( PDV Sacha, le frère... je peux pas m'empêcher de préciser pour être sûr, désolé...)Je rêve.
Je n'ai aucune idée de la façon dont je suis arrivé à cette conclusion, mais le fait est, que je suis actuellement perdu dans mon inconscient.
Mon corps est anormalement léger, j'ai l'impression de flotter. Cela contraste avec mon dernier souvenir, où, au contraire, j'avais l'impression de m'incruster dans le sol. Là, je suis au milieu d'une sorte de vide infini et inconnu.
Je me rends soudain compte que même si j'ai les yeux ouverts, je ne vois rien. Dès que j'ai formulé cette pensée, le décor autour de moi change de couleur, passant du noir au blanc, puis au gris au vert pâle, et à l'orangé. Il suffit que je pense que la couleur ne me convient pas tout-à-fait pour que tout change. J'arrive enfin à trouver une couleur parfaite. Un bleu plutôt foncé qui change par endroit plus devenir un peu plus clair. C'est étrange, je vois ça, sans réellement percevoir de profondeur. De plus, je n'ai aucun point de repère pour savoir où je me trouve, il n'y a ni haut, ni bas et mon cerveau commence un peu à paniquer de cette absence totale de repères.
Je me suis à peine dit ça que de fines lignes blanches se tracent peu à peu autour de moi, formant différentes formes, comme pour créer un décor. Je m'amuse à les modeler, à les étendre. Je dessine par la pensée, je crée un lieu sans vraiment m'en rendre compte. Je fabrique des figures qui s'assemblent, pour en former d'autres. Il y en a tellement... Je commence à avoir mal à la tête.
Je ferme les yeux.
Quand je les rouvre je manque de m'étouffer de stupéfaction. Autour de moi le vide s'est changé en un immense océan sui s'étend à perte de vue. Des poissons aux couleurs fluo éclairent les environs, et je peux distinguer les algues et le corail autour de moi. J'essaie de bouger, mais quelque chose m'en empêche. Je reste pour l'instant simple spectateur de mon rêve. En fait, je ne suis même pas sûr d'avoir un corps. Il semble s'être évaporé et je suis juste là, immatériel. Je vois sans savoir à l'aide de quoi, puisque je n'ai pas d'yeux. Au loin, j'entends un air, comme une musique très douce. Je la connais, sans l'avoir jamais entendu auparavant. Le chant de la mer. Je le nomme directement comme ça, sans réfléchir. C'est beau...
J'ai envie d'aller explorer les environs, je me sens si bien ici, ce serait dommage de ne pas en profiter. Je tente de m'imaginer un corps, mais rien ne se passe.
Tout à coup, une forme sombre se détache du reste des flots et arrive vers moi... Quand elle arrive à ma hauteur, elle nage un peu autour de moi, ou du moins de mon invisible présence, tandis que je l'observe avec curiosité. Au début, j'avais juste l'impression que c'était une sphère, une forme quelconque, mais elle n'arrête pas de changer de forme. Elle prend peu à peu silhouette humaine. Ses membres et son visage se dessinent peu à peu et ses yeux s'allument d'un éclat vert. Je suis subjugué.
Face à moi, juste devant, c'est moi. Comme satisfaite de sa nouvelle apparence, la chose s'approche, et me regarde droit dans les yeux. Je me fixe mutuellement. C'est très déroutant de se voir soi-même. J'ai envie de lui poser pleins de questions, mais je me rappelle qu'étant immatériel, je n'ai rien pour émettre le moindre son. L'autre semble avoir deviné ma pensée car il sourit et sa voix retentit dans ma tête :
« Tu n'as pas besoin de bouche pour parler, tu sais »
Je suis perturbé. Je m'entends, sans vraiment m'entendre. C'est comme si j'avais entendu les pensées de l'autre. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de tenter de demander de la même façon :
« Qui es-tu ? »
« Je suis toi », répond l'autre, ses mots dégringolant dans ma tête, « Ou plutôt je suis la partie de toi que tu n'as encore jamais exploré. Je n'ai pas de nom, de personnalité propre à moi. Je suis ce lieu. Je suis ce que tu caches, ce qui dort en toi. Je suis ce que tu as toi-même créé. »
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Sacha et Sacha
Teen FictionSacha et Sacha sont jumeaux. Ils partagent tout, leur nom, comme leur histoire. Un père inconnu, une mère qui les surprotège, des déménagements soudains et répétés. Rien de très inhabituel. Mais un jour qu'ils essayent de sympathiser avec les élèves...