Alors maintenant, c'est comme ça : on se bourre le crâne de fausses idées, espérant un jour les voir se réaliser. On devient les pantins de cette société, incapables d'agir pour nous-mêmes. Nos vies se construisent sous le poids des regards, des jugements, et des attentes des autres. On ne sait même plus ce que l'on veut réellement. Au fond, on se cherche, mais tout ce qu'on trouve, c'est un vide immense, un néant qui nous avale lentement.
On ne croit plus en rien, mais on écoute tout. Toutes les conneries, toutes les paroles jetées sans réflexion. Les insultes, les comparaisons, les rumeurs : les Kooks contre les Pogues, les riches contre les pauvres, les bons contre les mauvais. On classe, on juge, on oppose, et on s'oublie. Tout cela n'est qu'un écho insupportable d'une humanité qui se dégrade.
C'est triste de voir à quel point notre espèce, au lieu d'évoluer, s'effondre un peu plus chaque jour. L'amour, par exemple. On n'y croit plus. On l'a trop idéalisé, déformé, et on a fini par en être écoeurés. On voulait des contes de fées, des étincelles dans la nuit, mais à force d'attendre, on s'est brûlé les ailes. Maintenant, nos cœurs sont fermés à double tour, incapables d'aimer vraiment. On est devenus des éclopés des sentiments, des vagabonds émotionnels.
On est comme ces chiens abandonnés sur le bord de la route. Les voitures passent, nous évitent, mais un jour, l'une d'elles ne freinera pas. Alors on erre dans ces rues, cherchant quelque chose à quoi se raccrocher. On laisse derrière nous des bouteilles vides, des fragments de verre éparpillés, comme nos âmes brisées. Ces débris sont les témoins silencieux de nos luttes intérieures, de nos rêves éclatés.
Et pourtant, je me laisse encore guider par le vent. Parce qu'à force de ne plus savoir où aller, je préfère laisser faire le destin. Peut-être qu'un jour, ce foutu sourire s'accrochera à mon visage, peut-être qu'il illuminera à nouveau mes jours. C'est un "peut-être" fragile, mais c'est tout ce qu'il me reste.
Ce qui me déchire le plus, c'est qu'on ne fait rien pour changer. On reste là, assis au milieu de nos problèmes, comme paralysés. On se plaint, on ressasse, mais on n'agit pas. On n'essaye même pas. Aller au-delà de nos pensées, affronter nos peurs, sortir de notre torpeur... tout cela semble hors de portée. Pourtant, rêver, c'est beau, mais réaliser, c'est mieux. Ce n'est pas en étant spectateurs de nos vies que les choses vont changer. Mais comment croire en nous alors qu'on ne croit plus en rien ?
C'est peut-être pour ça que j'ai choisi de suivre ces foutus Pogues. Parce qu'à défaut de savoir où je vais, je me dis qu'être avec eux, c'est mieux que d'être seul.
Les amis, ce sont ces anges silencieux qui nous relèvent quand nos ailes sont brisées, quand on oublie comment voler. Peut-être qu'ils arriveront à redonner un sens à ma vie. Peut-être qu'ils m'aideront à décoller les fesses de cette chaise pour enfin affronter mes démons.
Parce qu'à la fin, on n'a que nous. Nous, et ceux qui marchent à nos côtés. Et peut-être que, juste peut-être, avec eux, je pourrai réapprendre à croire. À aimer. À vivre.

VOUS LISEZ
Outer Banks - Tome 1
FanficAïkida, une jeune Kook tiraillée entre les attentes de son monde et ses propres désirs, décide de briser les barrières de sa vie dorée pour rejoindre les Pogues dans une quête aussi fascinante que périlleuse : une chasse au trésor légendaire. Pour e...