Chapitre 17

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Ce fut le lointain bruissement d'une conversation qui réveilla Cassiope. S'attendant à être encore dans la salle du Miroir, à devoir affronter Quirrel et Voldemort, elle se redressa brutalement, geste qu'elle regretta immédiatement lorsqu'un vertige la prit. Massant sa tempe, elle reprit ses esprits pendant quelques secondes, avant de prêter attention à son environnement. 

La salle sombre avait laissé place à une pièce lumineuse, inondée par les rayons du soleil qui se reflétaient dans les grandes fenêtres donnant une vue imprenable sur le parc. La jeune Serpentard remarqua qu'elle était couchée sous des draps en lin blanc, et une odeur bien particulière lui vint peu à peu: celle des herbes médicinales. Elle était à l'infirmerie de Poudlard. 

Mais la conversation qui l'avait réveillée semblait continuer et, curieuse, elle quitta son lit en grimaçant, sentant quelques douleurs ici et là, et particulièrement dans sa jambe lorsqu'elle y prit appui. Prenant soin d'être la plus discrète possible, elle s'approcha de la provenance des bruits, et s'arrêta net en voyant qui d'autre se trouvait à l'infirmerie: Harry, lui aussi alité, à côté d'une montagne de bonbons, et le directeur Dumbledore. 

S'approchant à pas de loup, Cassiope tendit l'oreille, écoutant la suite de la conversation: 

-... encore une question...

-Vas-y.

-Quirrell a dit que Snape...

-Le professeur Snape.

-C'est ça, lui... Quirrell a dit que s'il me détestait, c'était parce qu'il détestait aussi mon père. C'est vrai ?

-En effet, ils se haïssaient cordialement. Un peu comme toi et Mr Malefoy. Et ton père a fait quelque chose qu'il n'a jamais pu lui pardonner.

-Quoi ?

-Il lui a sauvé la vie.

Surprise, Cassiope écarquilla les yeux, n'arrivant pas à croire ce qu'elle entendait: le père d'Harry avait sauvé la vie de Severus, alors qu'ils se détestaient ?

-Comment ?

-Oui, dit Dumbledore d'un air rêveur. C'est curieux comme les gens réagissent, n'est-ce pas ? Le professeur Snape ne supportait pas d'avoir une dette envers ton père... Je suis sûr que s'il a fait tant d'efforts pour te protéger, cette année, c'est parce qu'il a pensé qu'ainsi ton père et lui seraient quittes. Alors, il pourrait continuer à haïr son souvenir en paix...

Alors Severus protégeait le jeune Gryffondor depuis le début... rassurée, la petite blonde ne pût s'empêcher d'esquisser un sourire. C'était bien digne de son parrain, d'agir ainsi ! 

-Encore une dernière chose, dit Harry. Comment se fait-il que la Pierre soit passée du miroir dans ma poche ?

-Je suis content que tu m'aies posé cette question. C'était une de mes idées les plus brillantes, ce qui n'est pas peu dire, entre nous... Seul quelqu'un qui désirait trouver la Pierre—la trouver, pas s'en servir—pourrait la prendre, les autres ne verraient que leur reflet fabriquer de l'or et boire l'élixir de longue vie. Mon intelligence me surprend moi-même, parfois... Et maintenant, assez de questions. Si tu entamais ces friandises ? Ah, les Dragées surprises de Bertie Crochue ! Un jour, quand j'étais jeune, j'en ai trouvé une qui avait le goût de poubelle. Depuis, j'ai peur d'en manger, mais toi, ne t'en prive surtout pas ! Enfin, je pense que je ne risque rien avec un caramel.

Il sourit et mit la dragée d'un brun doré dans sa bouche. Puis il se mit à tousser.

-Quelle horreur ! De la cire des oreilles !

Cassiope entendit Harry rire alors que Dumbledore reprit, une fois débarassé du goût infect: 

-Enfin, je dois te quitter mon garçon, sinon je risque d'attiser la fureur de Mme Pomfresh ! Repose-toi bien. 

Aubépine (Harry Potter x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant