S2 #5

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PDV TARIK

Putain, j'avais vraiment la tête dans le gaz. Mon frère me réveilla en me secouant alors qu'il sait que je déteste ça. Encore plus avec une gueule de bois. Mon humeur était massacrante mais apparemment c'était important. Je le suivis dans le salon et je tombai sur Lou dans le salon qui semblait pas très bien mais surtout trempée.

- Pourquoi t'es toute mouillée ?


Elle ne sembla pas comprendre tout de suite ma question. Quand je pointai ses cheveux et ses fringues, elle baissa les yeux sur son t-shirt avant de lever les yeux vers moi.

- Ah ça ! Nabil m'a arrosé...

- C'est pas pour ça qu'on t'a fait lever. On a croisé Rakan à la sortie du parc, lâcha mon reuf.


Je détachai mon regard de Lou pour fixer mon frère qui avait toute mon attention à présent.

- T'as dit quoi ?

- T'as entendu. Il est passé cette nuit aussi apparemment. Lou lui a parlé...

- Qu'est-ce que tu lui as dit ? Demandai-je en m'approchant d'elle.

- Rien de spécial, répondit-elle sur la défensive. Il m'a dit qu'il cherchait de la drogue mais qu'il te trouvait pas. J'ai répondu que c'était normal puisque tu n'étais pas là. Quelqu'un veut bien m'expliquer qui c'est ce Bakan là ! J'ai l'impression d'avoir vendu ma mère là !


Je n'entendis pas la réponse de Nabil que je partis furieux dans ma piaule. J'attrapai mon paquet de clopes et partis sur le toit sans même un regard pour les deux qui me fixèrent en sortant. Je m'installai sur le canapé défoncé où je m'étais trouvé quelques heures auparavant avec Lou. Sauf que mon état d'esprit n'était plus du tout le même. Putain ! Ce fils de pute prenait trop ses aises, à zoner chez nous. C'était clairement de la provoc'. J'avais eu vent de ses passages lorsque j'étais à Argeles avec la mif mais j'avais décidé à l'époque de n'en parler à personne afin de ne pas gâcher les moments tous ensemble car je savais qu'on aurait du taff à notre retour. Quand j'avais été prévenu, j'avais été courir ce matin là malgré la grosse soirée de la veille. C'était ce matin là d'ailleurs que Lou avait cru qu'on avait couché ensemble cette folle. Putain, ça me tuait qu'elle ait parlé avec Rakan car maintenant il avait compris qu'on se connaissait. Sans parler qu'il l'avait vu avec Nabil aussi. Et ce bâtard était beaucoup trop intelligent pour ne pas capter qu'elle faisait partie de la mif. Ce n'était pas pour rien qu'il était le larbin de Wassim, une des têtes des Pyramides. Autant Wassim était dangereux parce qu'il était ravagé par la coc' et les produits au point qu'il était imprévisible, autant Rakan l'était lui de part son intelligence ainsi que sa capacité à prévoir et anticiper. C'était sûr qu'il allait garder ça dans un coin de sa tête pour s'en servir plus tard. Je tentais de me rassurer en me disant qu'au moins pour le moment, il n'avait pas ni son nom ni son prénom. Pourvu que ça dure comme ça encore deux semaines, le temps qu'elle rentre à Perpignan.

J'avais perdu le fil du nombre de clopes que j'étais en train de fumer quand le grincement de la porte métallique me prévint d'une arrivée. Je savais que c'était mon frère avant même de le voir. Il s'échoua à côté de moi avant de me tendre son teh. Il garda le silence un moment puis il demanda :

- Qu'est-ce qu'on fait ?

- On découvre ce qu'ils veulent. Ils cherchent un truc sinon ils auraient déjà fait carnage. On renforce les choufs à chaque point d'entrée du Zoo et on avertit Pascal, Momo et les autres. Avec leur commerce, ils seront nos oreilles s'ils entendent parler de quoi que ce soit. C'qui est sûr, c'est qu'ils préparent un coup et que Einstein est aux commandes. On va réunir les gars pour faire un topo.

Sourire à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant