Mischief's Reality

Chapitre 22

Loki et moi sommes arrivés à Sakaar ce matin, et alors que le soleil se couche nous sommes invités tous les deux à rejoindre le Grand Maître pour une soirée privée. D'après Loki, c'est ce qui nous attend pour l'entièreté de nos « petites vacances », comme il aime à les appeler.

Après nous être installés dans nos nouveaux quartiers, une suite tellement grande que je n'aurais même pas à croiser Loki si je n'en ai pas envie, il est donc temps de nous préparer pour la soirée. Alors que je sors de la salle de bain vêtue d'une tenue plutôt simple, les cheveux encore mouillés, la grimace de Loki me fait moi aussi grimacer.

— Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ?

— Tu es... commence-t-il. Mais enfin, gamine, tu ne vas pas aller à ta première soirée chez le Grand Maître dans cette tenue ! Tu veux qu'il nous fasse exécuter ? Quel faute de goût, sérieusement.

D'accord, j'ai compris. Peut-être que je pourrais faire un peu plus d'efforts. Je n'ai jamais fait attention à ce genre de détails, mais si Loki estime que c'est nécessaire...

— Qu'est-ce que je suis sensée porter alors ?

— Laisse-moi arranger ça tu veux, me répond-il en levant la main.

L'instant suivant, mon jean et mon pull ont été changés en une minuscule robe verte ultra moulante. Quand je me regarde dans le miroir, j'étouffe un cri.

— Non mais ça va pas ?

À mon tour j'effectue des modifications à cette tenue : je rallonge la robe, je la rends plus fluide. En me voyant faire, Loki semble un peu contrarié. Tant mieux ! Finalement après quelques instants à me regarder, il finit par tourner la tête.

— Ouais, on va dire que ça ira comme ça. Allons-y maintenant.

Les appartements du Grand Maître sont extrêmement vifs, colorés, et animés. Je ne sais même pas où donner de la tête. Loki semble le constater, puisqu'il esquisse un sourire avant de me dire :

— Tu vois, tu aurais loupé tout ça si tu avais suivi les ordres du Général Fury.

— Je ne crois pas qu'il soit général.

— Peu importe, répond-il en chassant cette idée d'un geste de la main.

Loki et moi avançons à travers la pièce bondée de monde, et de temps à autre il s'arrête pour saluer de vieilles connaissances. Je n'en reconnais pas la moitié mais je comprends en un regard à quel genre de personne j'ai affaire. Et ce ne sont pas des bonnes personnes. En même temps de la part de Loki, à quoi d'autre pouvais-je m'attendre ?

Quand de longues minutes plus tard le Grand Maître vient à notre rencontre, je dois me retenir de grimacer. Le maître des lieux me regarde de haut en bas d'un air qui ne me plait pas, avant d'esquisser un sourire.

— Et bien dis donc, ma jolie, tu as mis le paquet ! Wow !

À côté de moi, je crois voir l'habituel sourire malicieux de Loki se rétracter légèrement. De mon côté, je me contente de donner au Grand Maître un sourire forcé avant de fuir son regard.

— Loki, continue le Grand Maître en attrapant mon bras, je vais te l'emprunter une seconde. Elle et moi, on va aller danser !

Mais alors que le Grand Maître se retourne et commence à m'entraîner plus loin, le bras de Loki s'agrippe au sien dans un geste à la fois sûr et rapide. D'un air étonné, le Grand Maître me lâche et regarde Loki avec curiosité.

— Qu'est-ce qui te prend, l'ami ?

— Elle ne fait pas partie de notre marché, l'arrête Loki.

Sentant sûrement que la situation est près de dégénérer, Loki s'empresse de remettre un beau sourire sur son visage et regarde le Grand Maître d'un air malicieux.

— Laisse-moi mon petit jouet, mon ami, reprend-il ensuite. Tu en as des dizaines rien que pour toi.

Je n'aime pas la remarque, en tout cas pas vraiment, mais je ne dis pas un mot. Si ça peut m'éviter de sentir le Grand Maître se coller à moi, alors ça me va. Finalement après quelques instants plutôt tendus, ce dernier finit par sourire à son tour en levant les bras en l'air.

— D'accord Loki, comme tu voudras ! Bien, si vous voulez bien m'excuser j'ai des chats à aller fouetter maintenant.

L'instant suivant, le Grand Maître a quitté mon champ de vision et cette altercation est terminée.

Lorsque nous nous retrouvons un peu plus tranquilles ensuite, je ne peux cependant pas m'empêcher de revenir sur ce qui s'est passé.

— Dis-moi Loki, ose-je, la situation était plutôt... électrique.

— C'est moi qui t'ai trouvée, Maya, c'est moi qui te garde.

Éludant malgré moi le côté immoral et égocentrique de sa remarque, je penche légèrement la tête et esquisse un sourire.

— Est-ce que tu viens de m'appeler par mon prénom ?

— Peu importe. Maintenant dépêche-toi de me suivre.

La conversation est terminée. Loki m'entraîne avec lui vers un groupe de vieux amis, et c'est comme si les dix dernières minutes ne s'étaient jamais produites.