S4 #3

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Je raccompagnai mon daron à la porte, dès qu'elle fut fermée, je fis volte-face pour chercher Lou du regard. Bien évidemment, je la trouvais aussitôt bien qu'elle était noyée au milieu de la foule, à croire que j'avais un radar pour cette hamra. Quand j'attrapai son poignet, son sourire s'évanouit en voyant mon regard. Je l'emmenai jusqu'à ma chambre avant de refermer derrière moi. Il était temps qu'on cause elle et moi...

- T'as rien à m'dire ? Grondai-je mauvais.

- Rien à t'dire ? Non pourquoi ? Demanda t-elle visiblement dans le flou.

- Lou, putain t'fous pas d'ma gueule, j'ronge mon frein depuis t'à l'heure, dis-je d'une voix sourde.

- C'est parce que j'ai dansé vite fait avec ce type ? Réfléchit-elle.

- J'en ai rien à foutre d'avec qui tu danses !

- Bah j'te remercie, ironisa t-elle en croisant ses bras sous sa poitrine qui faisaient ressortir encore plus ses seins.

- Tu comptais m'le dire quand ? Repris-je à voix basse.

- Mais te dire quoi Tarik ?!

- Que tu comptais te barrer putain! Hurlai-je à sa figure.

- M... me barrer ? Bégaya t-elle en reculant d'un pas.

- Ah ça y est ! L'ampoule s'allume là-haut.

- C'est ton père qui t'en a parlé ? Murmura t-elle.

- Évidemment ! Et le pire, c'est qu'il pensait qu'on était au courant !

- Y'a pas de raison que vous soyez au courant étant donné que j'ai pas pris ma décision, expliqua t-elle en levant les bras.

- Donc t'y penses ? M'enquis-je pour avoir une confirmation.

- J'y pense oui...

- Putain Lou mais t'es pas sérieuse ?! À quoi tu joues ?!

- À quoi je joue ?! S'emporta t-elle. Mon père est mort Tarik ! J'suis venue ici pour lui, maintenant qu'il n'est plus là, pourquoi j'resterai dans un endroit où chaque lieu, chaque pièce, chaque endroit où j'vais, me rappelle son absence ?! Hein, dis-moi ! Où chaque putain d'jour, j'ai espoir qu'il vienne toquer à la maison pour m'annoncer que tout ça n'était qu'une blague. Pourquoi j'resterai ?! S'écria t-elle les yeux brillants de larmes.

- Bah pour Nabil, pour moi p't'être, j'sais pas ! Ta vie, elle est ici maintenant avec nous non ?

- Mais, quelle vie ? À aller bosser douze heures par jour puis rentrer dans une cité rongée par la drogue, que vous vendez en plus ! Vivre au milieu des contrôles de police et des règlements de compte comme un putain de western. C'est ça, ma vie ?

- Quoi ? T'es en train de dire qu'on est pas assez bien pour toi c'est ça ?!

- Mais non, ça n'a rien à voir putain. Quand j'réfléchis à ce qui m'retient et à ce qui m'pousse à partir, la balance penche plus d'un côté. Alors j'sais pas Tarik, j'sais plus...

- Tu sais plus ?! Ricanai-je mauvais en passant la main sur mon visage. À quoi tu joues Lou ? Répétai-je. Et puis, c'était quoi ton numéro ce soir alors ? Tu te frottes contre ma queue toute la soirée, j'me rends dingue à essayer de faire les choses correctement, à prendre mon temps parce que tu l'mérites, alors qu'tu sais que tu vas t'barrer ?! Si tu veux juste que j'te baise, dis-le moi franchement, ça m'évitera des nuits blanches ! M'exclamai-je en écartant les bras.

- Ta gueule Tarik, ça m'fait pas rire tes conneries...

- Ah, parce que j'ai l'air de rire peut-être ? Rétorquai-je en m'approchant d'elle.

Sourire à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant