Mischief's Reality

Chapitre 40

Une fois de plus Thor ne rentre pas à la suite le soir venu, et Loki et moi en profitons allègrement durant une bonne partie de la nuit. Je frémis à chacun de ses gestes, de ses soupirs, de ses regards. Je suis à lui, entièrement.

Mais alors que je ne pourrais pas me sentir plus heureuse, allongée à ses côtés, je croise le regard de Loki et je n'y vois plus cette étincelle. La légèreté, la malice. Elles ont disparu.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demande-je en fronçant les sourcils.

— C'était la dernière fois.

Je ne suis pas sûre de comprendre. Les sourcils toujours froncés, je fais part de mon incompréhension.

— Je te demande pardon ?

— Toi... et moi.

Loki se redresse dans le lit, jusqu'à s'en extirper et remettre ses vêtements en me tournant le dos. Je me redresse donc à mon tour et avance jusqu'à lui, jusqu'à poser une main sur son dos. À mon contact je le sens frissonner, et Loki tourne brièvement la tête vers moi.

— Toi et moi ça doit s'arrêter, reprend-il néanmoins. Maintenant. Je ne suis pas bon pour toi, pas du tout. À cause de moi, tu prends des mauvaises décisions.

— C'est faux. Totalement faux.

Puisque Loki se lève complètement du lit j'en sors à mon tour, et viens me tenir droit devant lui pour le forcer à maintenir mon regard.

— Qu'est-ce qui te prend, Loki ? Pourquoi est-ce que tu gâches tout ?

— Maya, ça suffit ! Stop !

Loki attrape mes mains alors que j'allais les poser sur lui et la pression qu'il exerce m'étonne. Il me fait presque mal. Alors je secoue les mains pour qu'il me lâche et je tourne la tête de gauche à droite.

— Maya... je veux juste te...

— Quoi, l'arrête-je, me protéger ? C'est ce que tu allais me dire ? Mais Loki, je n'ai pas besoin d'être protégée. Alors tu sais quoi, écoute-moi bien : si tu veux me quitter, fais-le. Mais ne te cache pas derrière cette excuse, parce que je ne l'accepte pas. Je sais prendre mes propres décisions, et ça me désole que tu penses le contraire.

Alors, Loki baisse les yeux vers moi et je ne vois plus de colère dans ses yeux. Seulement... je ne sais pas, un peu de tristesse peut-être ?

— Si on continue comme ça, dit-il en soupirant, tu deviendras... comme moi.

— Et alors ?

Je soutiens son regard, sans défaillir. Je l'ai déjà dit et je le répète, je me fiche totalement de ce qui pourrait arriver. De la femme que je pourrais devenir. Je le veux ; je le veux lui et rien d'autre.

— Si ça doit arriver, dis-je donc, ça arrivera. Et qui sait, peut-être que c'est toi qui deviendras comme moi.

— Tu es bien trop optimiste.

Alors, j'esquisse un sourire et avance jusqu'à caresser sa joue.

— Je ne suis pas optimiste, réponds-je, je me fiche de ce qui peut se passer. Je veux être avec toi, c'est tout. C'est tout ce qui compte.