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Le 23 décembre, je débarquai dans la chambre de mon père pour lui annoncer enfin qu'il allait passer Noël chez lui car son état était resté stable ces deux dernières semaines. Il semblait surpris de me voir mais content comme d'habitude. Je m'avançai pour lui embrasser la joue avant de m'affaler dans le fauteuil à côté de son lit, fatiguée par ma garde.

- Ça va ma chérie ? T'as l'air épuisée.

- Tout va bien, j'suis contente de m'assoir surtout, rigolai-je.

- Je ne m'entendais pas à ce que tu repasses aujourd'hui.

- C'est parce que j'ai une bonne nouvelle, dis-je en me redressant contre le dossier.

- T'as réussi à commander deux reins au père Noël ? Lança mon père en riant.

- Putain si seulement ! Non c'est pas ça mais je pense que ça va te faire plaisir quand même.

- Allez dis !, s'impatienta mon paternel en se dandinant sur son lit.

- Ça te dirait de passer Noël à la maison ?

- À la maison ?

- Aux Tarterêts. Chez nous !

- Mais bien évidemment ! Seulement, je suis pas sûr qu'on puisse ramener tout ce bordel à la maison, fit-il en désignant du pouce les machines auxquelles il était branché en permanence.

- Et bien, figure-toi qu'avec ton médecin, on a trouvé le moyen de te libérer une journée. Tu vas rester branché la nuit du 24 au 25, comme ça le matin du 25 t'es tranquille pour la journée.

- C'est vrai ?!? Me demanda mon père avec un regard émerveillé.

- Oui c'est vrai papa. C'est possible parce que tu es constant depuis plusieurs mois aussi qu'on peut faire une exception pour un jour.

- Mais c'est génial ! S'exclama t-il aussitôt. À quelle heure tu viens m'chercher jeudi matin ?

- Vers 10h je pense.

- Oh si tu savais ma chérie comme je suis heureux de quitter cette chambre de merde, dit-il ému.

- J'imagine papa, c'est pour ça que j'en ai parlé depuis un moment. Autant que ça corresponde à un jour particulier, déclarai-je en souriant.

- Mais pourquoi on ferait pas ça tous les jours ?!? S'exclama t-il.

- Parce que tu vas sûrement passer une nuit de merde avec les fils partout et le bruit. Et tu es très malade malgré tout papa...

- Je sais très bien... Quoi qu'il en soit, je te remercie d'avoir fait ça ma fille !

- J't'en prie. On v....

- J'ai rien à me mettre, me coupa mon paternel en se claquant le front.

- Tu veux que j'te ramène des fringues ?

- Oui, si ça te dérange pas. Une chemise et un pantalon, je te laisse choisir pour les couleurs, me sourit-il.

- Me tente pas, je vais te ramener un pantalon vert et une chemise rouge, le taquinai-je.

- T'amuses pas à ça, j'préfère encore sortir en blouse d'hôpital. Tout le Zoo verra mon cul, ce sera tant pis pour toi, rigola mon père.

- Ok, ok ! On oublie ! Mon Dieu... Je choisirai attentivement alors, répliquai-je aussitôt. Je te ramène ça demain.


Sourire à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant