Nous montâmes au troisième, mon père toqua et sans attendre de réponse, il entra. À croire que les verrous n'existaient pas ici. Un homme bien portant nous accueillit à bras ouverts :
- Vasco, mon ami ! Ils se serrèrent la main en souriant, puis René se tourna vers moi. Madre Mia, ne me dis pas que c'est Anne-Lou ?!
- Et si c'est moi. Je préfère Lou, dis-je en souriant.
René s'avança vers moi, posa les mains sur mes épaules pour me faire la bise.
- T'as pas fini de t'inquiéter avec une fille aussi belle, Vasco si tu veux mon avis, dit-il en riant.
- M'en parle pas, répondit mon père en se grattant la tête.
Je gardai le silence, masquant ma gêne derrière un sourire en coin. On s'installa à la table de la cuisine où il régnait une bonne odeur de café.
- Tu bois du café Lou? Me demanda René.
- Non, pas encore.
- Nabil c'est pareil. Jus d'orange, c'est bon pour toi ?
- Parfait.
- Ils sont là où ils sont déjà dehors ? Demanda mon père.
- Tu parles, ils dorment encore oui. Je ne sais pas à quelle heure ils sont rentrés encore. Ça fait longtemps que j'ai abandonné l'idée d'imposer un couvre-feu.
René nous servit avant de s'installer avec nous à table. Je m'aperçus rapidement que j'adorais discuter avec lui. Malgré la cinquantaine, il restait jeune dans sa tête, comme mon père finalement. Je compris aisément pourquoi ils s'entendaient si bien.
- Alors Lou, c'est quoi tes projets pour la suite ?
- Déjà, le bac l'an prochain, ça me stresse déjà assez. Après, peut-être dans le social ou le médical, je sais pas trop encore...
- T'as le temps de décider ma fille, te tracasse pas, me rassura mon père en souriant.
Je sursautai quand j'entendis une porte claquée et des cris dans le couloir :
- Vas-y, déblaye Tarik, tu me casses les couilles wallah !
- C'est toi là, t'as qu'à me rendre mes affaires !
Et un instant après, je le vis entrer dans la cuisine, traçant tout droit au frigo sans nous regarder pour boire directement à la bouteille de jus d'orange. Super, ça me fit poser aussitôt mon verre sur la table.
- Tarik, tu dis bonjour s'te plaît, exigea son père.
Il était de dos, vêtu seulement d'un bas de jogging blanc qui contrastait franchement avec sa peau basanée. Je n'y connaissais pas grand chose mais je pouvais affirmer qu'il devait enchaîner pompes et tractions pour avoir cette largeur de dos. Il reposa la bouteille dans le frigo puis se retourna en souriant :
- Salut Vasco ! Ça v...
Sa voix s'éteignit quand il me vit. Il bloqua un instant avant de s'avancer vers mon père pour lui faire une bise en quittant sa casquette, qu'il remit aussitôt après, bien vissée sur la tête. Puis il se tourna de nouveau vers moi. Mon père enchaîna :
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Sourire à l'envers
FanfictionDe retour par la force des choses aux Tarterêts, Elle va se construire, se détruire entourée des meilleurs comme des pires. Le Zoo tord l'âme, pas que la sienne.