- Finiiiiiii, cria Chloé en sortant de la salle d'examen. Plus jamais j'passe un concours d'ma vie !
Je ne pouvais qu'être d'accord avec elle. Putain, enfin la fin, le bout du tunnel. Les dés étaient jetés. Il restait à attendre les résultats maintenant, prévus dans trois semaines. Mon téléphone sonna dès que je le rallumai. Je décrochais en souriant :
- Ouais Leti ? Dis-je en souriant.
- Alors ?!? Cria une voix masculine que je reconnus aussitôt.
- Bil-na ? Qu'est-ce que tu fous avec le bigo de Leti ?
- J'ai dû changer de puce tu connais. J'avais plus ton numéro mais on s'en fout ! Alors ? Rends-moi mon tél putain Nabil ! Cria une voix lointaine derrière Andrieu. Attends, j'te mets sur haut-parleurs, Leti casse les couilles, rigola Nabil.
- Je pense que c'est bon ! Ça s'est bien passé !
- Ouiii, couina Leti. On va avoir une infirmière au Zoo !
- On peut dealer de la morphine tu crois, me demanda Andrieu en rigolant.
- Ferme ta gueule toi ! S'énerva mon amie.
- Aïe ! Lou, j'me fais hagar par ma couz' t'y crois toi ?
- Ça t'apprendra à dire des conneries ! Bon j'vous laisse la F, j'appelle mon père !
Je raccrochai pour passer un coup de fil à mon père. Nous restâmes tout un moment au téléphone car ces derniers temps, on s'était donné que peu de nouvelles, les révisions occupant mes journées. J'avais reçu juste avant d'éteindre mon portable, le petit texto d'encouragements qui faisait toujours du bien. À présent, il était super content que mes examens se soient bien passés. Il avait même plus hâte que moi de connaître les résultats.
Tout semblait aller pour le mieux mais deux semaines plus tard, mon monde s'écroula quand je reçus un coup de fil du CHU de Corbeil. Mon père était hospitalisé car son état s'était dégradé brutalement. Le médecin me fit comprendre à demi-mots que c'était grave mais j'avais saisi rapidement l'ampleur de la situation faisant bientôt partie du corps médical. La greffe était devenue urgente. Même si le médecin ne m'en avait pas encore parlé, je savais déjà que mon père ne sortirait pas tant qu'il ne l'aurait pas reçue.
L'heure d'après, j'avais pris la décision d'aller vivre aux Tarterêts pour me rapprocher de lui. Mes études étant terminées, j'avais qu'à postuler au centre hospitalier sud francilien où était baba. En plus, c'était à deux pas du Zoo. Je pouvais continuer à vivre là-bas où j'avais mes habitudes ces dernières années.
J'appelai Leti pour lui annoncer l'hospitalisation de mon père. Elle était déjà au courant puisqu'elle avait vu les pompiers débarquer devant notre bât'. Elle me proposa de vivre chez elle, le temps de voir mon père et m'organiser pour la suite. J'acceptai volontiers en la remerciant maintes fois.
Trois jours plus tard, je débarquais dans la chambre 421 où mon père se trouvait. Je me jetai littéralement sur lui avant d'éclater en pleurs :
- Du calme ma chérie! Ton père n'est pas encore mort, rigola t-il.
- Arrête c'est pas drôle ! Comment tu te sens ?
- Ça va, j'ai connu des jours meilleurs mais la bonne nouvelle, c'est que je suis en haut de la liste d'attente maintenant ! Regarde, mes reins n'en branlent plus une !
Il pointa la machine derrière lui qui nettoyait son sang en permanence. Le personnel médical l'éteignait seulement la nuit pour qu'il puisse dormir.
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Sourire à l'envers
Fiksi PenggemarDe retour par la force des choses aux Tarterêts, Elle va se construire, se détruire entourée des meilleurs comme des pires. Le Zoo tord l'âme, pas que la sienne.