Chapitre 8

952 85 0
                                    

Joy

De ma vie entière (enfin, de ce que je me souviens), je pense que je n'ai jamais eu autant envie d'aller quelque part. J'ai l'impression d'être un Phénix qui renaît de ses cendres et que tout ça est grâce à Ash. Je sais que je place beaucoup d'estime en lui alors que je ne lui reparle que depuis deux jours, mais je sais que la clé de toute cette merde vient de lui. Il est mon seul espoir pour un futur meilleur. Je sais que grâce à lui, j'ai pu échapper à ma famille une première fois alors je ne vois pas en quoi il serait si difficile de renouveler l'expérience une fois de plus. De même, il semble être au courant de l'empoisonnement que mes proches ont sur ma vie donc d'une certaine manière, il me comprend. C'est fou, mais même sans le savoir, j'ai le sentiment que quelques années plus tôt, il était là pour me soutenir. Il était cette épaule sur laquelle je pouvais m'appuyer en cas de faiblesse. Je ne me souviens peut-être de rien, mais je le sens. Je sais que je peux placer mon entière confiance en lui et qu'il ne me décevra pas.

En réalité, peut-être que je donne trop d'importance au fait de retrouver la mémoire et que ce que je cherche réellement est d'échapper à cet environnement néfaste qui m'entoure. Mais bon, je pense que c'est un peu des deux puisque malgré tout, j'ai envie de savoir ce qu'il s'est passé pour que je m'en retrouve ainsi aujourd'hui. Encore une fois, Ash est la solution à mes problèmes (et puis je ne vais pas mentir, le beau motard dégage un charme fou rempli de danger et de dureté).

Après au moins une demi-heure de trajet dans un bus presque vide, je finis par descendre à l'arrêt le plus proche du bar appartenant aux Hells Angel. Lorsque je descends, je peux bien voir le regard réprobateur du chauffeur qui doit certainement se demander quelle folle je fais pour aller me balader dans cet endroit seule. C'est vrai que personne ne vient jamais ici et les motards n'ont pas une bonne réputation. Mais je suis certaine que jamais je me serai rapprochée dans le passé de ce club si je n'étais pas sûre à cent pour-cent que je ne courais aucun risque. J'étais peut-être à la ramasse, mais je n'étais certainement pas suicidaire...enfin, qui sait, je ne me souviens de rien.

Quelques minutes de marche plus tard, j'arrive devant le bar en question et remarque que contrairement aux deux autres soirs, beaucoup moins de motos sont présentes sur le parking. Peut-être que ça vient du fait que nous sommes dans l'après-midi et que certains d'entre eux doivent travailler...Bien sûr que certains travaillent. Ce n'est pas comme si être motard était un métier.

Comme chaque fois que j'entre dans ce lieu, je prends une grande inspiration avant de pousser la porte. L'endroit semble sans vie contrairement au soir. Seules quelques personnes s'y trouvent et ça ne m'étonne même pas de les voir la bière à la main alors qu'il est l'heure du goûter. Mon péché mignon, ce sont les gâteaux, alors je ne vois pas pourquoi le leur ne pourrait pas être la bière (même si je trouve ça étrange de s'alcooliser dès l'après-midi). Mais bon, qui suis-je pour juger ?

Assit à la même table que d'habitude, je trouve Ash, en pleine discussion avec son ami dont j'ai oublié le prénom. Je pense qu'il s'appelle Kaï, mais je n'en suis pas sûre. J'avance alors dans la direction de leur table en ignorant les regards des autres clients qui me fixent d'un air étrange. J'ai l'impression d'être une bête de foire chaque fois que je mets les pieds dans cet endroit. Chaque fois, j'ai le droit à leurs regards et à des chuchotements sur mon passage. Je dois avouer que je suis quand même gênée puisque lors de ma venue ici pour la première fois (enfin façon de parler), Ash et moi nous sommes donnés en spectacle devant tout le monde. Maintenant, c'est compliqué de ne pas rougir quand on pense au fait que j'ai étalé ma vie devant un bar rempli de personnes dangereuses appartenant à un club. J'avoue que même si je fais confiance à Ash, les mots "clubs de moto" me terrifient à chaque fois que je me rappelle que c'est un mot qui résume une partie intégrante de sa vie. À aucun moment, je ne juge ses choix de vie et d'avenir, je dis juste que les clubs (surtout le sien) ne sont pas réputés pour être des anges et c'est tout à fait compréhensible que je flippe lorsque je viens ici. Ça s'appelle l'instinct de survie.

The Flame Of MemoriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant