PDV Lou
Me retrouver sous la grisaille et le froid à la sortie d'Orly aurait pu me mettre le cafard mais rien que de savoir que Nabil venait me chercher, j'avais la banane. Il m'avait manqué pendant ces presque deux semaines d'absence. Je l'avais informé de mon retour par message et il m'avait simplement répondu qu'il serait là. Cela me fit très plaisir car je comptais rattraper le temps perdu. On ne s'était donné que peu de nouvelles en quinze jours mais je savais qu'entre les cours et le deal, il était très occupé.
Moi-même, je n'avais pas vu le temps passer en parcourant le nord de l'île avec mon oncle qui m'avait montré plein de coins différents où il avait des souvenirs avec mon père que ce soit enfant ou bien plus tard. Je fis connaissance avec d'autres membres de ma famille mais je n'eus aucun réel atome crochu contrairement à Andria que j'aimais d'amour. Nous nous étions vus quasiment tous les jours finalement. Il m'avait même invité à passer quelques jours chez lui sur les hauteurs de Furiani à côté de Bastia. On s'entendait comme deux larrons en foire, comme dirait mon père. Même si nous n'avions pas partagé la même enfance, notre éducation était très similaire. En effet, les Maranzano et les De Lucia vivaient selon les mêmes principes et les mêmes valeurs, que nos parents nous avaient inculqué. Nous avions sensiblement le même âge et donc les mêmes références.
Il m'avait plusieurs fois reparlé de la proposition de job de son père allant jusqu'à me faire capituler en acceptant de passer une journée avec lui au bureau à Bastia. Je compris qu'effectivement une présence quotidienne là-bas ne servait pas à grand chose étant donné que durant cette journée, nous nous étions permis de prendre trois ou quatre pauses café. Il m'avait assuré que c'était pareil à Corte, l'essentiel du job consistant à gérer des coups de fil et des mails. Cette opportunité me faisait du charme mais cela étant dit, j'aimais particulièrement mon boulot d'infirmière aussi et je ne me voyais pas arrêter pour l'instant. Je promis néanmoins à Andria et à son père d'y réfléchir en acceptant peut-être dans un premier temps de m'occuper de quelques mails pour soulager mon cousin.
J'avais passé bon nombre de soirées avec lui que ce soit chez lui ou chez moi à manger et à boire, curieuse de découvrir tous les spécialités de l'île. Généralement, nous terminions bourrés soit pieds nus sur la terrasse à danser, soit devant un film à dévorer un pot de glace, ou bien à refaire le monde assis sur l'îlot central de la cuisine un verre à la main. Andria était comme un pansement à mes blessures. Quand il était là, j'étais bien, comme anesthésiée de tout ce qui me faisait souffrir au quotidien. Il avait toujours un mot pour rire ou dédramatiser une situation quand elle devenait gênante voire difficile à supporter. Un soir dans mon lit, après une super soirée ensemble à dévorer de la charcuterie corse en buvant d'excellents vins d'après lui parce que j'y connaissais rien, mes vieux démons frappèrent. Cette tristesse et ce vide récurrents m'assaillirent de nouveau et de manière brutale. Je pleurais en silence, à limite de la crise d'angoisse manquant d'oxygène. Andria était alors rentré dans ma chambre sans frapper visiblement inquiet de mes hoquets. Il m'avait regardé sans dire un mot pendant un instant avant de me rejoindre. Il s'était glissé sous la couette pour m'attirer contre lui alors que j'essuyais mes yeux en essayant de reprendre péniblement mon souffle.
- Ça va aller Andria, t'inquiètes, murmurai-je la voix chevrotante.
- Arrête tes conneries. Allez viens là Dolce, de toute façon, j'me pèle le cul dans l'autre piaule.
- Pff t'es con, pouffai-je en posant la tête sur son épaule.
Il n'avait rien rajouté, se contentant de refermer ses bras autour de moi dans un soupir.
Un sifflement puissant me sortit brutalement de mes pensées et je regardai autour de moi perdue :
- De Lucia !! M'appela une voix que je connaissais que trop bien.
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Sourire à l'envers
FanfictionDe retour par la force des choses aux Tarterêts, Elle va se construire, se détruire entourée des meilleurs comme des pires. Le Zoo tord l'âme, pas que la sienne.