Chapitre 39

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Joy

Dire que j'ai mal à la tête serait un euphémisme. J'ai l'impression qu'un concert de rock se joue dans mon crâne alors même que je n'ai pas ouvert les yeux. Je me sens faible... Tellement faible. Mais le plus douloureux, c'est ma gorge. Non seulement, elle est terriblement sèche, mais si on ajoute à ça le fait que j'ai crié à m'en déchirer les cordes vocales, ça donne une affreuse douleur.

Je sais que je suis réveillée, mais je ne parviens pas à faire le moindre mouvement ni même à ouvrir les yeux. C'est finalement au bout de quelques minutes que ces derniers parviennent à s'ouvrir avant de devoir s'adapter à la lumière du jour qui filtre à travers les rideaux. La première chose que je vois, ce sont mes mains, dont l'un de mes doigts est relié à une machine. C'est vrai que je n'y avais pas fait attention plus tôt, mais le bruit de ma fréquence cardiaque résonne derrière moi.

Je me trouve dans une chambre d'hôpital.

Ça veut dire que nous nous en sommes sortis. Que Raphaël nous a laissé tranquille et que nous sommes désormais libres de vivre nos vies comme ça nous chante. Je me sens soudainement mieux respirer tellement un poids énorme vient de tomber de mes épaules. J'ai l'impression de revivre tellement mon soulagement est intense.

Un mouvement sur ma droite attire mon attention et malgré la douleur que me procure ce geste, je tourne la tête dans sa direction. Je m'attendais à trouver Ash, mais c'est finalement Kaï et Pearl qui se tiennent à mes côtés visiblement rassurés. Le dernier souvenir qui me reste est d'avoir entendu un coup de feu et aperçu le visage de Kaï. Il nous a sauvé et désormais, tout est terminé.

- On y est arrivé, je murmure faiblement en faisant un sourire.

J'ai envie de danser de joie tellement je me sens soulagée. Putain, on y est arrivé ! On va pouvoir vivre heureux une bonne fois pour toutes.

- Comment tu vas ma belle ? me demande Pearl en me prenant la main.

Elle et Kaï paraissent tellement fatigués et soulagés. On dirait qu'ils viennent de se prendre dix ans d'un coup. Ils ont dû avoir la peur de leur vie. Surtout que Kaï se trouvait à mes côtés lors de l'explosion du chalet. J'espère d'ailleurs que ce dernier n'est pas trop en mauvais état.

- J'ai mal partout, mais je vais bien, je dis tandis que Kaï m'aide à me redresser. On s'en est sorti.

Je me sens tellement soulagée et tellement heureuse. Cette histoire sera bientôt mise de côté et on va pouvoir reprendre nos vies. J'ai bien cru qu'on allait mourir, mais finalement, nous allons vivre. Certes, ça sera avec ces atroces souvenirs, mais on pourra se dire que nous avons survécu au pire. C'est le plus important.

- Ça fait combien de temps que je suis ici ? je demande.

Vu la taille de leurs cernes, ça doit faire plus que quelques heures. Pearl reste à l'écart tandis que Kaï me sert un verre d'eau que je bois d'une traite. Ça fait énormément de bien et me soulage la gorge. Je me sens prendre de plus en plus d'énergie, mais je reste malgré tout faible.

- Un peu plus de deux jours, me répond le motard. Les médecins ont dit que physiquement tu devrais rapidement t'en remettre et que ton cerveau à simulé un coma pour échapper au traumatisme que Raphaël était en train de te causer.

Oui, physiquement je devrais m'en remettre. Mais qu'en est-il du mental ? Ce qu'il s'est passé est bien trop traumatisant pour que je puisse vivre sans séquelles. Après tout, Raphaël était à deux doigts de me... Rien que me remémorer de cet affreux moment me donne envie de vomir et de prendre une centaine de douches pour effacer la sensation de ses mains sur mon corps. La sensation de son doigt, me pénétrant...

The Flame Of MemoriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant