Chapitre 37

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Thor n'est pas rentré cette nuit. Ce n'est pas plus mal, car je ne suis pas sûre qu'il aurait aimé nous voir dans cette... position, Loki et moi. Allongés tous les deux dans le grand lit de la suite, j'ai finalement laissé tomber le canapé du salon pour un endroit bien plus confortable. Même si encore aujourd'hui, après avoir passé toute la nuit près de lui, je ne suis pas sûre de ce que ça veut dire. Pour moi, comme pour Loki. Est-ce que ça avait du sens ? Je veux dire, un véritable sens ?

Je repense à la première fois où je l'ai vu, quand je croyais qu'il n'était qu'une simple image dans mon esprit. Avant de le connaitre, d'arriver dans cette réalité je ne voyais pas du tout les choses de la même manière. Il ne m'avait jamais réellement intéressée, il était « le méchant » des histoires que je pouvais voir à la télé. Mais dans cette réalité, tout est différent. Il est différent. Et je n'arriverais plus à refouler ce que je ressens, plus maintenant.

Mais alors que je pense à tout ça, mes pensées dévient vers autre chose. Quelque chose de plus dur. Je repense à toutes les personnes enfermées dans les quartiers des gladiateurs, des gens sans défense qui n'ont rien fait qui justifierait leur esclavage. Car c'est bien ce qu'ils sont, des esclaves. Alors, je me tourne vers Loki et même s'il a encore les yeux fermés, je chuchote près de lui.

— Loki ? Loki ?

— Hm ??

Les yeux toujours fermés, il se tourne vers moi et se met à sourire.

— Si tu en veux encore, me dit-il, tu n'as qu'un mot à dire.

— Non, le gronde-je en riant, arrête ! Non vraiment, j'étais en train de penser à quelque chose.

Alors, Loki finit par ouvrir les yeux et fronce un peu les sourcils.

— Et à quoi, Darling ?

— Le Grand Maître, dis-je alors, il n'a personne pour le protéger. Je veux dire, personne ne lui est vraiment loyal, si ?

— Je suppose que non, me répond Loki, si on part du principe qu'il les menace de les tuer s'ils ne les écoutent pas. Et crois-en mon expérience, ce n'est pas comme ça qu'on s'attire les faveurs du peuple.

Voyant que je ne réagis pas à sa petite blague, Loki attrape mon menton et le tourne vers lui pour pouvoir me regarder.

— À quoi tu penses ?

— Je pense à ce que tu m'as dit il y a quelques jours, réponds-je. Sur le fait qu'il n'y a rien de mal à déposséder les forts pour donner aux faibles.

— Oh... reprend Loki en souriant. Je connais ce regard.

Je plante alors mes yeux dans les siens, avant de hausser les épaules et de sourire à mon tour.

— Tous ces gens méritent mieux qu'un chef comme le Grand Maître. Ils méritent la liberté. Et moi, je suis en mesure de la leur donner. Alors pourquoi devrais-je y renoncer ?

Mischief's RealityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant