S4 #18

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PDV Lou


Je venais à peine de sortir du hall qu'un gyro bleu me fit brusquement lever la tête. Une Ford focus noire s'arrêta devant moi et quatre hommes en descendirent rapidement avant de s'approcher. Visiblement, ils savaient où ils allaient mais mes sourcils se froncèrent quand je m'aperçus qu'ils m'entouraient. Je n'eus même pas le temps de m'inquiéter pour les garçons, qu'un des hommes me lança :

- Contrôle d'identité, vos papiers.

Sans "bonjour", ni "s'il vous plaît"? Compte là dessus mon pote.


Au moment où j'allais répliquer, Tarik déboula précipitamment hors du hall les yeux noirs et les bacqueux se figèrent. La tension monta d'un cran bien qu'elle était loin d'être détendue vu le ton qu'avait employé l'autre en s'adressant à moi.

- Tiens, tiens, tiens qui voilà ? Sourit l'un des flics avec sarcasme.

- Putain, t'avais raison J-P, ricana le premier.

Je ne savais pas ce qu'il était en train de se passer mais ils avaient l'air de partager bien des sous-entendus.

- Ça va ? Me souffla Tarik sans même regarder dans ma direction.

J'acquiesçai rapidement quand il me jeta un coup d'œil, toujours sans un mot. Je préférais garder le silence pour le moment, ça me semblait être la meilleure option avant de savoir ce qu'il était en train de se tramer sous mes yeux.

- Andrieu, même topo alors. Envoie tes papiers. Contrôle.

- J'les ai pas sur moi, grogna Tarik à voix basse.

- Dans ce cas, tu connais la musique, tu vas devoir nous accompagner j'pense, sourit le bacqueu mauvais.

Mais il n'eut pas le temps de s'approcher que Nabil déboula lui aussi hors du hall comme l'avait fait son aîné deux minutes avant lui. Il lui tendit son portefeuille avant de vouloir rerentrer à l'intérieur mais l'un des flics lui barra la route.

- Minute papillon, tu crois quand même pas que tu vas échapper au contrôle d'identité Nabil ?

- Bah j'croyais vu que mon blaze sort de ta bouche, provoqua mon meilleur ami.

Je me figeai, pas sûre que ce soit une bonne idée de faire les malins devant l'équipe de cowboys qu'on avait là. Même Tarik était silencieux, bien qu'extrêmement nerveux.

- Ferme-la Bil-na, siffla son grand-frère.

Voilà c'était ce qu'il me semblait : valait mieux la boucler. Il rajouta quelques mots en arabe que j'étais incapable de comprendre mais cela eut l'effet escompté puisque Nabil perdit son sourire moqueur.

- Écoute ton frangin c'est mieux, dit l'un des flics. Bon allez on va pas y passer le réveillon. De Lucia, papiers, Andrieu, papiers aussi. Les deux Andrieu j'précise.

Je réalisais alors que ce contrôle n'avait rien d'anodin puisqu'ils savaient déjà qui j'étais. Et ça, ça ne me plaisait pas du tout étant donné que je ne pouvais leur renvoyer la politesse. Ma tension grimpa encore davantage, quelque chose m'échappait.

C'était quoi ce bordel ?!


Quand je vis Tarik sortir sa carte d'identité, je l'imitais ainsi que Nabil. Les deux frères la tendirent à la même personne qui les regarda à peine avant de leur rendre rapidement. En revanche, la mienne avait l'air bien plus intéressante.

- Anne-Lou De Lucia, lit-il sans émotion. Ah ! Née le 10 novembre 1988 ? Bon anniversaire, lâcha ce con avec autant d'ironie que possible.

Je gardais le silence mais il commençait à me gaver celui-là.

Sourire à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant