Avance

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Ada :

Je suis restée quelques temps assise sur ma branche d'arbre. Puis, lorsque que les grognements des morts se sont faits plus rares, je suis descendue et j'ai commencé à marcher dans la nuit sombre, en direction de l'étoile.

Plusieurs kilomètres plus loin, j'ai trouvé une voiture abandonnée, le long du bois. Discrètement, je me suis glissée dedans, arme à la main, pour me reposer un peu.

L'aube se lève. Il est temps de partir. Un rôdeur traîne autour de la voiture. J'ouvre la portière et lui éclate la tête entre le montant de la voiture et la vitre. Sa tête explose, projetant des restes sur moi.
Je repousse son corps inerte avec un coup de pied.

L'air est frais et humide. Si mes amis sont passés par là, ils auront forcément laissés des empreintes au sol.
Je ne sais pas vraiment par où commencer.

Je vais déjà commencer par laisser mes propres traces. J'enfonce mes bottes dans le sol pour laisser leurs empreintes, puis j'écris sur le pare brise de la voiture qui m'a abritée une partie de la nuit :
"Wilson-- >Nord".

Je retourne dans la forêt, afin de passée plus inaperçue et j'entame ma route.

Je marche depuis plusieurs heures. J'ai dû à plusieurs reprises me cacher, pour duper les morts, trop nombreux, pour que je tente de les tuer.

Je fais une pause. Le soleil est très haut dans le ciel et je déduis que je suis à la moitié de ma journée. Je dois dès à présent trouver où passer la nuit.

J'avale un peu d'eau en espérant pouvoir remplir ma gourde bientôt.

Je repense aux buts que je me suis fixés afin de ne pas perdre la détermination que j'avais ce matin.
Survivre dans les bois est bien plus complexe que ce que j'avais imaginé.
En ville, les nombreux bâtiments permettent de trouver un refuge rapidement. Même si les morts y sont plus nombreux, pour moi c'était plus simple.
En forêt, tout se ressemble, il n'y a rien pour se cacher. Pas de nourriture. Le moindre bruit me fout la trouille.
Je repense à la fille de Carol, qui n'a pas survécu à son séjour dans les bois, puis au gosse qu'était Daryl, il y a plusieurs années... Comment a t-il pu survivre seul en forêt pendant neuf jours ?

J'espère juste que je continue à marcher dans la bonne direction... Je marche depuis si longtemps en évitant de faire trop de bruit, que je ne sais même pas si je suis dans le bon sens.

Au loin, j'aperçois une structure de bois. Je découvre un mirador conçut pour la chasse.
Ça fera l'affaire me dis je en moi même. Ils ne grimperont pas à l'échelle.
Je m'installe et attend que la nuit s'installe et passe le plus vite possible.

Le ciel est à présent sombre, mais aucune étoile. Bordel de merde, les nuages sont trop nombreux.
Je commence sérieusement à paniquer.

Si je ne sais pas dans quel sens je marche, j'y arriverai jamais.
De colère, de fatigue, de peur je laisse échapper quelques larmes.
Avoir goûter à cette famille pour qu'on me l'arrache ensuite..

Je suis dehors depuis seulement deux nuits et déjà je ne supporte plus ma solitude. Je suis ridicule. J'ai tenu tellement plus longtemps auparavant.

Je frappe le côté du mirador avec ma botte, pour décharger cette frustration.

Évidemment, le bruit a alerté une carcasse.
J'entends ses ongles gratter le bois du mirador et ses putains de grognements infernaux.
Je saisi mon couteau, je me penche le long de l'échelle et lui plante ma lame sur le sommet du crâne.

Ferme ta gueule!! Je lui crache.

Le temps passe, le ciel est toujours couvert. Le vent se lève et la pluie tombe.

Génial.... Puis, effectivement je me dis que c'est une bonne nouvelle.
J'ouvre ma gourde, que les gouttes de pluie puissent s'y introduire et je scrute le ciel, priant pour que le vent chasse un temps les nuages. Je dois repérer l'étoile.

Où est elle ??

Je suis à présent complètement trempée, quand enfin je la vois. Elle est là aussi scintillante que la veille. Je suis sur la bonne route. Je finis par pleurer de joie, cette fois.
Je vais y arriver.

J'ai eu froid cette nuit. Vraiment froid.
En partant de mon mirador, je répète ma manœuvre déjà effectuée près de la voiture. Je laisse mes traces de bottes et avec le sang du rôdeur j'inscris toujours mon nom et ma direction.

Je continue, je dois continuer.

Je cherche souvent au sol et aux alentours si je vois quelque chose qui pourrait me laisser supposer que les autres sont passés ici. Mais rien...

Si Daryl était là, il saurait précisément ce qu'il faut faire. Je repense aux jours où il m'avait emmenée chasser dans les bois. On traquait des animaux, pas des hommes, des femmes et des enfants.

Je suis perdue dans mes pensées.

Une seconde d'inattention et je dégringole dans une espèce de trou. J'ai à peine le temps de réaliser que je suis tombée dans une sorte de fosse à rôdeurs, que déjà l'un d'eux se jette sur ma jambe.
Ils doivent être une dizaine à ramper sur le sol, ou à s'être ensevelis eux même dans la boue, à force de piétiner. Je n'ai pas réellement le loisir de les compter.

L'odeur est insoutenable. Les morts grouillent dans ce trou comme des fourmis.

Je distribue des coups de pieds, faisant exploser leurs crânes. Je m'accroche à une racine qui sort de terre pour me hisser en dehors de ce trou.

Mon pied glisse sur la terre boueuse. Mon genou se blesse sur la racine, faisant un trou dans mon pantalon. Je reprend un appui plus solide cette fois, et m'extirpe de la fosse à quatre pattes.
Je fais plusieurs pas dans cette position, totalement paniquée par ce qui vient de se passer.

Je me retourne et continue de marcher à quatre pattes en regardant ce trou de la mort.
Je m'arrête enfin et reprend ma respiration.

Mon genou saigne mais ça ira. Je pars en courant, le plus vite possible.
Lorsque je pense être suffisamment loin, je m'arrête et reprend mon souffle.
J'ai plus le temps de trouver un abri. Si je me fais surprendre par la nuit se sera trop tard.
Je jette un coup d'œil aux arbres afin d'en trouver un qui pourra m'accueillir pour la fin de la journée et la nuit.

Pas possible ici, les troncs sont beaucoup trop larges et haut.

Je suis dégueulasse, pleine de boue et de reste de cadavre. J'ai l'odeur des morts qui empeste sur mes vêtements. Si mon estomac était plein, je crois que je pourrais vomir de dégoût.

Je me déshabille et change de vêtements. Je peux pas jeter mon sweat, c'est le seul vêtement chaud que j'ai.
Je change de pantalon et j'enfile le seul débardeur qu'il me reste. Je remet ma veste en jean qui a été protégée par mon sweat.
Avec quelques feuilles j'essaie de décrasser mon visage et mes mains.
C'est pas terrible.

Je marche quelques centaines de mètres et trouve enfin l'arbre parfait Je grimpe sur le jeune chêne et me cale sur l'une des plus larges branches.
Pour calmer un peu ma faim, je trempe mes doigts dans le beurre de cacahuète mais j'ai rapidement envie de rendre.

J'attend que la nuit se lève.

Troisième nuit dehors. Je les compte car je refuse de perdre la notion du temps. Pourtant cela fait bien longtemps que je ne sais plus quel jour on est.

J'espère que la nuit passera vite car, je ne fermerai pas l'œil encore.
Le risque de chuter de l'arbre est trop important.
Je prends mon MP3 et me prépare à une longue nuit.

Je t'ai retrouvé...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant