Je la voyais me regarder avec des yeux qui sentaient le ul-c depuis cet après-midi, même à l'autre bout de la terrasse. Elle portait une micro robe qui allongeait ses jambes déjà immenses tah une mannequin. C'était mon frère qui l'avait repéré plus tôt dans la journée avec son groupe de copines pas loin de nous. Il les avait invité à notre soirée. Je sais, deuxième jour, deuxième soirée, sacré rythme de croisière quand même. Les gars avaient félicité Bil-na d'avoir eu les couilles d'aller les aborder. Et ouais, n'est pas un Andrieu qui veut. Résultat, j'étais la proie de cette grande brune aux cheveux longs. Elle finit par s'approcher de moi perchée sur ses escarpins rouges, un verre à la main.
Au loin, Lou était posée avec Lucas au bord de la piscine, les pieds dans l'eau, suivant la mannequin du regard. L'occasion était trop belle. Alors je fis semblant de m'intéresser à la latina qui s'appelait Alma ou Alba, j'avais déjà oublié. Elle avait des origines vénézuéliennes, ce dont je ne doutais pas vue la couleur de ses cheveux et de ses yeux. Sa peau caramel témoignait aussi de ses racines mais Lou avait à présent le même teint seulement après deux jours au soleil. Pourquoi je pensais à elle d'ailleurs ? Normalement, les latinas, c'était carrément ma came mais là j'en avais rien à foutre. Pourtant j'étais sûre que si je lui proposais de m'accompagner à l'étage, elle aurait accepté dans la minute. Les yeux ne trompent pas. Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de jeter un œil à la petite blonde plus loin.
Clairement ce soir, elle n'avait fait aucun effort. Elle portait une brassière de sport de blanche, un short en jean bleu et sa paire de Birck à coté d'elle, qui me donnait envie de gerber. Elle n'était même pas coiffée si ce n'était d'un chignon à l'arrache sur le haut de son crâne. C'était le même qu'elle avait quand je l'avais vu faire le ménage chez elle quelques jours plus tôt. Cependant, même shlag, elle dégageait un truc de fou et l'entendre éclater de rire rajoutait à son charme. C'était donc ça, être piqué ? Je la vis se relever pour aller se resservir, pieds nus en laissant des empreintes mouillées derrière elle, complètement à son aise alors que les autres meufs s'étaient sapées et maquillées comme jamais et la dépassaient toutes d'au moins une tête avec leurs talons. Je savais qu'elle pouvait se sentir parfois gênée d'être mal habillée mais là, je pense que la tise et la beuh l'avaient bien désinhibé. Elle récupéra une niaks déjà roulée derrière son oreille qu'elle mit à sa bouche en me regardant. Je la captai minauder à Kémil pour un briquet mais mon reuf le lui tendit sans faire de cas, ce qui la surpris. Et ouais copine, compte plus sur lui pour me rendre jaloux. La flamme dansait devant ses yeux brillants alors qu'elle me fixait en allumant son teh. Elle redonna le feu puis elle s'empara de son verre sur la table pour retourner au bord de l'eau en tirant une nouvelle latte.
Je reportais mon attention sur le moulin à paroles en face de moi qui n'avait même pas remarqué que j'avais décroché depuis dix minutes, starfoullah. Alors j'en fis des caisses pour la faire marrer et elle riait aux éclats tellement fort que plusieurs personnes se retournèrent vers nous, Lou y compris. Son regard était assassin et ça me faisait bander. Toutefois, je lâchais l'affaire une heure après ayant estimé l'avoir fait assez marronné. La latina semblait surprise de mon changement de comportement mais j'en avais rien à cirer. Je profitais de mes shabs entassés sur un transat en partageant une chicha.
Certains allaient conclure ce soir quand je regardais Samy, Zak, Ilinas et Naha en pleine démonstration de charme. Nabil, en face de moi, était en train de discuter avec Casper quand la petite vint lui dire un truc à l'oreille avant de rentrer à l'intérieur de la villa, sans même un regard pour ma tronche d'arabe. J'interrogeais mon frère d'un geste de la main en fronçant les sourcils et il se penchait vers moi pour me dire qu'elle était partie se coucher.
PDV Lou
Après avoir traîné ma carcasse jusqu'à la chambre, je retournais à la douche pour la troisième fois de la journée en espérant que ça m'aiderait à décuver. Je jetai un coup dans le miroir, ravie de voir que mon bronzage revenait déjà vite. Encore une fois, je remerciais mes origines paternelles. Short et débardeur enfilés, je me glissai sous le drap avant d'allumer la télé pour me tenir compagnie. J'adorais les gars en bas et leurs nanas ne me dérangeaient pas mais j'avais eu ma dose pour aujourd'hui de « fuis-moi , j'te suis » avec Tarik entre l'épisode de la plage et l'avion de chasse qui l'avait collé toute la soirée. Comment je pouvais rivaliser avec ce genre de femmes ? Parce que ce con avait essayé de me rendre jalouse et il avait clairement réussi. Je m'étais rongée pendant des heures pour ne pas aller lui péter un scandale devant tout le monde sachant que c'était pertinemment ce qu'il attendait. Je ne voulais pas lui donner cette satisfaction et puis, j'étais un peu perdue devant ces sentiments. Pourquoi est-ce que j'étais jalouse d'abord ? On n'était pas ensemble mais je découvrais une sensation de possessivité à son égard. Je connaissais son penchant possessif envers moi depuis des années, mais le mien ? Jusqu'à présent, je n'avais jamais vraiment vu de femmes graviter autour de lui. Encore moins, depuis que l'on s'était dit qu'on se plaisait. Me voilà à ne pas supporter qu'une femme le drague, allant jusqu'à me nouer le ventre.
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Sourire à l'envers
Hayran KurguDe retour par la force des choses aux Tarterêts, Elle va se construire, se détruire entourée des meilleurs comme des pires. Le Zoo tord l'âme, pas que la sienne.