S4 #20

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Andria referma la porte derrière moi.

- C'était Mario Valucci...

- J'avais compris merci, et c'est qui Mario Valucci ?

- Est-ce que tu te rappelles ce que je t'ai dit la dernière fois à propos de mon frère ? Luis a été assassiné par le clan Conti.

- Oui bien sûr j'me souviens, répliquai-je les sourcils froncés pas sûre d'aimer la tournure que prenait cette discussion.

Mon cerveau avait bien imprimé cette discussion car elle m'avait beaucoup marqué. Le grand-frère d'Andria avait été tué, il y a six ans de ça, par leur ennemi juré : les Conti. La famille Andrieu travaillait plus ou moins pour eux mais René avait tout de même prévenu les Maranzano par le biais de mon père que quelque chose se tramait mais il l'avait fait trop tard, chose que Ghjuliu ne pardonnait pas à René encore aujourd'hui. La famille Conti était au courant de la trahison des Andrieu et que mon père avait proche à la fois de René et de Ghjuliu. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle, en plus de moi, il n'avait jamais vécu ici de manière définitive, préférant seulement faire des aller-retours entre Corte et Corbeil.

- Et bien les Valucci sont aussi ennemis aux Conti, commença mon cousin.

- C'est plutôt une bonne nouvelle non ? Tu m'as bien dit que les ennemis de tes ennemis sont tes amis ?

- Sauf que ça, ça s'applique pas à eux... Ils sont en guerre contre tout ceux qui ne vont pas dans leur sens. Ils sont très puissants dans le nord de l'Italie, trafic de drogue, d'armes, d'œuvres d'arts, j'crois presque que chacun des frères Valucci a sa spécialité, lâcha t-il en y réfléchissant. Bref, après le meurtre d'mon grand frère, Mario a vu l'opportunité de s'allier aux Maranzano pour faire chier les Conti. Pour le moment, nos intérêts ont toujours été communs donc on n'a pas de problèmes avec eux mais je flippe toujours qu'un jour, ce soit plus le cas tu vois.

- Ceux sont des clients ? Demandai-je en essayant d'assembler les pièces du puzzle dans ma tête.

- Bien sûr ! Et de très bons en plus. Mario Valucci a toujours aimé la Corse à cause de ses origines. Il a blanchi plusieurs millions ici, notamment avec des villas chez nous aux quatre coins de l'île.

- C'était qui avec lui ? Interrogeai-je curieuse.

- J'ai pas vu. Un jeune ou un vieux ?

- Un jeune. Grand, brun.

- Ça devait être Alessio, son fils. Mais, il est plus intéressé par les femmes et les voitures que par les affaires familiales, au grand désespoir de son paternel, ricana mon cousin.

- Pas comme nous quoi, confirmai-je un sourire en coin. Et qu'est-ce qu'il voulait en venant ici ?

- Rien d'important, t'inquiète. C'est juste que je sais jamais sur quel pied danser avec ce fou quand il se pointe, tenta t-il de plaisanter.

Je décidais de laisser couler, estimant en avoir assez entendu pour aujourd'hui. Le reste de la journée reprit avec plus de légèreté et nous nous donnâmes rendez-vous le lendemain mais à son bureau à Bastia cette fois-ci. Je réussis à négocier une arrivée tardive en fin de matinée, voulant aussi me reposer un petit peu. Il m'invita le soir même chez lui sur les hauteurs de Furiani pour partager un dîner. On commanda thaï, vautrés dans le canapé en mangeant nos box quand mon téléphone résonna par dessus la série télé qu'on regardait à peine. En voyant le nom affiché sur l'écran, je m'excusai avant de changer de pièce, laissant mon cousin dubitatif.

- Ça va ? Demandai-je un sourire en coin aussitôt décroché.

- On est là hein tranquille, résonna la voix fatiguée de Tarik.

Sourire à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant