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Avant toute chose, je vous laisse admirer cette magnifique œuvre en médias de Alytaliene (quand on l'a vu, avec Ade on a frisé l'hystérie tellement on était heureux). Avouez, c'est incroyable UwU Encore merci à toi TT

Aller, je vous laisse avec le chapitre :))


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(Pdv de Sacha, le frère)


Parfois, j'ai un peu l'impression que ma vie tourne en dystopie.

Enfin, je ne suis peut-être pas le plus apte à faire cette comparaison, je ne sais même pas si j'ai déjà lu un livre de ce type. Mais ma sœur si. Et elle a beaucoup aimé celles qu'elle a lues. Et je vous assure que généralement, quand ma sœur aime un livre, c'est comme si je l'avais lu.

Elle n'est pas vraiment loquace de nature, mais quand il s'agit de raconter une histoire, j'ai l'impression de voir une autre personne. Quelque chose s'allume dans ses yeux et elle parle un peu trop fort. Et moi j'écoute, hypnotisé par cet embrasement qui fait paraître n'importe quel sujet intéressant. J'adore les gens passionnés.

Moi, ce que j'aime vraiment, je crois que c'est la musique. Un peu comme une porte, ou, non, une vague. Elle m'emporte, et me fait disparaître en écume de ce monde étrange. Cela me manque beaucoup, de disparaître.

Je me serre mon oreiller contre moi, mon bras sous la tête, je fixe le mur. Des froissements de pages.

Sacha a réussi à négocier pour avoir de la lecture, même si cela n'a pas été très difficile, vu que l'ours a vite compris que cela lui permettrais d'être tranquille un moment. Alors, hop, magie, en revenant il y a quatre jours je crois, un joli ouvrage de fantasy posé sur son lit. Sacha s'est jetée dessus, comme un naufrager retrouvant après des années ses vieilles affaires, et elle ne l'a plus lâché. Je pense qu'elle avait besoin de partir, elle aussi. J'ai eu aussi un livre mais ce n'est pas trop mon truc.

Ma sœur pouffe de rire. Je suis un peu jaloux. Carrément même -d'autant plus que nous sommes en froid pour des disputes ridicules. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour des écouteurs et ma playlist ! Mais évidemment ce n'est pas aussi facile à obtenir qu'un livre. Alors, durant le temps monstrueux que l'on passe ici, je m'étire et grimace parce que j'ai mal partout ; je regarde en alternance le mur et le plafond. Et je pense. Beaucoup.

Je n'ai rien à faire d'autre que de me dire que j'ai peur, alors, comme cela finit par m'arriver dans ces situations je broie un peu du noir. Je déteste mes foutus schémas de pensée, je déteste avoir peur. Mais qu'est-ce que je pourrais penser d'autre actuellement ?

Je ne veux pas penser au futur, plus les jours passent, plus l'avenir semble se noircir.

Je ne veux pas penser au présent. Je suis enfermé sous terre, dans une pièce minuscule où l'atmosphère tendue m'asphyxie, sans moyen de sortir, et pour y voir qui ? Personne à l'extérieur, pas d'amis, pas de parents, qui nous croirais ? Mais si on n'essaie pas... et si on mourrait ? Je m'embrouille. Mon corps me hurle à chaque instant comment il déteste les cuves -parce qu'il ne faut pas exagérer, tout de même, on n'allait pas arrêter sous prétexte qu'on est ici ! Pas la moindre trace de Clem ou Félix, je suis inquiet pour eux.

Si j'élimine le futur et le présent, que me reste-t-il, le passé ?

Le passé, c'est sucré et pas de vagues à l'horizon.

Le passé, c'est de la crème chantilly dans les cheveux sans qu'on sache pourquoi, c'est les rires à trois en gribouillant la tête des gens sur un journal. Le passé c'est la tarte aux pommes le samedi après-midi et des caprices pour avoir une glace lorsqu'on sort au parc. Le passé c'est penser qu'on a talent de chanteur et beugler toutes les idioties qui nous passent par la tête tandis que maman et Sacha rêvent de me faire taire.

Sacha et SachaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant