Dans Ses Yeux

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La nuit est tombée et chacun reste dans sa boutique respective. Ada toujours recroquevillée sur elle même, Daryl faisant les cent pas, explosant plusieurs étalages, sous l'emprise de la colère.

Il finit lui aussi par s'asseoir, ressassant l'altercation qu'il a eu avec la jeune femme. Puis, il se lève et ramasse un des petits sac en papier kraft qu'il vient de balancer au sol.
Il le remplit de différentes douceurs.
Se rasseoit et allume une cigarette.

Lorsqu'il la termine, il rejoint la porte de la confiserie, et traverse à son tour la galerie marchande.

Daryl :

Faut que j'aille voir la blonde et lui dire que j'ai été trop loin. Mais bordel, j'y arrive pas!!
Elle peut pas faire comme-ci tout était facile ou drôle. Elle peut pas jouer avec moi comme ça. Je sais que ça l'amuse de me faire vriller, mais là c'est trop.
On vit dans un monde où tout à foutu le camp, où plus rien n'a de valeur. La seule chose qui nous tient en alerte, c'est ce putain d'instinct de survie. Alors la voir jouer à la morte, sachant qu'elle peut y rester à n'importe quand, et que d'autres y sont restés avant elle... J'ai pas supporté. Depuis qu'elle est là, je suis sans arrêt en train de me remettre en question, à cogiter, à devoir dompter mes peurs..

Je traverse pour aller dans le salon de coiffure. J'ouvre la porte et mes yeux se posent aussitôt sur elle. Elle relève la tête de ses genoux et je constate qu'elle a les yeux rouges, encore larmoyants. Elle n'arrive même pas à me regarder en face. Son regard est fuyant. Je lui fais peur...
Pfff... Je m'en veux encore plus.

Je vais m'asseoir à ces côtés et lui tend la poche en papier que j'ai rempli de bonbons.
Elle comprend pas.
Un morceau de paradis, je lui dis.

-En fait, tu écoutes absolument tout ce que je dis, même quand j'ai l'impression que tu es ailleurs.. Me dit elle.

Je réponds pas. Mais, je pars sur autre chose j'aurai pas dû dire ça...
Elle ferme les yeux et secoue la tête comme pour me dire que c'était pas grave. J'aurais pas dû le dire comme ça, en fait.
Mais c'est vrai que si je t'avais tuée d'office dans cette épicerie, j'en serai pas là aujourd'hui.

Elle me répond tristement il est pas trop tard... T'en es où aujourd'hui ?

- si c'est trop tard. Je suis.. Vulnérable.. Je crois que c'est le bon terme.

Elle laisse échapper un soupire ironique. Vulnérable ? Tu es la personne la plus courageuse et la plus forte que je connaisse .. Et je crois que j'ai fini par croire que c'était vrai aussi pour moi.. Comme l'impression que rien ne peut arriver...parce que... Parce que c'est toi. Une sorte d'équipe qui peut absolument venir à bout de tout..

Je reprends, justement je suis vulnérable, parce que c'est toi aussi.
Je me mords  les lèvres, comme pour ravaler ce que je viens de dire. La cave, les ravitaillements où tu sers d'appât sur pattes, ton ascension au dessus du centre commercial.. Tout ça, ça me fait pas rire. Ça, ça me fait peur!

Ada :

Il s'ouvre, il me dit ce qu'il ressent. Je joues avec l'une de ses peurs, alors que je sais pertinemment ce que la perte et l'abandon peuvent signifier pour lui. Je me sens honteuse et stupide.
J'aurais pas dû faire ça... Je suis la reine des connes, mais je te l'apprend pas.

Je le vois sourire et secouer le paquet de bonbons, qu'il a ramené. Je plonge ma main dedans, et lui tend celui que je viens d'attraper. Il fait la même chose et on échange nos confiserie, comme deux gamins, dans une cour de récréation.
Il attrape mon épaule opposée à la sienne et me fait basculer sur le côté, je me remets aussitôt à pleurer. Il me dit : hors de question que je gaspille une flèche pour toi et t'iras nulle part, tant que jai pas percé le mystère Wilson !
Il reste un petit instant comme ça, et j'arrive progressivement à me calmer.

Il finit par se lever et se dirige vers les bacs à laver les cheveux. Y a de l'eau ? Me demande t-il ?
Puis, il tourne le robinet, ayant lui même la réponse à sa question. Elle est froide, mais ça dépanne.

- ouais c'est pas une mauvaise idée, je vais nettoyer tout ça et me changer, lui dis-je.

- je retourne en face que tu sois tranquille et je reviens quand t'as fini.

J'acquiesce en hochant la tête et j'essai en même temps, de retirer mon élastique, emmêlé dans mes cheveux, plein de sang. Je m'agace rapidement et je le vois sourire en me disant c'est le bordel là-dedans !

Il s'approche et tente de défaire le sac de noeud qui s'est créé. Il finit par en venir à bout avec beaucoup de patience et de douceur. Il remet tous mes cheveux sur un côté et je sens son pouce passer sur ma nuque. Surprise par ce geste sensuel, je me retourne brutalement et croise son regard perçant. Je me noie un instant dans le bleu de ses yeux et je me surprend à loucher sur ses lèvres avec envie. Mon cœur vient de s'accélèrer brutalement et semble s'arrêter au même instant, quand je le vois s'éloigner en direction de la sortie.

Putain, il s'est passé quoi là ?

Je me lave les cheveux et je fais également ma toilette. Une fois terminée, je réalise que j'ai pas mon sac à dos et que j'ai rien à me mettre...
Je prend une serviette du salon, que j'enroule autour de moi, quand je l'entend frapper à la porte
Tu vas avoir besoin de ça, me dit il sans me regarder en me tendant mon sac à dos.

Je farfouille dedans pour récupérer des sous vêtements propres que j'ai pris plus tôt dans la boutique. J'enfile un ensemble bleu marine. Dans le reflet du miroir, je vois Daryl jeter un coup d'œil discret en ma direction, quand je retire la serviette et que je mets ma culotte et mon soutien gorge. Ça me fait sourire, mais je ne relève absolument pas. Je termine en enfilant un pantalon et un t-shirt.
Je remercie Daryl et je traverse à mon tour, pour lui laisser de l'intimité.

Il revient plus tard, propre et changé à son tour. On apprécie tous les deux d'avoir retrouvé un semblant d'apparence normale. J'ai allumé un feu pour avoir de la lumière et nous réchauffer.
Daryl cherche quelque chose dans son sac et finit par me donner mon sweat noir à capuche. Il s'excuse j'ai pas pris le temps de le laver, depuis que tu me l'as prêté.
Je souris et l'enfile. L'odeur de l'archer est toujours présente sur le textile et m'enveloppe rapidement.
Puis, mes yeux se posent sur l'inscription du sweat noir "Luxx".
J'ai un temps de réflexion, puis je plonge à mon tour dans mon sac.

-moi aussi, j'ai deux choses pour toi. Lui dis-je.

Je lui tend la première et Daryl découvre un veston sans manches, avec deux ailes au dos du vêtement, supposées évoquer mon propre tatouage. Je l'ai dérobé dans le boutique de cuir qu'on a visité à l'entrée.

Il l'essaie et semble l'apprécier.
Il n'a pas le temps de me remercier ou de dire quoi que se soit, que déjà, je lui tend, la deuxième chose.

Une photographie un peu abîmée à force de traîner dans le fond de mon sac. Je scrute attentivement Daryl au moment où il est découvre le cliché.

Il la regarde, puis qu'est ce que...?
Mais c'est...

-oui.. C'est moi Daryl.. Voilà, ce que je suis..

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Coucou,

Prochain chapitre, Wilson vous dévoile son identité
Vos pronos ?
Bises

Je t'ai retrouvé...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant