(PDV de Sacha, le frère)
Je suis dans une grande salle blanche, une sorte de cabinet médical avec un médecin qui s'affaire autour de moi. Des posters avec des schémas et du jargon scientifique incompréhensible ornent les murs, commençant un peu à se décoller sur les bords. C'est étrange, de ce que j'ai vu de ce lieu, il parait entre l'hyper-modernité le début de décrépitude, comme si l'on avait à moitié rénové un très ancien bâtiment.
Les couloirs sont luxueux tapissés, propres, avec des lustres au plafond ainsi que des tableaux semblant de grande valeur. On dirait un manoir qu'un millionnaire excentrique aurait acheté, un peu sur un coup de tête, n'y venant que très rarement, laissant donc l'endroit prendre un peu la poussière, sans pour autant qu'il s'effondre.
À l'inverse, mon lieu de réveil, ainsi que celui où je me trouve actuellement, sort tout droit d'un livre de science-fiction, avec du carrelage froid, une odeur aseptisée, et un monde formé de différentes teintes de blancs. Des machines et équipements modernes et imposants, dont je n'ose même pas imaginer l'usage tellement ils semblent barbares, sont disséminés un peu partout. La peinture du plafond se détache par endroits témoignant de l'ancienneté des lieux. Tout est classé, rangé et nettoyé si impeccablement que l'endroit en parait lugubre et effrayant ce qui me met profondément mal à l'aise.Bref, je suis sur un tabouret, dans une sorte de cabinet médical, à me faire ausculter par un type aux lunettes rondes et aux branches violettes. Enfin, je me faisais ausculter, car à présent, j'attends juste qu'on me dise quoi faire tandis qu'il prend un tas de notes à toute vitesse sur un bloc-notes. Durant toute la durée de l'examen il m'a regardé d'un air franchement hautain, me donnant la désagréable impression de n'être qu'un stupide rat de laboratoire. Effet renforcé par les étranges tests que j'ai été contraint d'effectuer.
Outre les trucs basiques comme le stéthoscope, les réflexes, la taille etc..., j'ai dû faire différentes radios, on m'a mit un étrange casque sur la tête, orné d'une multitude d'électrodes, ainsi que des écouteurs sur les oreilles me diffusant des sons variés mais souvent si désagréables que j'ai grimacé. Après, on m'a donné une tablette où un logiciel s'est lancé me demandant à répondre à pleins de questions portant principalement sur de la mémorisation ou de la logique, je crois. J'ai été tenté de ne pas répondre honnêtement, mais je n'avais aucune idée de ce qu'on pourrait déduire de mon résultat. J'ai donc répondu sans mentir, me concentrant comme je pouvais, dans la mesure où j'avais une caméra positionnée à l'angle de la pièce, braquée sur moi, augmentant d'un cran non négligeable la tension que je ressentais déjà.
Je pensais ensuite que c'était fini, mais non. Le pire restait à venir. La chose que je redoute le plus à chaque fois que je vais chez le médecin. Et oui, je vous parle bien de l'effroyable, redoutable, cauchemardesque, inhumaine prise de sang. (à présent, criez misérables mortels) Quand j'ai compris ce qu'on allait me faire subir, j'ai commencé à paniquer et ai un peu essayé de me débattre, mais on m'a rapidement immobilisé et enfoncé l'aiguille dans le bras. Rien que d'y repenser je me sens mal, alors passons ce moment extrêmement pénible et...arg.
À présent, je fixe mes pieds nus posés sur le carrelage immaculé et glacé, en me demandant ce qui me retiens de m'enfuir. Pleins de choses en fait.
À commencer par la femme en noir qui est postée devant la porte et qui n'a pas l'air du genre très chaleureuse et bienveillante. D'après mon instinct de survie, mes chances de m'en sortir en me frottant à cette garde sont de zéro pourcent. L'idée me vient d'utiliser ma... particularité (appelons ça comme ça) -après tout j'ai bien réussi à me faire oublier par les idiots du collège- mais une partie de moi me dit que c'est une assez mauvaise idée.
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Sacha et Sacha
Teen FictionSacha et Sacha sont jumeaux. Ils partagent tout, leur nom, comme leur histoire. Un père inconnu, une mère qui les surprotège, des déménagements soudains et répétés. Rien de très inhabituel. Mais un jour qu'ils essayent de sympathiser avec les élèves...