Aubépine (Harry Potter x OC)

Chapitre 1: début de la troisième année

"On vit aussi des astres avec des queues de flamme, 

des rosées de sang, des signes désastreux dans le soleil ; 

et l'astre humide sous l'influence duquel est l'empire de Neptune s'évanouit dans une éclipse, 

à croire que c'était le jour du jugement."

Refermant les pages jaunies par le temps sur ce passage de Hamlet, Cassiope se laissa tomber dans son lit, observant le plafond en tentant de s'imprégner de chaque mot, laissant chaque lettre infuser dans son esprit. Que les lectures moldues pouvaient être passionnantes ! La jeune sorcière avait passé son été à découvrir la littérature classique, à travers un recueil de plusieurs histoires offert par son amie Née-Moldue, Hermione Granger, pour son anniversaire. 

Songez donc à cette scène incrédule: Cassiope Malfoy, une sorcière de Sang-Pur, lisait des histoires moldues offertes par ce que les membres de sa famille qualifiaient de "Sale Sang-De-Bourbe". Au cours de l'année précédente et de son aventure dans la Chambre des Secrets, Cassiope s'était mise à haïr cette expression: les Sangs-Purs ne valaient pas mieux que les Nés-Moldus, loin de là, et il n'y avait pas sorcière plus brillante qu'Hermione Granger !

Mais William Shakespeare allait devoir attendre, malheureusement. 

Quittant à regrets son lit douillet, chauffé par les rayons du soleil s'élevant déjà haut dans le ciel, Cassiope rangea précautionneusement le recueil dans une cachette sous son lit, rejoignant les divers bouquins et objets que son père aurait immédiatement brûlé tant leur provenance le dégoûtait: des livres moldus, mais aussi des cadeaux de la part du trio que formaient Hermione, Ron et Harry. Des amis de sa fille que Lucius Malfoy ne portait pas dans son coeur, loin de là...  

Si Cassiope se fichait désormais de ce que pouvait penser son père, elle ne voulait pas voir ses présents être réduits en poussière. Alors qu'elle reposait la planche cachant les précieux symboles d'amitié entre les Gryffondors et elle, une voix grave résonna dans son esprit:

-Non, on ne peut pas s'arrêter maintenant ! Je veux savoir si Hamlet va accomplir sa vengeance et tuer cet enfoiré de Claudius !

La petite blonde ne peut s'empêcher de sourire face au ton plaintif de Draven, occupant à plein temps de la bague d'onyx qui ne la quittait jamais. Amusement partagé par l'autre occupant, Kiyohime, qui tenta de calmer l'esprit impulsif: 

-Nous aurons l'occasion de connaître rapidement la suite, Draven...Patience...

Au cours de l'été, Cassiope avait appris à communiquer régulièrement avec les deux esprits, à travers son esprit. Si les deux entités entités emprisonnées dans le bijou avaient gardé le silence au départ, l'obstination de la jeune sorcière avait fini par payer et ils conversaient tous les trois de temps en temps. 

S'ils refusaient de répondre aux questions de Cassiope, Draven la considérant comme une "gamine à peine sortie des jupes de sa mère", ils adoraient commenter les décisions de leur gardienne. Cela pouvait être fatiguant, mais la jeune Malfoy appréciait de les sentir à ses côtés et la solitude lui avait moins pesé pendant ces deux mois de vacances.

Avec Lucius qui faisait tout pour l'éviter depuis leur altercation au début de l'été, multipliant les rendez-vous au Ministère et avec ses collaborateurs, Narcissa qui organisait réceptions sur réceptions pour redorer le blason de la famille depuis l'exclusion du conseil d'administration de Poudlard du patriarche Malfoy, et Draco qui passait son temps à s'entraîner au Quidditch, Cassiope ne passait pas beaucoup de temps avec les membres de sa famille. 

Heureusement que Daphné et Théo étaient venus passer quelques jours au Manoir ! Cassiope s'approcha de sa coiffeuse, dans un coin de sa chambre, et saisit une boîte à musique dont elle fit tourner plusieurs fois la clef de remontage avant de la poser sur le meuble: une douce musique retentit alors dans la pièce alors que cette dernière fut recouverte d'un tapis de fleurs au parfum apaisant.