S4 #22

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Nabil arriva à mon niveau, à bout de souffle, avant de tirer une de mes valises pour m'aider.

- Qu'est-ce qu'il s'passe ? Exigeai-je aussitôt en trottinant derrière lui.

- Rien, juste j'suis garé en double fil. Adé va me tuer si j'me mange une prune avec sa caisse, expliqua mon meilleur ami toujours pressé.

- C'est tout ? M'étonnai-je incrédule alors qu'on arrivait à la 206 bleue.

- Bah oui, c'est tout. T'as cru quoi ? Lança t-il en fermant le coffre après avoir chargé mes bagages.

On s'installa rapidement dans la voiture et il s'inséra dans la circulation comme si de rien n'était. Bon, on va dire que j'étais peut-être sous tension à l'idée de revenir sur Corbeil.

- Pourquoi c'est pas ton frère qui est venu me chercher ? M'inquiétai-je malgré tout.

- Il s'est pas levé ce hmar, ricana mon meilleur ami.

- Il est 15h45 Nab'...

- C'est bien ce que j'dis. Il a tenu le four toute la journée et on se l'ait collé hier soir, 'fin cette nuit. J'me suis pas encore couché moi. J'ai décuvé tranquille, j'me doutais qu'il allait pas s'lever.

- Je sais pas comment j'dois l'prendre...

- C'est rien contre toi, Lou, tu l'sais. Juste qu'Adé a eu beaucoup de trucs à gérer, alors s'il a une brèche pour décompresser, il y va à fond, expliqua Nabil avec un haussement d'épaules.

Je préférais garder le silence plutôt que de partir dans un débat sans fin sur son frère et son comportement auto-destructeur.

Arrivés au Zoo vers dix-sept heures trente, je montai directement à la maison après que Nabil m'ait aidé à descendre mes bagages.

- Juste un truc, l'interpelai-je sur le palier prêt à descendre. Quand Tarik se réveille, lui dit pas que t'es venu me chercher tout de suite. S'il pouvait se sentir con quelques minutes, ça m'arrangerait, fis-je avec un sourire sadique.

- Avec grand plaisir ma reuss', compte sur moi, sourit-il à pleine dents avant de descendre les escaliers.

Satisfaite, je trainais mes bagages jusqu'à la chambre pour ranger mes affaires.





PDV Tarik

Zeubi, comment c'est possible d'avoir mal au crâne comme ça wAllah ?! J'ai les cheveux qui poussent à l'envers. Ma bouche est tellement pâteuse que j'ai l'impression d'avoir bouffé de la farine. Je frottai mon visage vigoureusement dans l'idée de me débarrasser de cette gueule de bois qui commençait à s'installer progressivement. J'entrouvris les yeux et la luminosité à travers les volets me laissait complément paumé. J'me rappelai m'être couché aux premières lueurs du jour, comment c'était possible putain ? Je m'assis au bord de mon pieu pour m'allumer une garo qui trainait sur la table de nuit au milieu des canettes vides, des briquets et d'un dix grammes quasiment fini. Après deux, trois lattes, je me levai pour aller ouvrir les volets et je compris aussitôt que le soleil s'était déjà couché, bordel de merde. Je trainais ma carcasse jusqu'à la cuisine pour faire chauffer mon café avant de m'écrouler sur une des chaises de la cuisine, encore endormi. J'avais peut-être un peu poussé hier soir.

La porte s'ouvrit et claqua dans la foulée, laissant apparaître mon p'tit reuf avec un sac de courses.

- Wesh ! Tu t'lêves juste ?

Sourire à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant