S2 #6

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PDV TARIK

Elle se contenta de hocher la tête. Visiblement elle ne me croyait pas mais le pire c'est que c'était la vérité. J'étais sur le rrain-té pour faire midi minuit en plus de régler les soucis avec les Pyramides. Le message était passé puisque rien n'était à signaler depuis notre petite virée là-bas. C'était pour ça d'ailleurs, que je « prenais ma soirée » pour qu'on puisse sortir tous ensemble. C'était moi qui avait demandé à Nabil d'organiser cette soirée. J'avais besoin de me détendre avec mes shabs car depuis notre retour de vacances, je ne savais plus trop où donner de la tête. Je savais aussi que c'était sûrement la dernière sortie en boîte de Lou avant son retour dans le sud. Il faut dire qu'elle s'était habillée en conséquence, elle était vraiment en bombe ce soir au point d'avoir bugué sur son boule penché dans le frigo en entrant dans la cuisine. Ça devrait être interdit de porter ce genre de pantalon quand on a un cul pareil. Mes yeux sont fatalement attirés dessus avec sa cambrure là. J'imagine en plus que j'allais pas être le seul ce soir. Starfoulah, j'avais peur de faire des dingueries. Entre les fringues, le maquillage et son allure, elle faisait plus femme que jamais. Elle était bien loin l'époque où gamins, on jouait à cache à cache ensemble en bas du bât'. Lou changeait, je la voyais à présent d'un œil nouveau et ça me faisait carrément flipper car c'était la famille. Bref, ce qui était sûr c'était que ce soir, je voulais juste kiffer avec ma mif.

Au final, j'avais complètement oublié ce pourquoi j'étais venu dans la cuisine alors je fis demi-tour car son décolleté à présent me faisait de l'œil aussi. Quelle merde. Je partis sur le balcon fumer le teh que j'avais posé derrière l'oreille. Mon téléphone sonna encore une fois. Putain, je pensais que ce serait plus calme un vendredi mais au final, j'avais l'impression qu'ils s'étaient tous donnés rendez-vous ce soir. Je répondis que je serais pas en bas mais sur Bélize exceptionnellement. Je pensais les décourager, bien au contraire. Putain, j'allais devoir vendre ce soir. Impossible de m'asseoir sur autant d'oseille alors quitte à bicraver, j'allais prendre de quoi visser un max. J'envoyai un message à quelques ien-ien fidèles pour les prévenir de ma venue sur Paname au cas où. Je me retournais pour jeter un œil au salon. Lou discutait avec Macha. Je doute qu'elle l'ait déjà vu avant ce soir mais qui sait. Lucas entra dans mon champ de vision et me rejoignit sur le balcon.

- Ça va Igo ? Fais P2, me dit-il en tendant sa main.

- Tranquille frère, répondis-je quand mon téléphone sonna encore une fois.

- C'est une Keh ou des ien-ien qui t'harcèlent ?

- Des ien-cli. Je sais pas c'qu'ils ont ce soir mais j'peux pas passer à côté.

- Tu sors plus avec nous alors ?!

- Si si bien sûr. J'viens mais les couilles pleines...

- Essaie de profiter avec nous quand même, lâcha t-il en se tournant vers Lou. C'est quelque chose De Lucia ce soir...

- M'en parle pas. C'est le Sheitan incarné comme ça...


Deux heures après, nous étions assis dans le carré VIP d'un club parisien où on avait nos habitudes. Ils me laissaient faire mon business tant que je fournissais leur cons'. Sur la ble-ta, deux magnums de rhum et un de vodka étaient posés pour la soirée. On était arrivés attaqués mais là, il s'agissait de se terminer. Je passais ma soirée le cul sur la banquette, j'en bougeais seulement lorsqu'il fallait visser aux chiottes ou à l'angle de la rue à côté de la boîte. Lou s'amusait sur la piste avec Nabil et Leti mais je voyais qu'elle me lançait des coups d'œil de temps à autres, sûrement perturbée par mes allers et venues incessants. Mais j'en avais rien à foutre, j'faisais ce que j'avais à faire pour grailler. Entre chaque ien-ien, je me servais un verre, autant dire que j'étais sec ou plutôt bien imbibé. Heureusement la bibi était une seconde nature au point de pouvoir le faire en pilote automatique dans un état de demie conscience. Je buvais mon verre si perdu dans mes pensées que je ne vis pas Lou s'approcher pour s'assoir à côté de moi.

Sourire à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant