitement être blessant. Se lève et dirige vers l'étage. Je largue mon sac au sol et le suis.

Nous arrivons dans sa chambre. Que j'observe attentivement. Shoyo, c'est assis sur le lit. Le regard dans le vide. M'assaillant auprès de lui, je tente une approche. J'attrape sa main, soulager qu'il ne la retire pas. C'était déjà ça.

— Tu va faire la tête encore longtemps ?

Il plante son regard dans le mien cherchant si je me moque de lui. Mais non, je suis parfaitement sérieux. Il hausse les épaules avec désinvolture.

— Ça dépend. Tu es venu dire de la merde encore ?

Je grince des dents. Il pouvait être offensant lui.

— Je suis désolé pour ce que je t'ai dit par message. Mais il faut que tu me comprennes.

J'attrape ses deux mains que je serre fermement dans les miennes un brin désespérées.

— Je n'ai plus beaucoup de temps pour agir. Je ne peux pas t'en parler maintenant parce que c'est trop incertain, trop délicat. Rien à voir avec le faite que je ne te fasse pas confiance. Est-ce que tu pourrais encore attendre ?

Mon regard est plein d'espoir. Si je lui en parlais, il en parlerait à sa mère et je suis quasiment sûr, qu'elle réagira de la même manière que lorsque elle a appris que j'enquêtais sur leur passé. Mais c'était important ! Il est nécessaire que j'agisse.

Il soupire relâchant légèrement ses épaules. Il pose ses deux mains sur mes joues. Il se place sur ses genoux. Ses lèvres retrouvent les miennes. J'ouvre grand mes yeux tant je m'y attendais pas.

Mes mains se posent sur sa taille. Le serrant fermement de peur qu'il s'en aille. Un baiser chaste. Aussi agréable qu'il puisse être.

Je me sens léger, s'il savait à quel point je l'aime, il me prendrait pour un fou.
Il se détache de moi, ses iris détaillant les miennes.

— C'est d'accord, je ne chercherai pas à savoir. J'attendrai.

Je soupire de soulagement, posant ma tête sur son torse. Resserrant ma prise sur sa taille.

— Merci.

La vision de tout à l'heure me revient en mémoire. Pire moment. Je me recule. Je fronce les sourcils.

— Pourquoi Tobio caressait tes jambes ?

Un sourire taquin se dresse sur son visage.

— Quoi ? T'es jaloux ?

— Tsss joue pas à ça !

Ma main claque sa cuisse. Pour venir par la suite la prendre fermement entre ma main gauche.

— Ah ! Putain, tu m'as fait mal !

— C'est à moi tout ça.

Évidemment, son corps n'appartenait qu'à lui. Il appartient à sa propre personne. Il sait très bien ce que je pense à ce sujet. Il rit, ce son procure une chaleur réconfortante à mon être.

— Allez on descend, sinon ils vont penser qu'on fait des trucs bizarres !

Il s'apprête à descendre, mais je le retiens.

— Pourquoi on leur donnerait pas raison ?

Je bascule afin de l'allonger sur le lit et de me placer au-dessus de lui. Mes mains bloquant les siennes au-dessus de sa tête. Le rouge lui monte aux joues.

— Arrête Tooru ! C'est... Gênant.

Je dépose une vague de baiser le long de son cou. Un gémissement timide mais adorable, s'échappe de ses lèvres.

— Dis-moi d'arrêter et j'arrête. Dis-moi que continuer et je continue.

Je me replace, exigeant sa réponse. Son visage est déformé par les désirs du péché charnel. Il mord sa lèvre inférieure. Lorsqu'il s'apprête à me donner une réponse, des petits coups ce font entendre à la porte.

— Oui ?

Shoyo s'exprime, se déhanchant rapidement de la position embarrassante. La porte s'ouvre sur Langa. Son regard s'illumine lorsqu'il remarque ma présence.

Il se jette dans mes bras, je ressers les miens avec autant d'amour ce dont je suis capable.

Je suis heureux de ce que j'ai bâti, même s'il me reste beaucoup de travail. Et ce qui fait encore plus jubiler ce n'est que ça mon père ne pourra pas le détruire. 

𝒴𝑜𝓊 𝓂𝓎 𝓂𝒾𝓃𝒹 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant