Save Me [BTS] - TERMINÉE

40. Métro

40.

Le métro est plein, et même si j'avoue que j'aurais pu acheter un titre de transport, j'ai fraudé avant même de m'en rendre compte.

Je me faufile entre les personnes présentes afin de trouver un espace, certes réduit, mais un espace vide me permettant de me tenir.

Un vrai miracle.

Mon sac est remplis de courses que j'ai faite pour l'anniversaire de mon meilleur ami, grâce au petit boulot fournit par J-Hope, je peux prendre un peu d'indépendance vis à vis de mon frère.

D'ailleurs il faudra que je revoie les différents plannings que le danseur m'a donné, j'ai cru y voir une erreur.

J'allais brancher mes écouteurs à mon téléphone quand je reconnais une voix rauque qui me tétanise.

- Oui je l'ai retrouvé, mais elle habite qu'avec des jeunes hommes. J'avais l'impression d'en connaître 3 en plus de son frère et de son ami là. Oui, le jeune voyou.

Ma respiration se bloque dans ma gorge et je n'ose pas tourner la tête vers l'homme qui parle au téléphone.
Son rire gras me fait frissonner alors que ses paroles sales entachent mon propre nom :

- Comment veux-tu qu'elle ait pu s'en sortir ? Ce n'est qu'une abrutie de gamine qui a été balancée dans la vie. Elle se prostitue sûrement. Mais je suis son père, je me dois de lui faire payer ses erreurs.

Je sens mon estomac se retourner et mes boyaux réclament une évacuation rapide.

Il parle de moi.

Il veut me détruire encore et encore.

- Mademoiselle vous allez bien ?

Je me force à sourire au point que les muscles de mon visage me font mal au vu de l'effort que ça me demande.

Je hoche la tête et m'incline légèrement en guise de remerciements envers la femme inconnue qui s'inquiète de mon état.

Ce n'est pas le moment d'attirer l'attention.

Ce n'est pas le moment de se faire repérer.

Un arrêt, les portes s'ouvrent et j'entends la voix de mon géniteur s'éloigner. Il vient de sortir de la rame.
Le métro se remet en route, mes jambes sont raides, je sens de la sueur parcourir tout mon dos.

Il était là, à quelques pas de mois.

Il parlait de moi.

Il était si près.

Ce gros porc.

Ma tête me lance brutalement et le sol me semble bien proche.

- Yah !

- Omo !

Du bruit, tant de bruit, mes oreilles sifflent et la seule chose que je vois ce sont les souliers des passagers.

Je ne sens plus rien.

Est-ce que ma main bouge ?

- Mademoiselle ?

- Prévenez le conducteur !

- Appelez une ambulance ?

- Elle a quoi la madame ?

- Ne regarde pas.

- Elle s'est écroulée d'un coup !

Je suis si horrible, ils vont s'inquiéter. Mais si maintenant je fermais les yeux, est ce que mes terreurs nocturnes s'arrêteront ?