Chapitre 5

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Après l'heure du déjeuner, Cassiope dût se résoudre à se rendre à la Salle des Professeurs, laissant Theo et Daphné rejoindre la bibliothèque. Si beaucoup d'élèves seraient terrifiés à l'idée d'avoir affaire au maître des potions, la jeune Malfoy se demandait surtout si elle obtiendrait des nouvelles informations de sa part sur les esprits de la bague. Ces derniers étaient bien silencieux depuis la rentrée, mais la sorcière entrevoyait parfois dans son sommeil des paysages enneigés et forestiers, ainsi que des flashs de lumière, sans comprendre ce qui se passait. Était-ce des souvenirs de Kiyohime et de Draven ? 

Arrivée à destination, Cassiope prit une grande inspiration avant de toquer trois fois à la porte, avant d'être invitée à entrer. Elle se trouvait désormais dans une pièce ornée de moulures aux murs et au plafond, remplie de chaises et de fauteuils dépareillés, dont il n'était pas difficile de deviner les propriétaires: un fauteuil plus petit que les autres devait appartenir à Flitwick, le professeur de Sortilèges, et celui usé et recouvert d'une couverture au motif écossais, au professeur MacGonagall. Severus était assis dans un fauteuil sombre et bas, et corrigeait des copies d'une encre écarlate et vindicative. Alors qu'il raturait d'un trait vif un parchemin, annotant un T pour "Troll", il fit signe à sa filleule de venir près d'elle, entamant la conversation:

-Ton père ne va pas être ravi d'apprendre ta retenue.

-Une de plus ou de moins... commenta Cassiope en haussant les épaules avec nonchalance. De toute façon la priorité de mes parents est Draco et sa soi-disant "blessure mortelle".

Le professeur de potions grogna en hochant la tête, signe que lui aussi savait que le blondinet feignait la douleur. Il reprit, le nez dans ses corrections: 

-Madame Pomfresh m'a assuré qu'il n'avait plus la moindre égratignure, mais je doute que cela calme la colère de Lucius.

-Que penses-tu qu'il compte faire ? Demanda Cassiope, inquiète des intentions de son père.

-Il n'en restera pas là. Assura Severus, ce qui était loin de rassurer la petite blonde. Et ce qui est le plus... amusant, c'est qu'il sait que ton frère joue la comédie.

-Comment ça ?

-Draco ne fait que suivre l'exemple de votre père, à l'époque où nous étions élèves ici. Raconta Severus en secouant la tête. Lucius s'est dit souffrant, aux portes de la mort, pour s'attirer la compassion de ta mère. Idée stupide, j'en conviens, mais à cet âge il ne réfléchissait guère quand il était question de Narcissa... 

Cassiope esquissa un sourire en imaginant l'époque où, comme elle et Draco, Lucius et Narcissa étaient élèves à Poudlard. Même si elle avait du mal à imaginer son père en amoureux transi... Severus continua, désabusé par cette histoire:

-Même s'ils étaient déjà destinés à se marier, Narcissa, comme ses sœurs, a eu bon nombre de prétendants et Lucius ne le supportait pas, il a donc mis au point ce plan idiot. Et cela me tue de l'admettre, mais il a fonctionné: il était bon comédien et ta mère se désolait tant de le voir souffrir qu'elle m'a demandé une recette pour un remède, insistant pour que ce soit elle qui le prépare...

-Et alors ? 

-Disons que... Severus grimaça. Disons que ta mère n'a pas tes prédispositions en potions. Il s'est retrouvé pendant deux semaines à l'infirmerie, une queue de salamandre ayant poussé au beau milieu de son front. 

En entendant cela, Cassiope se retint de justesse d'exploser de rire en imaginant son père, le patriarche Malfoy, grand manitou de l'aristocratie sorcière, avec une queue de salamandre se tortillant sur son front. Le professeur de potions soupira et posa sa dernière copie.

Aubépine (Harry Potter x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant