Ash
Plus le temps avance et plus je me dis que tout va pour le mieux. Certes, Raphaël court toujours et nous sommes tous sous pression de n'avoir aucune nouvelle, mais le reste avance plutôt bien. Notre relation avec Joy avance ainsi que la route pour retrouver ses souvenirs. Je le sens, nous y sommes presque. Tout remonte de plus en plus régulièrement et je dois même dire qu'en ce moment, presque tous les jours une nouvelle bride de son passé remonte à la surface. Alors qu'avant-hier, c'était le soir de ma demande pour qu'elle devienne ma régulière, hier c'était un moment torride sous la couette.
Je ne vais pas mentir, je suis tellement heureux que tout rentre dans l'ordre peu à peu. Après ça, il ne nous restera que la menace de Raphaël à éliminer avant de pouvoir enfin vivre comme bon nous chante.
Cet après-midi, Kaï m'a proposé de l'accompagner à la salle de sport et j'ai refusé parce que je voulais rester près de Joy. Hors de question que je la laisse seule alors qu'un putain de psychopathe en a après elle. Malheureusement, mon meilleur ami ne l'a pas entendu de cette façon et a envoyé un message à ma petite amie pour la mettre au courant de la raison de mon refus. Depuis, elle m'oblige à accepter parce que, d'après elle, je ne dois pas m'empêcher de vivre à cause de ces menaces. Et puis, elle a bien insisté sur le fait que nous ne pouvons pas non plus rester ensemble tout le temps dans l'attente qu'il arrive quelque chose. C'est vrai que c'est ridicule d'être autant sur ses gardes, mais je ne peux m'en empêcher. J'ai cru voir Joy mourir une fois et je refuse que ça recommence sous prétexte que j'ai voulu faire un peu de sport. Mais bon, on sait tous que je suis faible et que je ne peux rien refuser à ce petit bout de femme qu'est Joy. Du coup, je n'ai pas d'autre choix que de prendre mon sac de sport et de quitter le chalet.
Bien sûr, avant de partir, je me déplace jusqu'au canapé où ma belle se trouve en train de lire. Je la prends dans mes bras puis l'embrasse avec passion comme si je m'apprêtais à partir faire la guerre (non, je vais juste faire du sport avec mon crétin de meilleur ami).
- Tu es sûre de vouloir rester seule ? Parce qu'il suffit d'un mot de ta part et je reste, je commence.
Je n'ai pas envie de la laisser seule et sans défense. Putain, ma pire crainte serait que je rentre dans quelques heures et qu'elle ne soit plus dans la maison. Si ça arrivait, je ne suis pas sûr que je saurai comment réagit.
Joy m'offre un grand sourire puis me caresse la joue du bout des doigts.
- Ash, ça fait dès jours et dès jours que nous n'avons pas de nouvelles de lui. Tu peux très bien t'absenter deux heures, il ne va rien se passer.
Elle a beau vouloir me rassurer, ça ne fonctionne pas. J'ai bien trop de craintes qui sommeillent en moi pour passer outre le fait que je suis en train de la mettre en danger en la laissant sans protection. J'aurai au moins dû demander à Pearl de venir. Cette dernière sait se battre et manier un flingue.
- Et s'il profitait que je ne sois pas là pour passer à l'acte.
Elle me fait les gros yeux comme si j'étais en train d'exagérer. Oui, je sais, je pars pour deux heures et non cinq jours, mais deux heures ça reste quand même énorme. Le pire, c'est que je suis certain que Raphaël nous surveille encore et qu'il va rapidement comprendre que je l'ai laissé seule et sans défense. C'est peut-être ça qu'il attend finalement depuis tout ce temps...qu'on se sépare. C'est vrai que ça serait beaucoup plus facile pour lui si je laissais Joy sans protection.
- Dans ce cas-là, je sais que tu caches un flingue dans ton tiroir à chaussettes, et même si je ne sais pas m'en servir, je trouverai, me dit Joy comme si c'était la chose la plus banale qui soit. Je dois certainement avoir les yeux écarquillés puisqu'elle reprend. Ne me regarde pas comme ça, j'ai fait des lessives cette semaine et on ne va pas dire que ton flingue est caché Sous les chaussettes.
J'ai envie de rigoler de la voir prendre ça à la légère. Lorsque j'ai mis cette arme là, je m'attendais à ce qu'elle ait peur et qu'elle se rende compte que j'ai beau ne plus faire dans l'illégalité, il y a toujours des risques avec les motards ennemis. Finalement, elle semble l'avoir bien pris et je crois même lire dans son regard que cette arme la rassure. Certainement parce qu'avec toutes ces menaces, elle a du mal à se sentir en sécurité même chez elle.
- Très bien, alors je devrais revenir dans maximum deux heures, je dis en déposant un bisou sur son nez.
Je la laisse ensuite dans la maison tandis que je la quitte. Je sais déjà ce qu'elle va faire cet après-midi : lire. Il y a quelques semaines, je lui ai fait livrer une panoplie de bouquins pour qu'elle ne s'ennuie pas trop, et comme je l'avais espéré, elle a adoré. Elle m'a regardé comme si je venais de la demander en mariage et le sourire que j'ai vu sur ses lèvres m'a donner envie de recommencer chaque seconde de chaque minute. Son sourire vaut de l'or.
Lorsque j'arrive dehors, je prends bien soin de fermer la porte à clé derrière moi (comme si ça pouvait arrêter n'importe quelle personne), puis enfile mon sac sur mes épaules avant de démarrer ma bécane. Il ne faut pas que j'oublie d'en foutre une à Kaï lorsque je le verrai. Cet idiot devrait penser à se mêler de ses affaires et d'accepter que quelqu'un lui dise non. C'est fou ce qu'il peut être borné et insupportable.
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The Flame Of Memories
RomanceLes souvenirs peuvent disparaître, mais l'amour est indélébile. Oublier, voici le mot qui résume le plus ma vie en ce moment. Se réveiller un jour avec une amnésie des deux dernières années n'est pas la meilleure chose qui ait pu m'arriver. Surtout...